Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 05-10-2006 à 19:44:45
| (AFP - 05/10/06)
En 2005, des oiseaux rares servirent de repas pour les candidats du jeu de télé-réalité "Koh Lanta" Cagou aboyeur, perruche d'Ouvéa ou puffin Fouquet, qui servit de repas aux concurrents d'un jeu de télé-réalité... La Nouvelle-Calédonie abrite des espèces d'oiseaux extrêmement rares, que les spécialistes recommandent de mieux protéger face à de multiples menaces. Quelque 175 espèces d'oiseaux sont recensées en Nouvelle-Calédonie, dont 24 endémiques (présentes nulle part ailleurs dans le monde). "Ce niveau d'endémisme est énorme. En Europe, il n'y a par exemple plus qu'une seule espèce endémique, la Sitelle Corse", souligne Jérôme Spaggiari, ornithologue. "Le Caillou" a d'ailleurs comme emblème l'un de ces oiseaux endémiques : le cagou, un drôle d'oiseau qui ne vole pas, aboie, et porte sur la tête une magnifique huppe blanche. Grâce à un programme de réintroduction dans les années 70-80, la population de cagous est estimée à environ 1 500, mais l'espèce reste considérée comme "vulnérable", selon le classement de l'Union mondiale pour la nature (UICN). Le cas de la perruche d'Ouvéa, petit oiseau vert et jaune, est en revanche plus critique. L'animal, dont il ne subsiste que quelques centaines d'individus, est aujourd'hui "en danger critique d'extinction". La Nouvelle-Calédonie est par ailleurs la terre d'accueil d'une des deux seules espèces d'oiseaux au monde à construire des outils. "Le corbeau calédonien utilise des brindilles pour curer les trous des arbres à la recherche de vers et il découpe des petits crochets dans des feuilles pour attraper de la nourriture", explique Jérôme Spaggiari. L'île est aussi réputée pour abriter les plus grandes populations au monde de certaines espèces. L'une d'elles, le puffin Fouquet, avait défrayé la chronique en 2005 lorsque des candidats du jeu de télé-réalité "Koh Lanta", tourné dans le sud de l'archipel, avaient fait rôtir plusieurs de ces oiseaux marins, s'attirant les foudres des associations de protection de la nature. "On estime qu'il y a entre 500 000 et un million de couples de puffins Fouquet en Calédonie, soit entre la moitié et un tiers du total mondial", explique encore Jérôme Spaggiari. Malgré ce riche patrimoine, l'archipel n'est pas toujours un paradis pour les oiseaux, confrontés à de nombreuses menaces dont la plus dévastatrice reste la perte de leur habitat. Les feux de forêt, véritable fléau en Nouvelle-Calédonie où ils ravagent chaque année entre 15 et 50 000 hectares, sont visés en priorité. Tout comme l'est le "décapage" des montagnes pour l'extraction du nickel. La surexploitation par la chasse met en outre en danger certaines espèces. Pour protéger les oiseaux calédoniens, des spécialistes viennent d'achever un lourd travail d'identification des sites habités et ont délimité 32 Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO). "Il s'agit d'un réseau mondial. Il existe 7 000 Zico sur la planète. Il revient maintenant aux autorités locales, avec tous les partenaires, de mettre en place des plans de gestion de ces zones", explique Jérôme Spaggiari, en charge de ce programme. Dans les 2 ans, chacune des 3 provinces calédoniennes devrait avoir mis en place une première Zico. Ce processus est accompagné de la sortie d'un livre début 2007, présentant toute l'avifaune calédonienne et les zones de conservation.
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