Le Petit Monde d'Audrey
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Wayne
Waynounet pour les intimes
Ménestrel
Wayne
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   Posté le 18-04-2007 à 19:20:11   Voir le profil de Wayne (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Wayne   

Salut à tous

bon, il y a quelques semaines, je me suis mis en tête d'écrire l'histoire de mon élémentaliste, mon personnage principal sur le jeu en ligne Guild Wars. Je vous présente ici mon premier texte, qui retrace les grandes lignes de son histoire, et qui me servira de base pour d'éventuels futurs récits plus détaillés.
Le texte est bourré d'anecdotes en tous genres (avec d'autres joueurs) et d'éléments propres à l'histoire du jeu. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions concernant ces divers éléments, donc n'hésitez pas à les poser... (puis ça m'aidera sûrement à écrire la suite^^).

Citation :

Trois semaines…
Cela faisait déjà trois semaines qu’elle errait, seule, sans véritable but, sur les routes de Tyrie, habitée par la colère, la tristesse et la rancœur. Elyria venait d’atteindre une petite plage du nord de la Kryte qu’elle avait rapidement débarrassée de ses quelques occupants, mergouilles et écailleux n’avaient opposé qu’une faible résistance face aux flammes invoquées par la jeune élémentaliste. Elle avait décidé de s’y installer pour la nuit, encore une nuit qui allait se peupler de souvenirs et de cauchemars, encore une nuit sans repos…

Elle s’assit sur le sable, épuisée, les yeux tournés vers l’horizon où le soleil descendait lentement. Non loin se trouvaient les vestiges de deux anciennes tours de guet, probablement détruites lors de la dernière Guerre des Guildes qui avait fait rage quelques années plus tôt, avant l’arrivée des Charrs et la chute d’Ascalon, sa terre natale… Aussitôt, les souvenirs commencèrent à affluer, comme à chaque fois… Ascalon, le royaume qui l’avait vue naître, ses collines autrefois verdoyantes où elle avait appris les bases de la magie élémentaire. Ascalon, la ville où elle avait connu ses premières désillusions et déceptions, souvent victime des railleries des autres à cause d’un visage peu séduisant et d’un regard inspirant la froideur. Ascalon, paradis transformé en enfer par la puissante magie des Charrs…

Elyria se rappelait encore très bien de ces premiers moments difficiles où elle avait dû fuir avec une grande partie de ses concitoyens, une série d’épreuves à traverser qui ne laissaient aucune place à la sensibilité, il fallait être fort et dur avec soi-même pour survivre. C’est ainsi qu’elle s’était peu à peu forgée une sorte de carapace pour se protéger du monde extérieur.
Mais cette protection avait fini par se fissurer…
Au cours de ses périples, elle avait joint ses efforts à ceux de plusieurs aventuriers afin de lutter contre les périls qui menaçaient sans cesse le monde. Elle avait été recrutée par plusieurs guildes, dans lesquelles elle n’avait hélas jamais trouvé de véritable équilibre, les dites guildes étant sans cesse les proies de luttes intestines…

Suite à la trahison d’une nécromante qu’elle croyait être son amie, peut-être la seule qu’elle pensait avoir alors, Elyria avait fini par rejoindre une vaste communauté d’intrépides aventuriers originaires des trois continents. Contrairement aux guildes, il ne fallait pas prêter allégeance, la liberté était presque totale. Elle finit par y retrouver un peu de sérénité, et même par s’y faire quelques amis parmi ses nombreux compagnons d’armes… Aussitôt, leurs visages lui revinrent en mémoire. Elle se rappelait Otto, un rôdeur avec qui elle avait exploré les coins les plus reculés de la Tyrie. Elle se souvenait d’Avalo, un moine aux côtés de qui elle avait lutté de longues heures pour déloger trois généraux Oubliés dans les sables du Désert de Cristal. Elle repensait à Beauté et Ava, deux magnifiques envoûteuses qui luttaient sans cesse pour que leur classe soit enfin reconnue à sa juste valeur. Mais il y avait aussi Natalya, figure emblématique des assassins de Cantha, où elle s’était rendue suite à un appel du Frère Mhenlo, au grand mécontentement de Cynn, son éternelle rivale… Puis, Cantha lui rappelait aussi Viktor, héritier de la plus grande des Maisons Kurzicks, nécromant passé maître dans l’art de jouer avec les mots et les démons squelettes (elle eut d’ailleurs un pâle sourire à l’évocation du disciple de Grenth lorsqu’elle l’avait rencontré à la Cathédrale zu Heltzer : «les éboulements, ça me casse les urnes !» avait-il dit)…
Puis, il y avait Agasha Myoshi, une jeune moniale vouant un culte à Grenth, et Tahnne Sharn, une noble guerrière, toutes deux ayant acquis une quantité monumentale de connaissances, et avec qui Elyria avait parcouru les trois continents.
Et enfin, il y avait Calista, une jeune rôdeuse élonienne, nouvellement recrutée, qu’elle avait rencontrée alors qu’elle luttait contre la corruption du Dieu des Secrets et avec qui elle s’était liée d’amitié.

Malheureusement, à peine après cette rencontre, l’élémentaliste avait décidé de partir, elle s’était une fois de plus sentie trahie et elle avait décidé de fuir, lâchement même aux yeux de certains, au lieu d’affronter la réalité. Elle avait laissé une courte missive dans le hall, annonçant son départ en prétextant simplement un besoin de changer d’air (ce qui était un peu vrai aussi), et s’était éclipsée, profitant de la tombée de la nuit, brisée, laissant tout ce qu’elle avait derrière elle…
Elle avait pensé pouvoir intégrer un autre groupe d’aventuriers, mais la réalité s’avéra être bien différente, elle avait peur des autres, elle s’était retrouvée prisonnière de la protection qu’elle s’était jadis forgée. Elyria avait donc erré, de ville en ville, de taverne en taverne, noyant sa solitude dans la Bière de Nains, breuvage diablement cher… Elle avait de temps à autres revu certains de ses anciens compagnons, les accompagnant parfois dans une chasse aux morts-vivants ou un raid contre les Nains du Sommet de Pierre. Les rencontres les plus dures restaient celles avec Calista, les deux amies ne cessaient de se disputer pour des raisons souvent stupides et les réconciliations avaient toujours lieu dans les larmes…
Elle étouffa un sanglot en songeant à sa dernière conversation avec la rôdeuse, quelques jours auparavant :

« Elyria… si tu m’expliquais enfin pourquoi tu nous as abandonnés ?
- Je te l’ai déjà dit, j’avais besoin de changer d’air…
-Allons, pas de ça avec moi, je sais bien qu’il y a quelque chose d’autre ! »
L’élémentaliste hésita.
« Oui… en fait, tu as raison… Je suis… je me sens brisée intérieurement et…
-Et ?
-Ma sensibilité m’a rattrapée, j’ai l’impression de ne plus rien contrôler »
La rôdeuse étouffa un rire avant de répondre :
« Sensible ? Toi ? J’ai peine à y croire quand je vois comment tu agis sur un champ de bataille…
-Je l’ai cachée pendant des années, les épreuves que j’ai traversées laissent peu de places aux sentiments.
-Quelles épreuves ?
-Je préfère ne pas en parler… pas encore… L’évocation du passé risque de raviver certaines vieilles blessures…
-D’accord… mais tu sais bien qu’il te faudra en parler un jour où l’autre. Et puis, ça n’explique pas tout sur ton départ…
-J’avais peur, Calista. Peur de faire naître un conflit…
-Un conflit ? Que veux-tu dire ?
-Je ne contrôle plus tout à fait mes actes, j’ai parfois l’impression de devenir folle… »
Elyria réprima une larme.
« Mais… quel est le rapport avec un conflit ?
-J’ai peur de ne plus maîtriser ma magie. Tu sais, une boule de feu est tellement vite lancée… Si jamais je venais à blesser quelqu’un…
-tu penses vraiment que ça mènerait à un conflit ?
-Oui… L’être humain ne sait pas être impartial, et tu connais aussi bien que moi la passion de certains pour l’art du combat… Et je ne veux pas que les gens s’entretuent par ma faute.
-Je comprends »
Un court silence, puis Calista poursuivit :
« Tu comptes revenir parmi nous un jour ?
-Non… je ne crois pas… Mon destin est ailleurs, même si j’ignore où.
-Je me sens trahie. J’ai l’impression que tu m’abandonnes »
La rôdeuse s’était mise à pleurer, La pyromancienne l’enlaça doucement.
« Ne t’inquiète pas, je ne serai jamais très loin… certains liens sont bien plus forts qu’une simple appartenance à une communauté »
elle se tût un long moment, puis se mit à fredonner :
« Ne pleure pas… ni ne souffre pour moi… un chour on se troufera…
-Aaaaaaah mais qu’est-ce que c’est que cette horreur ?
-Une chanson que j’ai entendue un jour, à un mariage… Tu n’aimes pas ? »
Il n’y eut pour réponse qu’un long silence…

La conversation s’était poursuivie sur des futilités, puis les deux amies s’étaient séparées, les larmes aux yeux, comme à chacune de leurs rencontres. Elyria avait poursuivi son errance, avec pour seule certitude qu’elle aurait au moins une amie, perdue quelquepart dans le monde.

Un craquement dans les fourrés, quelques mètres derrière elle, la tira de sa longue rêverie. Elle se retourna vivement, un ours noir, de belle taille, se trouvait à quelques pas et l’observait…
« Mais qu’est-ce que ce plantigrade fait ici, si loin des Cimefroides ? » pensa-t-elle. Elle se releva et recula de quelques mètres.
« N’ayez crainte, jeune élémentaliste, il ne vous veut aucun mal, il est apprivoisé. »
Elle n’avait pas vu le rôdeur qui la regardait, depuis un bon moment semblait-il, assis dans l’ombre d’un cyprès.
« vous… vous en êtes bien sûr ?
-Oui, il a une préférence pour les guerriers.
-Mais… qui êtes-vous ?
-Je me nomme Elrick Fauconnoir, et vous êtes Elyria, si je ne me trompe pas.
-Oui, c’est bien ça… Et votre nom ne m’est pas inconnu. Mais, comment m’avez-vous trouvée ?
-Et bien, vous n’êtes certainement pas sans savoir que je dirige un petit groupe qui lutte pour que le Sommet de Pierre baisse la taxe sur le prix de la bière naine. Il m’était donc assez aisé de retrouver une élémentaliste qui va de taverne en taverne… Puis, les cendres qu’une pyromancienne lasse derrière elle sont facilement reconnaissables »
Le rôdeur esquissa un sourire. Elyria enchaîna par une autre question :
« Mais… pourquoi me cherchiez-vous ?
-C’est simple. J’ai appris que vous étiez en quête de changement dans votre vie, et je me demandais si vous accepteriez de faire partie de mon petit groupe d’aventuriers.
-Vous parlez sérieusement ?
-Oui, très sérieusement. Cela vous permettrait de rencontrer du monde, je crois que vous en avez grand besoin. Nous sommes prêts à vous accorder une chance.
-Votre offre est tentante… Y a-t-il quelques règles à respecter ?
-Elles sont simples : participer à notre lutte contre ces forbans du Sommet de Pierre et payer une tournée de temps en temps.
-Et bien j’accepte. Vous pouvez me compter parmi les vôtres. »
Le rôdeur eut un large sourire.

Pour Elyria, c’était enfin l’occasion d’un nouveau départ, voir peut-être d’une nouvelle vie.
Même si bien des épreuves restaient à venir, elle emboîta le pas à celui d’Elrick, le cœur léger et empli d’un nouvel espoir…


voilà, à vos critiques et questions
Audrey
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Audrey
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   Posté le 18-04-2007 à 19:58:16   Voir le profil de Audrey (Offline)   Répondre à ce message   http://lepetitmondedaudrey.alloforum.com/   Envoyer un message privé à Audrey   

J'adore ! ...A quand la suite ??

La seule petite chose qui mériterait d'être revue, c'est le paragraphe qui suit le dialogue entre Calista et l'élémentaliste, juste pour une question de répétitions. (on va dire que je pinaille, là... ).

Sinon ...j'en redemande !!


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Wayne
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   Posté le 18-04-2007 à 20:09:01   Voir le profil de Wayne (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Wayne   

La suite, ou plutôt le début, quand j'aurai l'inspiration
ThunderLord
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ThunderLord
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   Posté le 18-04-2007 à 21:13:26   Voir le profil de ThunderLord (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à ThunderLord   

Moi, je le dis et je le répète, je trouve que pour une personne qui choisit de rester seule par crainte de blesser quelqu'un, elle accepte bien trop vite de rejoindre le groupe du rôdeur


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ThunderLord ---> Thérapie Hautement Utopique et Normalisée de Démultiplication des Etats Reconnus de Léthargie Ombrageuse Reliée à la Démonologie. ©Audrey
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   Posté le 18-04-2007 à 23:44:36   Voir le profil de Wayne (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Wayne   

oui, là j'ai peut-être été un peu vite, mais je trouverai bien une explication logique
C'est surtout qu'elle a peur de blesser certaines personnes au sein de son ancienne "guilde", à cause du mal qu'elles lui ont fait subir, ça ne s'applique pas à tout le monde^^
Wayne
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   Posté le 23-10-2007 à 17:36:13   Voir le profil de Wayne (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Wayne   

Youp

J'ai écrit un deuxième chapitre la semaine dernière^^
L'histoire se passe quelques semaines avant le chapitre écrit un peu plus haut.
Le texte comporte toujours quelques termes techniques ayant un rapport direct avec le jeu, ainsi que quelques anecdotes concernant d'autres joueurs
J'me demande d'ailleurs si je ne devrais pas faire un petit lexique

Attention: ce texte a été écrit en une soirée, c'est du premier jet, je n'y ai pas retouché^^

Citation :

Résurrection et Renaissance

Le Bazar de Kodash, capitale de la province de Vabbi, était en effervescence. La rumeur s’était répandue comme une traînée de poudre, on racontait que Varesh Ossa avait enrôlé des démons dans son armée et menaçait d’envahir la région. On disait même que certains de ces démons patrouillaient parfois près du Miroir de Lyss à la tombée de la nuit, mais personne n’en avait jamais vu. Seuls quelques cadavres atrocement mutilés attestaient d’une présence maléfique. Il était de notoriété publique que le Maréchal de guerre vouait un culte à Abaddon et cherchait à éliminer les Lanciers du Soleil, mais de là à s’être alliée avec des démons…

L’Ordre des Soupirs était sur le qui-vive et les gardes sur le pied de guerre. La tension dans la ville était palpable. Les citoyens évitaient de sortir seuls et les marchands faisaient grise mine, inquiétés par les retards de plus en plus fréquents des caravanes venant du sud.
Près de la fontaine, quelques aventuriers discutaient des derniers évènements :
« Bien, vous avez sûrement tous entendu parlé de ce qui s’est passé la nuit dernière » fit le Maître des Soupirs.
« Oui, » dit Myoshi avec un léger sourire « trois corps ont encore été retrouvés à l’aube. »
Otto Mo haussa les épaules avant de s’adresser à la moniale :
« On connaît tous tes penchants un peu nécrophiles, mais ce n’est peut-être pas le moment pour… »
Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase, une voix légèrement rocailleuse l’interrompit :
« Des cadavres ? Intéressant… ça pourrait m’être utile pour refaire une armée d’invocations. »
« Viktor, tu ne vas pas t’y mettre toi aussi… » soupira Beauté Qenvout.
« Bon. Et si nous discutions un peu sérieusement ? » intervint Dunkoro d’un air irrité, « il y a un temps pour rire et un temps pour vos chamailleries, mais là l’heure est grave. ».
« Grave ? » interrogea la moniale, « ce ne sont que quelques cadavres, probablement pas de quoi s’alarmer. »
« Si, justement. » répondit le chef de l’Ordre, « Si la rumeur dit vrai, nous courrons tous un grand péril. »
« Que voulez-vous dire ? » demanda le rôdeur.
« Si Varesh a effectivement fait appel à des démons, il nous faudra agir, et vite. Cela signifie qu’elle va tenter de libérer le Dieu Noir et si elle réussit, le Crépuscule s’abattra sur Elona. »
Les autres restèrent bouche bée quelques secondes, puis l’envoûteuse prit la parole :
« Que devons-nous faire alors ? »
« D’abord nous assurer que la rumeur dit vrai. Sortir de la ville à la tombée de la nuit pour confirmer la présence de ces démons »
« Vous vous doutez qu’une telle expédition ne s’improvise pas comme ça »
« Oui je sais Dunkoro, et je suppose que vous avez déjà un plan… »
« oui, en effet. » répondit le moine en soupirant, « mais il impliquera pas mal de dangers ». Il fit une pause, puis repris « pour un seul d’enntre nous. »

Et Dunkoro exposa son plan, simple mais quelque peu effrayant. Pour limiter les risques d’être repéré, il fallait qu’une seule personne quitte l’enceinte de la ville au coucher du soleil, un groupe entier se ferait probablement trop remarquer. Il n’était pas dans les habitudes du moine de sacrifier des vies mais il valait parfois mieux perdre une seule personne au lieu d’un groupe entier. Puis les sorts de résurrection avaient déjà accompli bien des miracles.
Cependant, personne ne semblait vouloir laisser partir un de ses compagnons, ils se considéraient tous de valeur égale et ne voulaient pas perdre un de leurs camarades.
« Bien, dans ce cas c’est moi qui irai. » dit une voix derrière eux.
Ils se retournèrent.
« Toi ? »
« Elyria ? »
Ils la connaissaient tous. C’était celle qu’on surnommait la Psychopathe victime de la mode. La perfection de son corps n’avait d’égal que la sévérité de son visage. Son caractère solitaire n’avait d’équivalent que sa détermination au combat, détermination que son goût pour les robes n’entachait en rien.
« Oui. J’irai. Contrairement à vous, je n’ai pas grand-chose à perdre, puis je pourrai me débrouiller »
Ils fixèrent l’élémentaliste, bouches bées, puis Otto pris la parole :
« Mais toi aussi tu es l’un de nos meilleurs éléments, on ne peut pas te laisser partir. »
« Je ne vous laisse pas le choix. Puis il y a bien meilleures magiciennes que moi en ce monde, vous n’aurez pas de mal à me remplacer s’il devait m’arriver quelque chose. »
Après quelques protestations, ils la laissèrent finalement partir.

Le soleil était déjà bas sur l’horizon lorsqu’Elyria quitta le Bazar. Elle fit route vers le nord-est en direction de la Basilique de Sebelkeh et du lac qui l’entourait. On appelait ce lac « Miroir de Lyss » à juste titre, car son eau toujours limpide reflétait la majestueuse statue de Lyssa, Déesse des Arts et Muse des envoûteurs.
Après s’être assez facilement frayée un chemin entre quelques groupes de plantes enchantées et de scarabées des pluies, la magicienne atteignit la rive sud du plan d’eau. Son attention fut immédiatement attirée par les bruits d’un combat ayant lieux à quelques centaines de pieds sur la rive occidentale du lac. Elle s’avança discrètement mais les armes se turent avant qu’elle n’eut pu intervenir. Elle poursuivi néanmoins sa route jusqu’à apercevoir quatre grandes silhouettes humanoïdes qui venaient dans sa direction.

Il était déjà trop tard pour fuir et se mettre à l’abri, Elyria savait que ses traces de pas étaient visibles. L’affrontement était inévitable. Elle attendit donc, sur ses gardes, observant les créatures. Elles devaient mesurer dans les huit pieds, leur peau semblait briller d’un éclat violet dans l’obscurité naissante. Quant à leurs visages, ils étaient protégés par des masques impénétrables.
Elle eut encore le loisir de distinguer leurs armes mais le temps de comprendre qu’elle avait affaire à trois lanceurs de sorts et un guerrier, il était trop tard. Les créatures étaient sur elle. Un des mages invoqua trop rapidement un éclair qu’Elyria n’eut pas le temps d’éviter, elle fut éblouie et tomba à genoux, les membres endoloris par la puissante décharge. Elle éprouva aussitôt une sensation d’oppression, provenant sans doute du maléfice qu’un des autres ensorceleurs lui avait lancé.
« ressaisis-toi Elyria, vite ! »

Le guerrier s’avançait vers elle, un lourd marteau à la main, tandis que les trois autre créatures émettaient une sorte de ricanement atone. C’était sa seule chance, la réflexion fit place à l’instinct et elle enchaîna rapidement ses sorts. Une chair d’obsidienne pour se protéger des mages, suivie d’un sort de ralentissement de zone. Le maléfice la vidait peu à peu de ses ressources, il fallait être vive, c’était sa seule chance.
Elle eut à peine le temps de créer un faucon de pierre que l’éxécuteur était sur elle, sa masse brandie et prèt à frapper. Le projectile, lancé par l’élémentaliste avec toute la force qu’il lui restait, atteignit sa cible en pleine poitrine. Le guerrier eut un hoquet de surprise et tenta d’utiliser un sceau de guérison, mais en vain. Une seconde pierre l’atteignit au visage et il fut assommé. Elyria l’acheva d’une réplique sismique.

Les trois démons restants eurent un mouvement de recul face à ce retournement de situation. Elyria ferma les yeux, écarta les bras et son corps s’éleva de quelques centimètres au-dessus du sol. La terre se déchaîna alors autour des trois sorciers, ils furent frappés par d’énormes pierres volant en tous sens. Ils tentèrent de fuir mais la fureur de l’élémentaliste fit trembler le sol sous leur pieds. Les infortunés tombèrent, hurlèrent des mots qui ressemblaient à « Abaddon nous vengera » et périrent.

Epuisée, la magicienne posa un genou à terre. Elle avait eu un coup de chance, il s’en était fallu de peu. Elle utilisa un sort de soin pour se redonner un peu de force, mais sa connaissance des sorts de moine étant minime, elle savait qu’elle n’irait pas loin. Le chemin ramenant au Bazar étant fort long, elle décida de se rendre à la Basilique afin de s’y reposer un peu.
Alors qu’elle progressait d’une démarche lente et hésitante, une forme dans les hautes herbes attira son attention. Elle s’en approcha prudemment et vit qu’il s’agissait d’un corps apparemment sans vie
C’était une jeune femme, petite avec de longs cheveux aux reflets violets.Les traits de son visages étaient marqués par la peur. A ses côtés se trouvait un arc brisé de facture canthienne, comme on en trouve parfois du côté du Quartier de Nahpui. C’était une rôdeuse, à n’en point douter. Le cœur d’Elyria se serra dans sa poitrine. Elle repensait à Amelya, sa seule véritable amie qu’elle avait connu lors des beaux jours d’Ascalon, archère elle aussi. Puis elle éprouva de la tristesse et de la pitié. Un sentiment qu’elle n’avait pas éprouvé depuis des années car elle pensait que chaque personne était destinée à mourir. Mais là c’était différent, elle se sentait nue, faible et désarmée.

« Et s’il y avait encore quelque chose à faire pour elle ? » pensa la magicienne. Elle s’approcha et s’agenouilla auprès du corps de la rôdeuse. Celle-ci avait reçu un coup assez violent sur la tête, à en juger par la plaie qu’elle avait à la tempe. Le corps paressait par ailleurs intact. Elyria le palpa : la peau était encore chaude. Elle eut un mince espoir. Elle posa sa main sur le cou de l’archère et elle finit par déceler une légère pulsation. La chance encore une fois, elle vivait toujours !
L’élémentaliste se redressa et fit quelques pas en arrière. Pour une fois ce fut elle qui allait lancer un sort dont elle était habituellement la cible : un sort de résurrection. Elle ferma les yeux, leva les bras vers le ciel et canalisa l’énergie sacrée dans ses mains. Son corps flotta quelques secondes au-dessus du sol, ses bras s’abaissèrent et un peu de vie fut rendue au corps inconscient de la rôdeuse.

La jeune femme se releva avec peine et Elyria lui prit la main pour l’aider. Cette petite main chaude et tremblante dans la sienne lui procurait une sensation étrange, un mélange de peur et de réconfort qu’elle ne pouvait s’expliquer.
La rôdeuse lui fit face et la fixa dans les yeux, un regard triste mais intense. Ses yeux bleu clair déstabilisaient presque la magicienne.
« M… Merci… » dit-elle d’une voix douce et hésitante.
« Que s’est-il passé ? »
« Ces créatures. J’ai voulu les combattre mais…»
Elle porta une main à sa tempe et une larme coula le long de sa joue.
« Je n’étais pas assez forte »
« Ne t’inquiète pas, elles ont été détruites »
« Oui. Mais il en viendra d’autres. C’est ma patrie et elle est menacée. J’aimerais tellement pouvoir la défendre. »
« Je sais… « dit Elyria en soupirant.
Elle était impressionnée par le courage et la volonté de cette jeune rôdeuse. Elle avait réagi de la même manière lors de la chute d’Ascalon, quelques années auparavant.
« Qu’est-ce qu’on peut faire ? »
« Ecoutes, je vais te raccompagner à la Basilique. Là tu pourras te reposer et soigner tes blessures. Quant à moi, je dois retourner rapidement à Kodash, j’ai une mission à terminer. Si tu veux aider ta patrie, adresse-toi aux Lanciers du Soleil et à l’Ordre des Soupirs, ils t’aideront »
Elles se sourirent et se dirigèrent vers la Statue de Lyssa qui se trouvait au bord du lac.

Elyria rentra rapidement au Bazar après avoir repris quelques forces. Elle fit un rapide compte rendu à ses compagnons ravis de la revoir. Les craintes du Maître des Soupirs étaient fondées, les Margonites, fervents serviteurs d’Abaddon étaient de retour. Il fallait se préparer à la guerre mais la magicienne n’en avait cure ce soir-là. Quelque chose s’était brisé au plus profond d’elle-même, elle se sentait sensible et faible. Pour la première fois depuis des années elle senti battre son cœur, libéré de la carapace qu’elle s’était forgée.
Elle n’avait qu’une image à l’esprit : le doux visage de celle qui, à son insu, lui avait permis de renaître…
« Je ne connais même pas ton nom, mais un jour je te retrouverai… »
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