Sujet :

Pour ou contre le CPE ?

Audrey
   Posté le 11-02-2006 à 20:42:23   

Que pensez-vous du CPE ?
(Contrat Première Embauche)

Il fait couler beaucoup d'encre en ce moment, ce nouveau type de contrat d'embauche pour les jeunes...

Annoncé comme une bonne chose par certains, dénoncé par d'autres, il suscite en ce moment une grande vague de manifestations.

Perso, je suis totalement contre.
Un contrat avec une période d'essai de 2 ans , ça veut dire deux années de précarité pour un jeune !
Et une telle précarité, ça signifie :

  • ne pas pouvoir avoir de logement (les régies rejettent les dossiers des non-embauchés définitifs),
  • ne pas avoir droit à un crédit (d'installation, de consommation, ou immobilier),
  • et surtout, surtout, vivre pendant 2 ans avec l'épée de Damoclès au dessus de la tête
    "...J'aurais encore du boulot demain ou pas ?"

    ...Sans compter que bien des employeurs vont sauter sur l'occasion pour se faire dispenser de charges patronales pendant ces deux ans, pour ensuite virer le jeune et en reprendre un autre pour recommencer...

    Et vous, vous en pensez quoi de ce Contrat Premier Emploi ?
  • Constance
       Posté le 12-02-2006 à 11:07:05   

    Si c'est - et je pense que c'est le cas - une autre appellation pour le Contrat Nouvelle Embauche, alors pour ma part j'y suis plutôt favorable, pour les raisons suivantes :

    - je ne vois pas en quoi c'est plus précaire que de l'intérim
    - c'est une possibilité de plus de trouver du travail, fût-ce temporairement, ça me paraît mieux que rien
    - expérience perso, qui recoupe mon 2e point : si ça n'existait pas, je crois que je serais toujours sans emploi... bien-sûr j'ignore si je vais pouvoir conserver cet emploi à long ou même moyen terme, mais en attendant ja gagne ma vie au lieu de passer mon temps à ne rien faire, et au pire si on me remercie prochainement, j'aurai toujours une expérience récente sur mon CV au lieu d'un grand trou dans le temps...

    Ne nous focalisons pas sur les dérives possibles, qui viendront bien assez tôt, par le biais de l'exploitation des failles du système par des employeurs peu scrupuleux.

    Cette solution a certes des inconvénients notables (notez que pour le coup du "ne pas pouvoir avoir de logement", il y a encore des jeunes qui vivent chez leurs parents, donc ce n'est pas forcément un problème), mais elle a le mérite d'être au moins une solution (temporaire ou pas, ce n'est pas vraiment le problème non-plus il me semble).
    ThunderLord
       Posté le 12-02-2006 à 16:26:44   

    Constance a écrit :

    Ne nous focalisons pas sur les dérives possibles, qui viendront bien assez tôt, par le biais de l'exploitation des failles du système par des employeurs peu scrupuleux.


    C'est cependant LA principale menace qui pèse sur les employés ! Il ne faut pas oublier que les tribunaux de prud'hommes sont déjà overbookés à cause de magouilles d'employeurs qui utilisent tout ce qu'ils peuvent comme "trous" dans la législation pour se débarasser sans payer de certains employés... Or là c'est vraiment leur donner un moyen légal et non enrayable de se débarasser au jour le jour de n'importe quel employé ! C'est vraiment donner une opportunité aux moins scrupuleux d'employer pour quelques jours sans s'engager sur la durée :/
    Simulacre
       Posté le 13-02-2006 à 12:12:50   

    Je rejoins l'avis de Constance sur ce sujet.

    Effectivement, je ne vois pas de différence avec l'intérim.
    Mon père s'y étant inscrit depuis quelques temps, cela m'a permis de constater les conditions. Il a été appellé une semaine pour un travail très physique, dans le batiment, puis a été "renvoyé" au bout d'une semaine car l'employeur n'avait plus besoin de lui.
    De plus, ça permet de trouver un emploi, ce qui est toujours mieux que de ne rien faire.

    En ce qui concerne l'un des inconvénients avancés par Audrey, les jeunes peuvent très bien avoir un logement sans emploi, pour une durée temporaire. Personnellement, j'ai un 18m², effectivement, ce n'est pas le rève, mais c'est tout à fait supportable durant une petite durée. De plus, la résidence dans laquelle je suis propose d'autres apparements, qui ne sont pas loin du double, niveau taille, ce qui est très vivable, à mon goût.

    Bien sûr, je ne suis pas aveugle, et vois bien les divers problèmes que le CPE pourra engendrer, mais je ne suis pas contre son essai.
    Audrey
       Posté le 13-02-2006 à 13:21:11   

    Simulacre a écrit :


    Bien sûr, je ne suis pas aveugle, et vois bien les divers problèmes que le CPE pourra engendrer, mais je ne suis pas contre son essai.


    Le problème, c'est qu'une fois adopté par le gouvernement, le CPE ne sera pas un "essai", mais du durable !
    Simulacre
       Posté le 13-02-2006 à 15:40:40   

    Je suis tout à fait d'accord avec toi.
    Mais une fois le projet adopté, rien n'empèche de le modifier, et même de le supprimer si il n'est vraiment pas adapté.
    Audrey
       Posté le 13-02-2006 à 20:14:14   

    Vu le nombre de lois, soit disant "temporaires" ou "réaménageables" qui durent depuis des décennies sans le moindre aménagement, je suis on ne peut plus sceptique.

    Quand à un réaménagement ultérieur de la loi, d'ici là (comme d'habitude) le gouvernement aura changé et les nouveaux venus s'en laveront les mains...
    Résultat : une loi qui reste, un sujet sensible où personne ne veut prendre position pour ne pas perdre d'électeurs...et des électeurs qui trinquent en subissant une loi inadaptée.
    ll faut donc se préparer à du "durable", bon gré, mal gré...
    Legolp
       Posté le 13-02-2006 à 20:22:07   

    Moi je ne suis ni pour ni contre.

    Je suis pour l'égalité, et ce contrat est égalitaire
    Je suis pour la liberté, et ce contrat est malheuresement libéral (notez le jeux de mot)
    Red47
       Posté le 13-02-2006 à 20:48:53   

    Constance a écrit :

    Si c'est - et je pense que c'est le cas - une autre appellation pour le Contrat Nouvelle Embauche


    En fait ce n'est pas tout à fait la même chose, il s'agit de deux contrats différents.

    -CPE (contrat première embauche)
    Réservé aux jeunes de moins de 26 ans qui sont embauchés dans une entreprise de plus de 20 salariés.

    -CNE (contrat nouvelle embauche)
    Applicable seulement dans les entreprises de 20 salariés maximum, sans critère d'âge.
    Audrey
       Posté le 13-02-2006 à 20:56:49   

    Merci pour ce complément d'info, Red47
    Simulacre
       Posté le 13-02-2006 à 21:01:01   

    Mon espoir de modifier la loi vient certainement de ma filière.

    Mais je ne perd pas espoir. Attendons quelques temps pour voir comment cela évolue dans la pratique...
    Audrey
       Posté le 13-02-2006 à 21:08:08   

    Espérons surtout qu'on ne pas trop de jeunes avec la mise en pratique de ce nouveau contrat !
    ThunderLord
       Posté le 13-02-2006 à 23:37:54   

    Allez, Simu, enfourches ton cheval de bataille et charges, on te regarde faire d'ici (en sécurité)
    Simulacre
       Posté le 14-02-2006 à 01:13:53   

    La bataille ? Certainement pas, pour une fois que l'on peut avoir sur internet, une discussion sur un sujet d'actualité, autre que la sortie d'un jeu vidéo, qui ne débouche pas sur la fermeture du sujet, je ne fais pas lancer les hostilités.

    De plus, mes connaissances sur le sujet ne sont pas assez importante pour faire ma grande juriste.
    Je compte tout de même me renseigner d'avantage.
    ThunderLord
       Posté le 14-02-2006 à 02:07:13   

    Réponse honnête : je te présente mes excuses, inutile d'ouvrir les hostilités
    Simulacre
       Posté le 08-03-2006 à 22:10:27   

    Et ça continue...

    Cette après-midi, nous étions en cours de Droit de la famille, quand dans notre amphithéâtre, l'équivalent de deux amphithéâtres ont envahi les lieux, pour nous encourager à manifester contre le CPE.

    Les leaders ont avancé les mêmes arguments qu'Audrey.

    Ce que j'ai trouvé dommage, c'est que beaucoup d'élèves de notre amphithéâtre se sont levés car il a été dit que le cours serait annulé si la plupart des élèves partiraient, et non pour la manifestation en elle même.
    J'ai retrouvé le même esprit que lors referendum pour la Constitution Européenne... ce que j'ai trouvé réellement décevant.

    Pour ma part, je ne suis pas allée manifester, n'étant pas contre le CPE, comme précisé plus haut, et le cours n'a pas été annulé.
    Audrey
       Posté le 08-03-2006 à 23:00:46   

    Simulacre a écrit :

    Cette après-midi, nous étions en cours de Droit de la famille, quand dans notre amphithéâtre, l'équivalent de deux amphithéâtres ont envahi les lieux, pour nous encourager à manifester contre le CPE.

    Je trouve dommage que certains viennent jusque dans les salles de cours pour ameuter du monde.
    Je pense que chacun étant averti de la grève, il n'était nul besoin de venir perturber l'enseignement qui se déroulait. Ceux qui souhaitaient faire grève étant, de plus, déjà dehors, je suppose.

    Simulacre a écrit :

    Ce que j'ai trouvé dommage, c'est que beaucoup d'élèves de notre amphithéâtre se sont levés car il a été dit que le cours serait annulé si la plupart des élèves partiraient, et non pour la manifestation en elle même.

    Tout à fait de ton avis, Simulacre : une participation à une grève ou une manifestation ne doit pas reposer sur le fait que cela donne "un temps de relâche", mais parce que l'on a telle ou telle conviction. Sinon, cela s'appelle, pour moi, une recherche d'exemption (de cours ou de travail), et non une manifestation d'opinion.

    Simulacre a écrit :

    le cours n'a pas été annulé.

    Excellente chose ! Au moins ceux qui désiraient rester pour étudier ont pu le faire. Ce qui est, malheureusement, rare de nos jours...
    Simulacre
       Posté le 09-03-2006 à 15:36:37   

    Quand il n'y en a plus, il y en a encore...

    Ce matin, le pôle Droit de l'Université a été envahi par les manifestants, empéchant les élèves d'entrer dans les batiments, et empéchant ceux qui y étaient d'en sortir, question sécurité, je vous laisse juger...
    Cette après-midi, nous étions Lilie et moi dans l'amphithéâtre en attendant la professeur de Sciences Sociales quand nous avons entendu au micro, me semble-t-il, que "les cours, TD et partiels de l'après-midi seront tous annulés".

    Je suis bien entendu pour le droit de grève, mais quand il n'empèche pas ceux qu'ils veulent étudier de le faire.

    Résultat, le cours a été annulé. Nous sommes tous rentrés chez nous.
    Il va falloir rattraper ce cours, certainement un samedi matin, alors que nous pourrions réviser autre chose à ce moment.
    De plus, la femme ayant fait l'annonce ne savait pas du tout si les cours de demain seront maintenus.
    J'ai un partiel mardi, un vendredi, et d'autres les semaines suivantes...

    Je suis déçue par leurs méthodes. Qu'ils manifestent car ils sont contre le CPE, c'est tout à leur honneur, mais qu'ils ne le fassent pas en génant les autres...
    Audrey
       Posté le 09-03-2006 à 18:33:47   

    Une question me vient à l'esprit en lisant ton post, Simulacre :

    Que font les professeurs et responsables d'université durant ces irruptions dans les salles de cours ????
    Ne sont-ils pas sensés veiller à ce que les cours puissent se dérouler normalement et éviter toute intrusion ???
    Simulacre
       Posté le 09-03-2006 à 18:54:59   

    Les professeurs laissent un temps de parole au micro aux leaders du mouvement.
    Si la majorité des élèves partent pour rejoindre ce-dernier, le professeur annule son cours.

    En ce qui concerne la surveillance, elle est assurée par les vigiles de notre lycée, qui comme hier, ont verrouillé les classes de l'intérieur, permettant ainsi à ceux qui y étaient de pouvoir sortir librement et empéchant l'accès à ceux qui voulaient nous insiter à manifester. Système que j'approuve*, seul petit problème : les élèves en retard n'ont pas pû entrer en amphithéâtre.

    *Comme déjà dit, je suis pour le droit de grève et les manifestations. Cependant, étant à l'Université, je pense que nous sommes assez matures pour participer de nous même à une grève, sans avoir besoin de venir nous chercher "par la main" en amphithéâtre.
    Audrey
       Posté le 09-03-2006 à 22:20:29   

    Le point précis de l'AFP au 09 mars à 21h,
    sur le mouvement de grève dans les universités :

    Entre 31 et 40 universités sur 84 touchées par le mouvement anti-CPE

    Entre 31, selon le ministère de l'Education, et 40, selon l'UNEF, des 84 universités françaises étaient touchées jeudi à la mi-journée par le mouvement contre le Contrat première embauche (CPE) .

    20 universités sont "partiellement perturbées à des degrés très divers par la lutte anti CPE jeudi, et onze autres sont en grève", a indiqué à 13H00 le ministère de l'Education nationale.
    L'UNEF recensait pour sa part, à la même heure, "40 universités en grève".

    Ces mobilisations peuvent prendre des formes diverses, avec des grèves sans cours, des barrages filtrants ne laissant passer que les étudiants en CAPES et agrégation, ou encore des blocages empêchant l'accès au cours, entraînant souvent des querelles entre étudiants.

    Ainsi, à Paris VIII à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), selon l'administration, l'entrée principale est bloquée, les étudiants désirant aller en cours doivent passer par le parking. A Nanterre (Paris X) un blocage était mis en place avec des heurts entre grévistes et non grévistes.

    A la Sorbonne , dans le Quartier latin, les cours dans les amphis étaient annulés, tandis que les TD (Travaux dirigés) ont repris "normalement", selon le rectorat.
    Une centaine d'étudiants ont par ailleurs passé la nuit dans un amphithéâtre. En province, selon l'Unef, l 'université de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) a rejoint la grève jeudi matin lors d'une AG.

    Le mouvement étudiant prenait aussi de l'ampleur dans le Nord, avec la mobilisation de Lille II droit, de l'IEP de Lille et du campus d'Amiens.
    Les autres facultés sont entièrement bloquées (Lille I et Lille III , les premières à s'être mobilisées), ou partiellement quand elles sont éclatées en plusieurs pôles.

    A l'université d'Artois , le pôle d'Arras (lettres et sciences humaines) est bloqué depuis mercredi. Les étudiants se réunissaient en AG dans la matinée pour tenter de démarrer un mouvement dans les trois autres pôles (Béthune, Douai et Lens).

    En Bretagne, l'université Rennes II est bloquée jusqu'à lundi, après un vote à main levée contesté par certains étudiants lors d'une assemblée générale.
    Celle du Mans (Sarthe) est également bloquée et à Lannion (Côtes-d'Armor) les étudiants de l'IUT ont reconduit le blocage.

    La fac de Toulouse-Le Mirail , toujours très mobilisée, restait bloquée.

    Concernant l'université d'Aix-Marseille I , la direction a indiqué qu'aucun cours n'avait lieu jeudi sur les deux sites d'Aix-en-Provence (17.500 inscrits) et Marseille (5.000 inscrits) en raison d'une "situation fortement perturbée". Seules les préparations aux concours étaient assurées.

    A Grenoble, deux universités, Stendhal (6.500 étudiants) et Pierre Mendès France (19.000 étudiants), étaient totalement bloquées jeudi matin ainsi que les accès de certains bâtiments de l'université Joseph Fourrier (18.000 étudiants).

    Dans cette faculté, des barrières métalliques, des poubelles et chariots de supermarché reliés par des chaînes ont été installés jeudi matin à l'aube devant les différentes entrées des bâtiments, interdisant l'entrée des étudiants, à l'appel de l'UNEF.

    Selon l'UNEF, à Lyon , des barrages filtrants ont aussi été installés à l'entrée de l'Université Lyon II (Sciences sociales, lettres).

    Un peu partout ailleurs en France, des assemblées générales étaient prévues dans l'après-midi pour décider des suites à donner au mouvement .

    Et, pour finir les dernières nouvelles AFP...

    CPE : appel à la manifestation partout en France le samedi 18 mars

    es syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens hostiles au CPE ont décidé d'appeler jeudi à une nouvelle journée d'action avec des manifestations partout en France, le samedi 18 mars , a-t-on appris de sources syndicales.

    Les organisations signataires "appellent à réussir la mobilisation de la journée d'action du 16 mars , décidée à l'initiative des étudiants et des lycéens, et à une nouvelle journée d'action nationale le samedi 18 mars se traduisant par des manifestations dans toute la France".

    Message édité le 09-03-2006 à 22:24:10 par Audrey
    ThunderLord
       Posté le 09-03-2006 à 22:20:37   

    Les manifestants manifestent (sans blague^^) pour leur liberté et leur choix : or ceux-ci vous ont refusé la liberté d'assister à vos cours ? bel exemple de philosophie libérale :/
    Simulacre
       Posté le 09-03-2006 à 22:36:38   

    @ThunderLord : n'est-ce pas...

    Comme nous pouvons le constater, le mouvement touche toute la France.
    Ce qui me gène là encore, ce sont les barages des manifestants qui emphèchent des milliers d'étudiants d'assister à leurs cours.
    ThunderLord
       Posté le 10-03-2006 à 01:16:12   

    Ils militent pour le bon droit, mais seulement le leur, c'est bien ça ?
    Simulacre
       Posté le 10-03-2006 à 08:02:56   

    Je n'irai pas jusque là.
    Leur manifestation est tout à fait honorable, mais absolument pas leurs techniques.

    Je suis sûr le point de partir pour l'Université, aurai-je cours ce matin ?
    Personnellement, habitant à 15 minutes à pieds de l'Université, même si celle-ci se trouve fermée, ça ne me dérange pas de repartir chez moi.
    Cependant, je pense aux autres, qui n'habitent pas à côté, qui comme moi durant le lycée doivent prendre le train tout les jours, et n'habitent pas forcément près de la gare la plus proche de chez eux, qu'on ne peut peut-être pas venir chercher, et qui devront attendre dans Rouen le train du soir.
    Heureusement qu'il existe des bibliothèques.
    Constance
       Posté le 10-03-2006 à 21:17:12   

    Les manifs, c'est le Mal :o
    Ça fout le bordel dans les transports en commun
    Psychodelice
       Posté le 10-03-2006 à 21:52:17   

    Moui en effet... en tout cas, ce n'est pas demain la veille que mon université (Louis Pasteur Strasbourg 1) fera grève... c'est simple : l'UNEF ne vient même pas y prospecter...

    L'association AFGES (regroupant notamment toutes les amicales) étant de majorité plus qu'écrasante... et n'oblige jamais personne à prendre (son) parti, comme l'UNEF tente de le faire...

    Mais juste dans les bâtiments d'à côté 200-300 étudiants bloquent l'accès à certaines salles de l'université Marc Bloch 2 (!! ^^)...

    Pour ma part, je ne dis qu'une chose sur le sujet : que l'on soit pour ou contre le CPE... attendons au moins de voir quelques résultats avant de juger... parce que là, c'est un gros débat sur du vide.
    Audrey
       Posté le 10-03-2006 à 22:27:53   

    Psychodelice a écrit :

    Pour ma part, je ne dis qu'une chose sur le sujet : que l'on soit pour ou contre le CPE... attendons au moins de voir quelques résultats avant de juger... parce que là, c'est un gros débat sur du vide.


    Le problème, Psychodelice, c'est que "pour voir les résultats", cela sous-entend que la loi soit déjà votée et appliquée...et ensuite, il sera trop tard pour revenir en arrière (surtout que le gouvernement ne le fera jamais !).

    Donc, mieux vaut se poser des questions AVANT qu'une loi soit votée, qu'après....
    Simulacre
       Posté le 11-03-2006 à 10:18:24   

    Ca fait 11 ans que l'on essaie de faire passer ce projet, autant l'accepter une bonne fois pour toute et modifier ce qui ne va pas.

    Ce qui effraie beaucoup de personne, est que le CPE ne soit pas parfait, et prétexte que nous avons déjà le CDD et le CDI.

    Cependant, ce genre de contrat n'a pas atteint sa forme actuelle en un mois.
    Le contract de louage de services sans détermination de durée a été introduit en 1890. Il n'y eût des modifications que bien plus tard, lors de la création d'une obligation de préavis, en 1958, celle d'une indémnistation en cas de licenciement, en 1967, et l'obligation de justifier ce licenciement, par une cause réelle et sérieuse, que celui-ci soit individuel ou économique, 1973 et 1975.
    A présent, faîtes le calcule entre la date de création et les dernières modifications...

    On constate qu'il faut du temps pour aboutir à quelque chose d'acceptable. De plus, la théorie ne suffit pas, il faut une application pratique, pour juger ce qui dérange.
    Audrey
       Posté le 11-03-2006 à 12:20:11   

    Simulacre a écrit :

    Ca fait 11 ans que l'on essaie de faire passer ce projet, autant l'accepter une bonne fois pour toute et modifier ce qui ne va pas.

    Personnellement, je trouve que l'on a déjà suffisamment de "points de repères" avec les autres types de contrats de travail existant depuis des années (pour ne pas dire des décennies), pour pouvoir préparer un texte "correct", en y ôtant déjà les points négatifs ou qui sont succeptibles de le devenir.
    En clair, soit le texte de loi préparé présente un projet de CPE "correct" et qui n'amène pas à une précarité de 2 ans, soit ce n'est pas la peine de le présenter.

    Simulacre a écrit :

    Ce qui effraie beaucoup de personne, est que le CPE ne soit pas parfait, et prétexte que nous avons déjà le CDD et le CDI.

    Tout à fait d'accord avec ces personnes. Mieux vaut encore un vrai CDI, ou bien encore un CDD, que le CPE.
    Lorsque vous signez pour un CDD, au moins, vous connaissez votre date d'échéance, et votre période effective "avec emploi".
    Avec le CPE, vous ne pouvez même pas vous dire que vous être "tranquille" pour 2 années, car vous pouvez être licencié n'importe quand ! Et, pour ceux qui ne l'ont jamais vécu, je peux vous dire que vivre avec une telle épée de Damoclès au-dessus de la tête, ça n'a rien de vivable !
    Donc, personnellement, je suis totalement contre ce CPE.

    Simulacre a écrit :

    On constate qu'il faut du temps pour aboutir à quelque chose d'acceptable. De plus, la théorie ne suffit pas, il faut une application pratique, pour juger ce qui dérange.

    L'application pratique, le gouvernement l'a déjà au travers des autres types de contrats existants. Le CPE est inspiré à partir de ce qui existe déjà + des modifications majeures et mineures.
    Qu'on ne vienne pas me dire que le gouvernement n'a pas déjà entre les mains ce qu'il faut pour émettre un projet socialement "correct" ! Il a toutes les données nécessaires pour cela....
    Reste le problème d'avoir la volonté ou non d'établir un nouveau contrat de travail réellement socialement positif pour les jeunes .....ou simplement faire en sorte, par tous les moyens possibles (y compris les moins valables socialement parlant) de diminuer le nombre de chômeurs en France !....
    Et quand on sait que la France s'est fait taper sur les doigts à ce sujet à Bruxelles....ceci explique peut-être cela....
    Simulacre
       Posté le 11-03-2006 à 12:29:02   

    M. de Villepin n'a vraiment pas l'air de vouloir remettre en question ses positions.
    La seule date qui pourrait avoir une influence est celle du 18 mars, lors de la grande manifestation nationale.
    Audrey
       Posté le 27-03-2006 à 00:19:30   

    Le mouvement ANTI CPE continue...

    (AFP - 26/03/06)
    Une semaine sociale marquée par la journée d'action contre le CPE mardi


    La contestation du CPE continuera d'être au coeur de la semaine sociale, avec une journée nationale d'action mardi, où manifestations et appels à la grève devraient toucher de nombreux secteurs, tandis que les chiffres du chômage de février sont attendus vendredi.

    L'intersyndicale réunissant syndicats de salariés, étudiants et lycéens, veut faire de mardi (quatrième journée nationale de manifestations et de grèves en moins de deux mois) "une puissante journée d'action interprofessionnelle" contre le contrat première embauche (CPE), a-t-elle prévenu.

    Samedi, le Premier ministre a affirmé sa volonté de trouver "rapidement" une solution "par le dialogue" et de répondre "aux deux préoccupations majeures des jeunes" , la période d'essai de deux ans et la non-motivation du licenciement, sans pour autant préciser dans quel cadre, ni avec qui.
    ...Toutefois, depuis vendredi, il est resté ferme sur le maintien du CPE !

    Décidé à "ne pas lâcher le combat" pour le retrait du CPE, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a souhaité faire un "tournant" de la journée de mardi, marquée par de nombreux appels à la grève ou aux débrayages, qui, selon la CGT, "dépassent le niveau du conflit sur les retraites de 2003" .

    Les transports seront perturbés, de nombreux syndicats ayant déposé des préavis, comme à la SNCF (le préavis débute lundi à 20H00), la RATP, Air France ou dans l'aérien, où la DGAC prévoit retards et annulations de vols. Dans les transports de province, des préavis de grève de 24 heures ont été déposés dans au moins 71 villes .

    Les postes et télécommunications, l'ANPE, les médias, les banques, le secteur de l'énergie, la chimie et la métallurgie seront touchés. La Fonction publique également, notamment l'Education nationale où trois syndicats d'enseignants (FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT) ont appelé à cesser le travail.

    Du côté des jeunes, la mobilisation devrait se poursuivre dans les universités et les lycées.
    En outre, quelque 135 manifestations auront lieu un peu partout en France , notamment à Paris, Marseille, Lille, Lyon, selon la CGT.

    Commentaire perso :
    ...quand le gouvernement aura fini de faire la sourde oreille et nous prendre pour des marionnettes , ça ira sûrement mieux...


    Message édité le 27-03-2006 à 00:21:08 par Audrey
    Simulacre
       Posté le 27-03-2006 à 13:56:45   

    Espérons que cette manifestation ne sera pas accompagnée de casseurs, comme celle de jeudi dernier à Rouen. Une véritable guerre civile, je ne pensais pas que notre ville possédait autant de véhicules de police et de gendarmerie...
    Audrey
       Posté le 27-03-2006 à 17:10:31   

    Malheureusement, dès qu'il y a une manifestation, quelle qu'elle soit, il y a toujours des casseurs qui viennent "profiter de l'occasion" pour casser, brûler, etc...

    Il y a même bien souvent, des "casseurs" "envoyés" dans les manifs uniquement dans le but de dénigrer l'objet de ces manifs et discréditer les manifestants aux yeux du public ! ...Casseurs qui vont jusqu'à (comme c'est le cas en ce moment sur les lieux de manifs anti-CPE), s'en prendre aux journalistes !
    "Envoyer des casseurs", comme "pratique démocratique", on repassera !!!
    ...De là à dire qu'un gouvernement a tout intérêt à ce que des casseurs viennent mettre la panique lorsqu'un mouvement dure trop longtemps, il n'y a qu'un pas...

    Doit-on pour autant cesser de manifester, par peur de la "venue" de ces casseurs ??
    Ce sera là le voeu de n'importe quel gouvernement : plus de manif, plus d'opinions contraires montrées en public.... le rêve de tout gouvernement !

    Les débordements sont toujours possibles lors de manifestations, et ce d'autant si un "service de sécurité" n'existe pas ou si leurs représentants sont trop peu nombreux...
    Plus un mouvement de grève ou de manifestations perdure, plus le risque est grand, c'est certain ... Mais lorsqu'un mouvement perdure, c'est qu'il y a un grand malaise social...et qu'il est grand temps, pour les "piedestaleux" du gouvernement de se pencher ENFIN sur les problèmes soulevés !!

    Message édité le 27-03-2006 à 17:21:38 par Audrey
    Simulacre
       Posté le 27-03-2006 à 21:33:14   

    J'ai peur de mal comprendre ton dernier message. Accuses-tu le gouvernement d'avoir envoyé lui-même les différents casseurs ?
    Audrey
       Posté le 27-03-2006 à 22:38:17   

    Je n'accuse personne en particulier, Simulacre. Je dis simplement que cela s'est déjà vu par le passé... quant à dire qu'actuellement cela est le cas, seul le gouvernement pourrait répondre à la question... (sans commentaire).

    En tous cas, ce qui est navrant, c'est que dès qu'un mouvement (de grève, de manifestations) dure, les médias n'ont plus d'yeux que pour les événements provoqués par ces casseurs.... laissant de côté le but initial du mouvement.

    Bien sûr qu'il est logique que l'on s'inquiète des méfaits commis autour d'un mouvement, et des conséquences humaines et financières de ceux-ci. D'autant que ce genre de méfaits ne devraient pas avoir lieu !
    Mais braquer les feux de l'actualité systématiquement sur cela, et en oublier le fond, la raison du mouvement social, c'est faire peu de cas du malaise social et le mettre aux oubliettes.

    En ce moment, par exemple, (source : AFP), le journal britannique "The Sun" titre "N'allez pas à Paris" , en publiant des images de l'agression d'une jeune femme par des casseurs aux Invalides, alors que le Foreign Office recommande simplement d'éviter les manifestations.
    "On est habitué aux recommandations d'éviter les zones de guerre... mais pas la capitale française. Paris au printemps est la ville idéale pour les amoureux. Mais en 2006, c'est une orgie d'émeutes et d'anarchie. Des blindés patrouillent la rive gauche", écrit le Sun, de loin le premier tirage de la presse britannique avec 3 millions d'exemplaires.
    "Si vous envisagez un séjour romantique à Paris, oubliez: vous serez plus en sécurité à Bagdad", conclut-il.


    C'est dire le mal que peut faire un braquage de l'actualité sur les méfaits commis par des casseurs autour d'une manifestation ! On en oublie totalement de parler du but premier de la manifestation et des raisons du mécontement exprimé...
    Constance
       Posté le 28-03-2006 à 12:47:38   

    Bah en même temps, le Sun n'est pas répété pour son sérieux
    Dans le genre, j'ai entendu dire qu'il y a peu les manifs étaient illustrées dans certaines journaux télévisés américains par des voitures qui brûlaient des "événements" d'il y a quelques temps ... (re- )
    Psychodelice
       Posté le 28-03-2006 à 13:55:03   

    Je reviens pousser une grosse gueulante.

    Je notais ici il n'y a pas si longtemps de cela que mon uni ne ferait pas grève...

    Je donne les nouvelles actualités (qui me mettent un peu la rage au coeur) :
    Effectivement, nous ne sommes toujours pas en grève (à part une mini-minorité). Aucun déplacement de cours, aucun cours annulé jusqu'à... aujourd'hui...

    Les 3 universités de Strasbourg sont entièrement fermées.

    Pourquoi ce revirement, surtout pour ma fac ?

    Tout simplement parce que hier, une bande de casseurs très intelligents sont venus foutre le bordel dans le quartier (cassage de vitres, voitures, matériels...) et que d'un commun accord, étant donné qu'ils risquent de revenir en nombre aujourd'hui, les 3 présidents (contre le CPE, mais surtout pour qu'on arrete de casser leurs établissements) ont tout fermé à clef. (Le personnel est présent aujourd'hui avec pour mission d'essayer de repousser toute intrusion...)

    Tout cela survient après la mort d'un étudiant en pleine AG la semaine dernière dans l'uni en face... (il a pas du supporter le mélange drogue-alcool quotidien).

    Euh dites, je trouve que ça fait un peu beaucoup là... je commence à me demander où sont les VRAIS manifestants contre le CPE... ceux qui se sentent un peu au moins concernés par le sujet...

    Je suis sans avis sur le CPE, sachant très bien qu'il y a (comme toute chose dans ce monde) des points positifs et des points négatifs...

    Mais je déteste que l'on me force à être confronté à des c**s ou à rester cloitrer chez moi !

    Que faut-il ? M. Villepin ne veut pas l'enlever mais discuter, les autres veulent aussi discuter mais après qu'on l'ait enlevé. C'est quoi ce match de ping-pong ? On dirait un jeu de gosses de primaires : "Nan c'est ta faute !" "Nan c'est pas vrai, c'est la tienne..."

    Combien de morts va-t-il encore falloir ?

    Pff comme je sais plus qui l'a dit : "L'année avant les présidentielles est une année dans laquelle aucune grande réforme n'est possible en France."

    On le voit bien...

    (Encore un mot : de toute façon, le prochain grouvernement en 2007, va l'enlever... et il n'aura pas le choix que d'en remettre une couche : le même, sous d'autres initiales...)

    Je me casse au Canada si ça continue
    Simulacre
       Posté le 28-03-2006 à 16:31:37   

    Psychodelice a écrit :

    Tout cela survient après la mort d'un étudiant en pleine AG la semaine dernière dans l'uni en face... (il a pas du supporter le mélange drogue-alcool quotidien).

    [...]

    Combien de morts va-t-il encore falloir ?


    Si par "encore", tu fais référence au mort précédement cité, je ne vois pas le rapport.


    Psychodelice a écrit :

    Euh dites, je trouve que ça fait un peu beaucoup là... je commence à me demander où sont les VRAIS manifestants contre le CPE... ceux qui se sentent un peu au moins concernés par le sujet...


    A ce que j'ai pû constater, en ce qui concerne les étudiants, les manifestants réellement impliqués qui connaissent le sujet sont une minorité...


    Psychodelice a écrit :

    les autres veulent aussi discuter mais après qu'on l'ait enlevé.


    Ce qui pour moi ne sert à rien. De quoi discuteront-ils après avoir supprimer l'objet du problème ?
    Audrey
       Posté le 31-03-2006 à 01:04:49   

    Dernières infos AFP au 30/03/06

    Le Conseil constitutionnel a validé jeudi la loi sur l'Egalité des chances, et notamment son article instituant le contrat première embauche (CPE), sans assortir sa décision de réserves d'interprétation.

    Les "Sages" ont notamment estimé qu'il n'y avait "pas, en droit, matière à réserve" sur les deux points les plus contestés du CPE : la durée de la période d'essai et les modalités de rupture du contrat.

    Le Conseil, qui avait été saisi de la loi sur l'Egalité des chances le 14 mars par les parlementaires socialistes et apparentés, a rejeté l'essentiel des arguments mis en avant dans ce recours.

    Selon plusieurs sources informées, le chef de l'Etat pourrait promulguer cette loi au plus tard vendredi soir .

    Dans le même temps, il ouvrirait immédiatement un "Grenelle social" , ont indiqué des sources proches de deux importants ministres.

    Si des solutions positives devaient se dégager de ce round de négociations, Jacques Chirac s'engagerait à ce qu'elles se substituent, pour tout ou partie, au contrat première embauche.

    L'expression "Grenelle social" fait référence aux deux jours de négociations menées au siège du ministère du Travail rue de Grenelle en plein mai 68 (les 25 et 26) par Georges Pompidou, premier ministre de De Gaulle, avec l'ensemble des organisations syndicales et le patronat. Elles avaient abouti à un protocole d'accord salarial qui a fait date.

    Toujours selon les mêmes sources, ni Jacques Chirac ni son Premier ministre Dominique de Villepin ne souhaiteraient de nouvelle délibération sur le texte litigieux.

    Deux sources bien informées ont même affirmé que M. de Villepin mais aussi Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale et proche de M. Chirac, avaient mis leur démission dans la balance si une deuxième délibération au Parlement devait être demandée par le président.

    Toutefois...

    Jacques Chirac s'expose à une "épreuve de force" s'il promulgue la loi instaurant le CPE, a déclaré jeudi à l'AFP le dirigeant du Parti socialiste François Hollande, à l'annonce du feu vert donné au texte par le Conseil constitutionnel.

    "La seule décision qui vaille pour Jacques Chirac est de ne pas promulguer la loi et de provoquer une nouvelle lecture (devant le parlement), sinon ce serait l'épreuve de force" , a déclaré le Premier secrétaire du Parti socialiste.

    Message édité le 31-03-2006 à 01:09:39 par Audrey
    Simulacre
       Posté le 31-03-2006 à 01:37:54   

    J'ai lu l'article dans le Monde tout à l'heure.
    La décision du Conseil Constitutionnel ne m'étonne absolument pas. Je ne vois pas ce que donnerait une nouvelle délibération.
    De plus, une source sûre affirme que Jacques Chirac n'a pas l'intention de demander cette nouvelle délibération...

    A suivre.
    ThunderLord
       Posté le 01-04-2006 à 22:12:21   

    Une source sûre ? Qui donc ?
    Simulacre
       Posté le 02-04-2006 à 14:16:34   

    Une source jugée sûre d'après le Monde.
    Audrey
       Posté le 12-04-2006 à 18:04:36   

    Dernoières infos AFP - 12/04/06)
    Adoption par l'Assemblée de la proposition de loi UMP remplaçant CPE

    L'Assemblée nationale a adopté mercredi, au terme de deux séances particulièrement animées, et en dépit de l'opposition PS et PCF, la proposition de loi UMP sur "l'accès des jeunes à la vie active en entreprise" destinée à remplacer le très controversé CPE.

    Le texte (fruit de tractations ardues entre l'UMP, le gouvernement, les mouvements étudiants et lycéens, et les partenaires sociaux) a été approuvé avec les seules voix de droite (UMP, UDF), PS et PCF ayant voté contre.

    Il doit être transmis au Sénat pour un examen dès jeudi. Un vote conforme des sénateurs conduira à l'adoption définitive du texte par le Parlement, au terme de plus deux mois de contestation marqués par des manifestations rassemblant jusqu'à trois millions de personnes.

    [s]La proposition de loi prévoit notamment d'accorder une aide à tout employeur embauchant en CDI un jeune de 16 à 25 ans de faible qualification, ou résidant en zone urbaine sensible, ou titulaire d'un contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis). Le montant de l'aide, qui sera fixé par décret, s'élèverait à 400 euros par mois la première année, 200 euros la seconde.

    A la demande du gouvernement, l'Assemblée a supprimé l'article 2 de la proposition UMP, afin de "permettre la prise en charge de la totalité" des nouvelles mesures, dont le coût est évalué à 150 millions euros pour 2006.

    Selon l'amendement gouvernemental, défendu en séance par Gérard Larcher (Emploi), le financement sera assuré grâce aux "possibilités de fongibilité des crédits offertes par la Lolf et par une levée de la réserve de précaution portant sur la mission travail et emploi" .

    Les socialistes ont dénoncé le caractère "inconstitutionnel" de la proposition de loi qui augmente les charges de l'Etat, ce que la Constitution, dans son article 40, interdit à un texte d'initiative parlementaire. Une analyse partagée par l'UDF.

    Mais, tout ceci n'aura pas de conséquences, le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, ayant affirmé que son groupe ne saisirait pas les Sages. Car l'essentiel, pour le PS est de voir abroger le CPE, ce que permet la proposition de loi, imparfaite sur le plan juridique.

    Commencé mardi soir, son examen a été l'occasion pour les élus de gauche de se féliciter de la "victoire" des anti-CPE et de "l'enterrement" de ce "contrat précaire".
    La majorité a "bu le calice jusqu'à la lie", mais "ce qui compte, c'est que le CPE est mort et bien mort", a lancé M. Ayrault.

    PS et PCF ont tenté, en vain, de faire annuler d'autres dispositifs gouvernementaux : le CNE, le travail de nuit des mineurs, l'apprentissage dès 14 ans, et les pénalités pour manquement à la responsabilité parentale.

    "Vous avez dû céder, vous avez dû abroger mais vous voulez continuer et aggraver la même politique qui amène le chômage et la précarité", s'est indigné Maxime Gremetz (PCF).

    Tout en apportant le soutien des centristes, Francis Vercamer a regretté que "le gouvernement et l'UMP soient restés sourds aux propositions et aux alertes de l'UDF".

    Au nom de l'UMP, Alain Joyandet a vu dans ce texte un "acte de courage et de lucidité". "La gauche voulait l'humiliation, a-t-il dit, alors que les partenaires sociaux ont accepté, eux, le compromis qui va entraîner l'apaisement que nous souhaitons tous".

    Plusieurs responsables d'organisations étudiantes étaient présents mercredi dans les tribunes du public, tel le président de l'Unef, Bruno Julliard.