| Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur |  |  | | 12339 messages postés |
|  Posté le 31-10-2008 à 23:04:34    
| Les moutons à cinq pattes d'un musée Fragonard restauré  [i]Au musée de l'Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort :
"le cavalier de l'apocalypse" [/i]
Du mouton à cinq pattes au "Cavalier de l'Apocalypse", un écorché d'Honoré Fragonard, le célèbre cabinet de curiosités de l'Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort, restauré, rouvre samedi au public.
Joyau de l'école créée sous Louis XV en 1765, le musée Fragonard, ancêtre de nos musées, et sa collection de 4.200 pièces (merveilles ou monstruosités animales-) "végétait dans un état pitoyable", selon son conservateur, Christophe Degueurce.
"Tout s'y était dégradé, des grandes vitrines du XIXe siècle, aux lattes de parquet. Puis, vint la canicule de 2003 : les 'écorchés' d'Honoré Fragonard, chirurgien et préparateur anatomique du 18ème siècle, commencèrent à fondre".
"Soit le musée disparaissait, soit on le rénovait".
Réunis au sein du pôle touristique des Boucles de la Marne, la région Ile-de-France, le Conseil Général du Val-de-Marne, l'Etat et quelques mécènes décidaient aussitôt de consacrer 780.000 euros à sa rénovation.
"Mieux, souligne Christophe Degueurce. Il fut décidé que face à ce monde de squelettes de rhinocéros, de panses de vache, ou de moulages de chevaux, on préserverait le caractère intimiste, voire secret, de ce lieu".
Autrement dit, l'ex-musée Fragonard, fermé il y a 18 mois pour travaux, rebaptisé Musée de l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort à sa réouverture, ne serait pas livré au tourisme de masse, mais ouvert 4 demi-journées par semaine.
"C'est un espace qui appelle à la contemplation, souligne Christophe Degueurce. Il faut savoir se poser, regarder certaines vitrines davantage pour leur esthétique que pour leur contenu. Ou le contraire. On peut y étudier chaque tête de canard, ou admirer les mâchoires de vaches par centaines".
Crânes d'herbivores, de carnivores, d'omnivores, placentas de vaches, fers à cheval, squelettes de girafe ou d'éléphant récurés par les étudiants de l'école s'alignent dans les hautes vitrines, ou en enclos.
Un secteur entier est dévolu aux anomalies ou raretés (veau à deux têtes, enfant-sirène, animaux-cyclopes) qui ont inspiré Homère ou la littérature du Moyen-Age, comme la dent torsadée de narval attribué à de fabuleuses licornes.
Qu'est donc cette énorme masse calcaire ovaloïde ? "Un calcul de 11 kilos découvert dans les entrailles d'un cheval de meunier au XIXe siècle, mort des suites d'une occlusion intestinale", explique le conservateur.
Dernière salle, désormais climatisée et à hygrométrie constante, celle des "écorchés", momies humaines et animales d'Honoré Fragonard, qui passa 9 ans à préparer des milliers de pièces anatomiques.
Figés dans la mort dans des attitudes théâtrales, voici le "Cavalier de l'Apocalypse", évocation du célèbre tableau de Dürer, où un homme et un cheval disséqués chevauchent dans l'éternité. Leur faisant face, l'"Homme à la mandibule", figure de Samson abattant les Philistins avec une mâchoire d'âne, saisi les yeux exorbités, les lèvres crispées, dans une posture violente.
Musée de l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort
réouverture le 1er novembre
Les mercredi et jeudi de 14h à 18h,
les samedi et dimanche de 13h à 18h.
Audioguide
Métro, ligne 8, station Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort
(AFP - 29/10/08)
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