Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 01-03-2007 à 01:21:10
| Le Rhône confronté à une pollution sans précédent Le Rhône à Lyon Le Rhône est confronté à une pollution sans précédent, potentiellement dangereuse pour l'homme, ce qui a amené les autorités à interdire, depuis près de deux ans, la consommation de poissons pêchés dans une partie du fleuve. Les polychlorobiphényles (PCB), composés chlorés utilisés notamment comme isolant électrique, ont été largement déversés dans le fleuve dans les années 80. Très peu solubles, ils se sont accumulés dans les sédiments, puis dans les graisses des poissons. Interdits à la vente en France depuis 1987, les PCB sont connus pour entraîner chez l'homme, s'ils sont ingérés régulièrement sur de longues périodes, des problèmes de fertilité ou des cancers. Après des analyses de poissons en février 2005, un premier arrêté pris en avril de la même année a d'abord interdit la consommation de poissons pêchés dans le canal de Jonage (Rhône), près de Lyon. Au fil des analyses faites dans le cadre de l'enquête sur cette pollution, l'interdiction de consommer les poissons a été étendue, jusqu'à toucher depuis le 23 février 2007 une zone de plus de 100 km en amont et en aval de Lyon, du barrage de Sault-Brénaz (Ain) jusqu'au barrage de Vaugris (Isère). Les recherches se concentrent autour de l'usine Trédi de Saint-Vulbas (Ain), spécialisée dans le retraitement des déchets spéciaux, l'une des deux en France habilitées à retraiter les appareils contenant des PCB. Trédi admet rejeter dans le Rhône, avec l'autorisation de la préfecture, trois grammes de PCB par jour en moyenne, résidus de son activité après retraitement des eaux. "Les normes ont beaucoup évolué et les rejets étaient beaucoup plus importants dans les années 80, ce qui ne peut pas être sans incidence", reconnaît Savéria Lémière, chargée de communication pour Trédi-Séché. Pour Marc Babut, chercheur dans un institut qui a transmis un rapport à la préfecture, "l'analyse des sédiments en amont et en aval de cette usine montre que les rejets ont un impact". "Il s'agit d'une des plus graves pollutions chimiques d'un cours d'eau en France", déplore la Frapna, association écologiste qui prépare une plainte contre X pour pollution. "Nous souhaitons qu'une étude soit faite afin d'évaluer l'étendue et les conséquences de cette pollution, et de mettre sur pied rapidement des mesures pour y remédier", déclare pour sa part Alain Chabrolle, administrateur de la Frapna Rhône. Même demande chez les pêcheurs qui regrettent que les analyses n'aient pas été menées d'emblée sur tout le fleuve. Le préfet du Rhône a ordonné vendredi un élargissement des zones d'analyses. "Ca ne nous étonnerait pas de voir la consommation de poissons interdite de l'Ain jusqu'à Marseille", souligne Jean-Pierre Faure, à la délégation départementale de la pêche. M. Babut estime que seules des études scientifiques de longue haleine peuvent établir et expliquer la courbe ascendante de la pollution qui, selon lui, "pourrait être due à la diminution du débit du Rhône ou à des étés plus chauds". L'interdiction de consommer les poissons pêchés dans le Rhône devrait être maintenue plusieurs mois, voire plusieurs années, selon la préfecture du Rhône. (AFP - 28/02/07)
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