| | | | | Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 19-07-2007 à 07:02:09
| La plus grande centrale du Japon fermée sine die après le séisme La centrale nucléaire de Kashiwazaki au Japon, le 18 juillet 2007 Les autorités locales ont confirmé mercredi la fermeture jusqu'à nouvel ordre de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande du monde, dont la sécurité est mise en doute depuis le séisme meurtrier de lundi dans le centre du Japon. Le gouvernement central a toutefois exclu, à ce stade, de fermer définitivement cette usine nucléaire. Le maire de Kashiwazaki, Hiroshi Aida, a convoqué le PDG de l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), pour lui faire part de sa décision de stopper les activités de l'ensemble du site, dont les dépôts de combustible nucléaire usagé. Conformément à la coutume nippone, le patron de Tepco, Tsunehisa Katsumata, habillé d'un bleu de travail comme les employés de la centrale, s'est profondément prosterné devant le maire en présentant des "excuses du fond du coeur pour avoir suscité des inquiétudes et des troubles immenses". Tout en soulignant que les réacteurs nucléaires n'avaient reçu aucun dommage sérieux, M. Katsumata a reconnu qu'ils "avaient subi sans aucun doute un choc supérieur aux limites de résistance prévues à l'époque de la construction". Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, a relevé que le séisme "était plus fort que ce pour quoi la centrale avait été conçue". "A l'évidence, le Japon doit conduire un examen exhaustif de la structure, des systèmes et des composants du réacteur pour être certain de tirer les leçons nécessaires du séisme", a prôné M. ElBaradei. La centrale de Kashiwazaki-Kariwa est située à seulement neuf kilomètres de l'épicentre du tremblement de terre de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter, un des plus violents de ces dernières années au Japon, qui a fait neuf morts, plus de 1 000 blessés et a détruit des centaines de bâtiments. La principale secousse a entraîné une fuite d'1,2 mètre cube d'eau radioactive dans la Mer du Japon, un incendie majeur et plus d'une quarantaine d'autres incidents dans le complexe nucléaire. Plusieurs centaine de fûts d'acier hermétiques destinés à recueillir les gants et autres vêtements potentiellement irradiés se sont renversés lors de la secousse. Tepco a reconnu mercredi avoir sous-évalué au départ la radioactivité du liquide échappé. Selon la compagnie, cette radioactivité totale a atteint en réalité 90 000 becquerels, contre 60 000 becquerels initialement estimés, tout en restant "sans danger pour la santé". La radioactivité est cent millions de fois inférieure au maximum autorisé, a précisé le directeur général adjoint de l'Agence de sécurité nucléaire et industrielle, Akira Fukushima, qui a toutefois admis que l'annonce publique de l'incident avait été "trop tardive". Mais M. Fukushima a assuré que la fermeture définitive de la centrale n'était pas à l'ordre du jour. Le gouvernement central, les autorités locales et Tepco ont ordonné des examens géologiques car ils craignent que la faille active qui a provoqué le séisme de lundi ne passe directement sous la centrale. "C'est une hypothèse qu'on ne peut complètement écarter" compte tenu de la nature des répliques observées après le séisme, a indiqué M. Fukushima. C'est apparemment la première fois qu'un tremblement de terre déclenche une fuite radioactive au Japon, pays qui dépend à 35% du nucléaire pour son électricité mais qui est aussi situé dans une zone à très hauts risques sismiques. Le gouvernement central avait déjà demandé à Tepco de maintenir les sept réacteurs fermés jusqu'à ce que des vérifications poussées aient été effectuées. La centrale de Kashiwazaki-Kariwa (8.212 mégawatts) représente environ 7% des capacités de production totales de Tepco, la plus grande compagnie d'électricité privée du monde. Elle fournit en électricité la mégalopole de Tokyo (20 millions d'habitants), à 250 km au sud. (AFP - 18/07/07)
-------------------- |
| Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 23-11-2007 à 21:58:50
| pour les dernières infos à ce sujet...
Séismes : aucune région du Japon n'est à l'abri en raison des failles "cachées" Des centaines de failles "cachées" risquent de provoquer de violents séimes dans des régions du Japon considérées jusqu'ici comme sans danger sur les cartes officielles, a découvert un chercheur en géologie qui doit présenter son rapport le mois prochain au gouvernement. Shinji Toda, responsable d'une équipe de recherches sur la tectonique et les séismes, est parvenu à cette conclusion en étudiant les 30 derniers séismes de magnitude 6,5 ou plus survenus au Japon depuis 1923. "Sur ces 30 tremblements de terre, seuls 5 ont laissé des traces visibles à la surface de la terre", a-t-il expliqué lors d'une interview à l'Institut national de sciences et de technologie industrielles avancées de Tsukuba (banlieue de Tokyo). Cette étude remet totalement en question les cartes officielles de sismologie du Japon qui étaient basées jusqu'ici sur les traces des précédents séismes provoqués par les grandes failles. Le Japon est au confluent de quatre plaques tectoniques et subit 20% des séismes les plus violents enregistrés dans le monde. "Il y a des 'failles cachées' ou des 'failles immatures' dans beaucoup de régions qui ne sont cependant pas classées comme zones à risques par les cartes officielles. Il y a aussi beaucoup de petites failles qui n'ont pas encore été détectées", a souligné M. Toda. Il a cité en exemple le séisme de magnitude 6,8 survenu en juillet à Niigata (centre), une région qui abrite la plus grande centrale nucléaire du monde, et considérée comme une zone à faible risque sur les cartes. La secousse a fait 11 morts et plus de 1.000 blessés. "Les géologues savaient que c'était une région de failles actives", a affirmé M. Toda. Mais les études faites par le constructeur lui-même, à savoir la compagnie Tepco (Tokyo Electric Power Co.) dans les années 70 et 80, ont sous-estimé la longueur des failles sous-marines (7 ou 8 km au lieu de 20 km) et ignoré 4 autres failles proches de la centrale nucléaire. Beaucoup d'experts ont reproché au gouvernement d'avoir fait preuve de négligence en autorisant la construction de nouveaux réacteurs sans vérifier les données fournies par Tepco. Le séisme s'est en effet avéré 2,5 fois plus puissant que le maximum prévu par les plans de la centrale. Un transformateur a pris feu et de l'eau légèrement radioactive s'est déversée en mer. Le complexe a depuis été arrêté en attendant que des milliers de vérifications soient effectuées et que la résistance des bâtiments soit renforcée. M. Toda espère que les cartes sismiques vont être modifiées et que les gouvernements locaux vont mettre en place des plans d'urgence en prévision de catastrophes. (AFP - 22/11/07)
--------------------------- Juste une question : pour l'emplacement et la construction d'une centrale nucléaire, on n'est pas sensé être très très vigilant et jouer la sécurité d'abord ????
-------------------- |
| Pierma | Modérateur | | | 1149 messages postés |
| Posté le 24-11-2007 à 20:25:24
| on reste stupéfait que le Japon, où il y a des tremblements de terre sans arrêt, ne se protège pas mieux. Leurs autorités de sûreté ne sont pas à la hauteur : c'est la compagnie privée qui a effectuée elle-même les études géologiques ! En plus, il y avait plusieurs réacteurs sur ce site ? 8000 MW ça représente 6 à 9 réacteurs français (qui font soit 900 soit 1300 MW) ah oui, je relis : 7 réacteurs touchés. Sept réacteurs au même endroit ! ça s'appelle jouer avec des (très grosses) allumettes.
-------------------- Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. |
| |
| | | | | | |
|