Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 28-01-2008 à 21:30:37
| Sorties en salle le 30 janvier
"Astérix aux jeux Olympiques" De Thomas Langmann et Frédéric Forestier (France, 1H57). Avec Clovis Cornillac, Stéphane Rousseau, Alain Delon, Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, José Garcia. Astérix, pour la première fois incarné par Clovis Cornillac, qui succède à Christian Clavier, et Obélix alias Gérard Depardieu, tentent de déjouer les ruses de Brutus (Benoît Poelvoorde), le fils de l'empereur romain César (Alain Delon). Celui-ci veut épouser la Princesse Irina, promise au vainqueur des JO et convoitée par Alafolix, un jeune Gaulois romantique (Stéphane Rousseau). Mais si les moyens financiers déployés (78 millions d'euros) sautent aux yeux dès les premiers plans, vaste travelling avant filmé à l'hélicoptère, image truffée d'effets numériques, le film manque vite de fantaisie. Au sein d'une distribution pléthorique en stars, certains acteurs semblent perdus. Peu dotés en répliques drôles, les deux héros Gérard Depardieu et Clovis Cornillac font pâle figure, éclipsés par un Benoît Poelvoorde qui se livre à un véritable "one man show" au-delà du cabotinage.
"Battle for Haditha" De Nick Broomfield (Grande-Bretagne, 1H33). Avec Elliot Ruiz, Falah Flayeh, Yasmine Hanani, Andrew McClaren, Eric Mehalacopoulos, Duraid A Ghaieb. Basé sur des faits réels, "Battle for Haditha" revient, en une heure et trente-trois minutes haletantes et tragiques, sur le plus grave crime de guerre reproché à ce jour aux Etats-Unis en Irak. Deux ans à peine après les faits, il établit avec minutie le film des événements survenus le 29 novembre 2005 : ce jour-là, au passage d'un convoi de soldats américains parti ravitailler un check-point à Haditha, à 260 km à l'ouest de Bagdad, explosa une bombe artisanale qui fit un mort. En guise de représailles, les soldats pénétrèrent dans les maisons voisines et y tuèrent de sang-froid 24 civils innocents, dont dix enfants et femmes. Dans sa première fiction, le documentariste Nick Broomfield montre les "dommages collatéraux" de la guerre. Attentif à restituer une réalité complexe et nuancée, Broomfield sonde les deux camps : dans l'un règne la terreur face à un ennemi sans visage, dans l'autre le désespoir de ceux qui ont tout perdu dans un pays en ruines. Si les plans semblent pris sur le vif, Broomfield n'abuse pas de l'esthétique du "vrai-faux" reportage et bâtit un film d'une grande tension dramatique. Surtout, il prend le temps de montrer le quotidien des civils pris en étau entre la brutalité aveugle des soldats américains et la terreur intégriste exercée par les insurgés.
"Elle s'appelle Sabine" Documentaire de Sandrine Bonnaire (France, 1H25). "Gogol" ? Non, autiste. L'actrice Sandrine Bonnaire a filmé sa soeur, Sabine, atteinte d'une maladie "qui a longtemps cherché son nom", dans un premier documentaire intime et engagé. "Pendant longtemps, on n'a pas su de quoi Sabine souffrait. L'autisme n'avait pas vraiment de définition. On disait 'handicapé mental' ", explique Sandrine Bonnaire. En 2001, un diagnostic tombe enfin- Sabine a 32 ans, un an de moins que Sandrine : elle est "psycho-infantile avec des comportements autistiques". Mais en 1996, tout a basculé : la mort d'un frère, un déménagement en province ont traumatisé la jeune femme qui est devenue violente envers elle-même et envers les autres. Elle a été internée en hôpital psychiatrique, y est restée cinq ans. Toute la construction du film s'articule autour de ce contraste violent entre les images d'hier, celles d'une adolescente vive, au regard frondeur et le tableau d'aujourd'hui : une femme à la voix de petite fille encombrée de son corps massif, de sa violence, de ses angoisses. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes, le film a décroché le Prix Fipreschi de la Critique internationale.
"Litvinenko, empoisonnement d'un ex-agent du KGB" Documentaire d'Andréï Nekrassov et Olga Konskaïa (Russie, 1H50). L'empoisonnement d'Alexandre Litvinenko fin 2006 avait réuni tous les ingrédients d'un James Bond. Très réaliste, ce documentaire rend hommage à l'ex-agent russe devenu dissident et accumule les charges contre son ancien employeur. L'affaire est aujourd'hui au point mort : Moscou a rejeté la demande de Londres d'extrader le principal suspect, Andreï Lougovoï, de surcroît protégé par l'immunité parlementaire depuis son élection à la Douma en décembre dernier. Mais ce documentaire, qui n'a à ce jour pas été diffusé en Russie, accumule les charges contre le FSB, l'héritier du KGB accusé par Litvinenko d'être "le bras armé d'un clan corrompu au pouvoir". Sélectionné au dernier Festival de Cannes, ce film est l'oeuvre d'un réalisateur russe de 49 ans proche de l'opposition, Andreï Nekrassov, qui s'était lié d'amitié avec Alexandre Litvinenko, mort le 23 novembre 2006.
"Le voyage du ballon rouge" De Hou Hsiao Hsien (France, 1H53). Avec Juliette Binoche, Simon Iteanu, Song Fang. Simon promène sa solitude et ses rêveries entre l'école, les cours de piano et la maison où l'attendent une maman débordée (Juliette Binoche) et une baby-sitter timide (Song Fang). Hou Hsiao Hsien filme un quotidien qui sonne juste dans un pays, la France, qu'il n'a découvert qu'à l'occasion de ce tournage. Le cinéaste dit avoir adopté une position "proche de l'entomologiste penché sur son microscope". La période de repérage a ainsi constitué l'essentiel de la préparation du film. Plans d'arrière-cours pavées, travellings de métro aérien, parties de flipper près du zinc conduisent parfois "Le voyage du ballon rouge" à flirter avec le cliché pour touriste. Le film a été présenté en mai en sélection officielle du Festival de Cannes, dans la section "Un Certain Regard".
"Cortex" De Nicolas Boukhrief (France, 1H45). Avec André Dussollier, Marthe Keller, Julien Boissellier. Dans une autre vie, le flic à la retraite qu'il incarne était un cerveau brillant. Mais c'est en pensionnaire comme les autres, fragile, imprévisible, qu'il intègre une résidence médicalisée pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. De là à dire que le fil meurtrier qu'il croit discerner dans une série de disparitions de malades n'existe que dans son esprit perturbé... Cette idée de départ nourrit la dynamique du film de Nicolas Boukhrief (Le convoyeur) et lui permet de naviguer entre polar et documentaire social, suspense et réalisme, drame et humour.
"Promets-moi" D'Emir Kusturica (République de Serbie, France, 2H06). Avec Marja Petronijevic, Uros Milovanovic, Aleksandar Bercek. C'est dans un chalet en bois perdu au milieu d'un paysage de collines en fleurs qui rappelle une Suisse de carte postale que vit Stane, un adolescent élevé par son grand-père. Un jour celui-ci, vieux campagnard solitaire et rusé, demande à son petit-fils de partir pour la ville afin d'y vendre une vache. Avec l'argent récolté, Stane doit acquérir une icône et partir à la recherche d'une fiancée. Desservi par la minceur de son scénario et la vulgarité des plaisanteries grivoises qui l'émaillent, le film déçoit rapidement. L'imaginaire foisonnant et baroque de l'auteur d"Underground" et "Chat noir, chat blanc" s'enlise dans ce dernier film décousu : Emir Kusturica semble traverser une crise d'inspiration.
"Le libre-arbitre" De Matthias Glasner (Allemagne, 2H48 - Interdit aux moins de 16 ans - Titre original : Der freie Wille ). Avec Jürgen Vogel, Sabine Timoteo, André Hennicke. Après neuf ans de détention psychiatrique pour viol, Theo est libre. Sa peur des femmes, indissociable de son désir insatisfait, fait de son quotidien un enfer. A 27 ans, Nettie s'est enfin détachée d'un père qui la maltraite psychologiquement depuis son enfance. Theo et Nettie s'éprennent l'un de l'autre. Le film a obtenu l'Ours d'argent de la meilleure contribution artistique au Festival de Berlin en 2006.
"Nos souvenirs brûlés" De Suzanne Bier (Etats-Unis, 1H58 - Titre original : Things we lost in the fire ). Avec Halle Berry, Benicio Del Toro, David Duchovny. Après onze ans de mariage, Audrey et Brian et leurs deux enfants mènent une vie tranquille et confortable. Mais un jour Brian meurt, victime d'un acte de violence gratuite. Sous le choc, Audrey se tourne instinctivement vers le meilleur ami de son mari, Jerry Sunborne, un homme qu'elle jugeait infréquentable. Entre deuil et déni, Audrey et Jerry s'efforcent tant bien que mal de se porter secours.
"Rêves de poussière" De Laurent Salgues (France, Canada, Burkina-Faso, 1H24). Avec Makena Diop, Rasmané Ouedraogo, Fatou Tall-Salgues, Joseph B. Tapsoba. Mocktar Dicko, un paysan Nigérien, vient chercher du travail à Essakane, une mine d'or au nord-est du Burkina-Faso. Il doit tout apprendre du métier d'orpailleur. Dans cette prison aux barreaux de vent et de poussière, il espère oublier un passé qui le hante.
"Telepolis" D'Esteban Sapir (Argentine, 1H35 - Titre original : La antena ). Dans un monde où la télévision dicte sa loi, les habitants ont été privés de leur voix et ne peuvent plus communiquer. Obnubilée par les programmes créés par le dictateur M. Télé, la population se doit de regarder, consommer et manger ses émissions. LA VOIX, seule survivante de ce monde anéanti, possède encore la parole et représente l'unique espoir de faire changer les choses.
"Welcome Europa" Documentaire de Bruno Ulmer (France, 1H30). Le parcours chaotique de huit jeunes kurdes, marocains et roumains qui tentent de gagner Paris, Amsterdam ou Madrid. Seuls, sans visa, ils mènent un combat quotidien pour survivre.
-------------------- |
|