Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 26-03-2006 à 21:39:35
| AFP - 25/03/06)
Un industriel français, petit poucet du traitement des déchets Des déchets ménagers transformés en engrais inodore, en combustible pour cimenterie ou matériau de construction : Max Dezier, inventif industriel bourguignon, tente de séduire la France avec un procédé non polluant de valorisation des ordures. Aux élus et habitants du Var qu'il est venu rencontrer au Cannet-des-Maures (Var), à l'invitation d'une association locale, "Ethique Environnement", l'entrepreneur présente sa solution pour fermer la décharge du Balançan qui accueille, sur 22 hectares, les déchets du département. "On prélève les cinq premiers mètres de surface de terre de la décharge, explique-t-il. Il existe un procédé qui permet de débarrasser cette terre des métaux polluants. On la remet en place, elle peut être réensemencée sans risque d'infiltration dans la nappe phréatique car le mélange obtenu est hydrophobe". Incrédulité et enthousiasme dans l'assemblée. Max Dezier est habitué à cette réaction, la même chaque fois qu'il présente son invention, le "Calcior", médaille d'or du ministère de l'Industrie en 2001 au concours Lumière, le plus important dans le domaine de l'innovation industrielle. La formule de Calcior est simple : aux déchets, préalablement séparés des matières recyclables et broyés mécaniquement, sont incorporés des boues et graisses d'épuration, de la chaux vive ainsi qu'un réactif tenu secret. La réaction physico-chimique qui s'effectue dans un conteneur fermé permet d'opérer une déshydratation des déchets, un piégeage des métaux lourds, un traitement des déchets ammoniaqués... sans rejet polluant dans l'atmospère, ni odeur. En à peine plus de quatre heures est obtenu, sous un volume réduit de moitié par rapport aux ordures de départ, un produit hydrophobe et inodore, le Calcior. Composé en moyenne de 36% de matière organique et 64% de matière minérale, le Calcior peut servir d'engrais agricole, de remblais routier ou de combustible pour les cimenteries. Max Dezier, qui a dirigé pendant pendant vingt ans une société de nettoyage industriel, a mis au point une unité, fixe ou mobile, de traitement Calcior, composée d'un bâtiment de 3 000 m2 pour un traitement de 50 000 à 75 000 tonnes de déchets par an, et un coût de 5,2 millions d'euros. "Pour une même quantité de déchets, le coût de l'incinération est d'environ 56 millions d'euros" , estime-t-il. Une quinzaine d'unités ont été vendues à des collectivités ou entreprises d'Italie, du Bénin, de Côte d'Ivoire, Roumanie, Chine, Ukraine, Lituanie, Yougoslavie, Libye, Tunisie, mais aucune en France . "J'ai rencontré une bonne soixantaine de conseils généraux à travers l'Hexagone, mais ça n'avance pas", constate Alain Baudin, l'un des commerciaux, partenaire de Max Dezier. En cause, selon eux, la main mise des deux géants Suez Environnement et Veolia sur le secteur du traitement des déchets, ainsi qu'un manque de curiosité de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), jamais venue étudier le procédé sur ses deux sites test à Libourne (Gironde) et près de Blois (Loir-et-Cher). Max Dezier, à qui le secteur privé a d'abord voulu racheter son brevet, veut aujourd'hui croire à une possible collaboration avec les poids lourds du secteur, "car eux aussi ont besoin de solutions propres et économiques". Commentaire : comme d'habitude, la France "traîne les pieds", et, comme d'habitude, encore une invention qui risque de passer à l'étranger...pour qu'on en bénéficie en France au prix fort plus tard...
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