Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 17-01-2007 à 22:16:04
| (AFP - 17/01/07)
Le dipôle de l'océan Indien : phénomène encore mystérieux Le réchauffement climatique en cours risque de renforcer l'impact d'un phénomène climatique récemment découvert sur l'océan Indien (une sorte d'El Nino) avec pour conséquence des sécheresses dévastatrices sur l'Australie et l'ouest de l'Indonésie, selon une étude. A des intervalles de quelques années, les températures de surface de l'Est de l'Océan indien plongent de façon marquée, alors que ces mêmes températures augmentent à l'Ouest, au large de l'Afrique tropicale. Cet effet, découvert en 1999, a été baptisé "dipôle de l'océan Indien" (IOD en anglais). Le phénomène se traduit par des sécheresses en Indonésie et en Australie, et par des pluies intenses dans des zones semi-arides d'Afrique. Contrairement à El Nino, dont l'effet peut se faire sentir pendant plusieurs années, le bipôle de l'océan Indien ne semble pas persister au delà de quelques mois. Le phénomène reste encore bien mystérieux, notamment lorsqu'il s'agit d'expliquer les mécanismes climatiques qui le font survenir. Mais, dans un article publié jeudi dans la revue Nature, une équipe internationale de scientifiques lève un coin du voile, après avoir étudié des fossiles de coraux de l'océan Indien dont la croissance est affectée par la température de l'eau de mer et les précipitations. Ils ont ainsi pu dresser une chronologie de l'arrivée des IOD au cours des 6 500 dernières années. Sous l'impulsion de Nerilie Abram (British Antarctic Survey de Cambridge), cette équipe a découvert que la cause principale du phénomène était la mousson. Des années de moussons fortes sont suivies par des IOD, selon eux. Les moussons sont également connectées à El Nino. Pendant les années où ce phénomène est installé sur le Pacifique, les pluies qui apportent la vie dans une grande partie de l'Asie sont généralement faibles. La possibilité de l'arrivée d'un dipôle sur l'océan Indien en est diminué d'autant. Mais le rechauffement climatique entraîné par l'homme est en train de rompre ce lien entre El Nino et la mousson. La tendance récente est à un renforcement des moussons, ce qui devrait à son tour augmenter la fréquence d'apparition des dipôles sur l'océan Indien, a souligné Mme Abram. "La mousson est affectée par El Nino, mais avec le réchauffement global, cette interaction est en train de se déliter et la mousson gagne en force, de manière indépendante d'El Nino". "En Indonésie, les sécheresses devraient se déplacer vers une période de l'année où les gens attendent le plus de pluies". L'impact pourrait être sévère pour les agriculteurs, a-t-elle relevé. "En ce moment même, le dipôle de l'océan Indien a des effets dramatiques sur le climat de cette région. En Indonésie, ils ont déjà des sécheresses et des feux de forêt qui constituent une menace pour la santé humaine et à l'environnement", a fait valoir la chercheuse australienne. Le dernier dipôle s'est installé sur l'océan Indien l'an dernier et son prédécesseur remonte à la fin des années 90. "Normalement, le phénomène atteint son intensité maximale en octobre et novembre. Après la mousson, les vents changent de direction, le phénomène se dissipe et les choses reviennent de nouveau à la normale", a-t-elle résumé.
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