Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 25-10-2009 à 20:47:13
| Un observatoire spatial pour comprendre la formation des premières galaxies Image générée par ordinateur et fournie par EADS du futur télescope spatial James Webb[i] [/i] Un instrument européen capable d'observer la naissance des étoiles et de remonter l'espace-temps jusqu'à la formation des premières galaxies va être livré à la Nasa pour équiper le futur télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu en 2014. Un exemplaire du spectromètre NIRSpec, identique à celui qui ira dans l'espace, a été réceptionné par l'agence spatiale américaine la semaine dernière sur le site d'EADS-Astrium à Ottobrunn, dans la banlieue de Munich, après cinq ans d'un travail de très haute précision qui a mobilisé 25 sociétés sous-traitantes. Une fois placé à bord du James Webb Space Telescope (JWST) et envoyé en orbite au point de Lagrange à 1,5 million de km de la Terre où les conditions d'observation sont idéales, NIRSpec pourra observer jusqu'à 100 galaxies à la fois dans l'infrarouge proche, entre 0,6 et 5 microns (millièmes de millimètres). Ce spectre lumineux permettra de remonter bien plus loin dans l'espace-temps que l'observatoire Herschel, en captant la lumière extrêmement ténue, émise il y a plus de 13 milliards d'années, qui nous parvient de galaxies situées aux confins de l'univers visible. "Ces longueurs d'onde sont plus courtes que celle de l'instrument de Herschel", lancé en mai dernier, a expliqué à l'AFP Burkhard Fladt, directeur du développement des instruments chez Astrium. "Plus les longueurs d'onde sont courtes, plus les instruments optiques sont sensibles aux imprécisions", a poursuivi M. Fladt. Le miroir de NIRSpec a dû être poli avec une extrême précision, et un soin particulier accordé à son revêtement de protection. Pour pouvoir détecter de toutes petites variations de température, l'instrument sera refroidi à -238° degrés Celsius. Des céramiques spéciales, qu'Astrium avait déjà testées à des températures moins froides pour Herschel, constituent l'armature de NIRSpec et sont "nécessaires pour que l'instrument soit insensible aux changements de température", a déclaré Evert Dudok, président de la branche Satellites de l'entreprise. NIRSpec, dont la réalisation a été confiée à l'Agence spatiale européenne (ESA) est l'un des deux instruments du James Webb Space Telescope (JWST) à côté du Mid-Infrared Instrument (MIRI), fruit d'une collaboration entre Européens et Américains. Les deux autres équipements du JWST, dont le pare-soleil aura la taille d'un terrain de tennis, sont une caméra infrarouge de réalisation américaine et un senseur canadien permettant au télescope de s'orienter avec une très grande précision. L'assemblage du JWST, dont le miroir primaire mesurera 6,5 mètres de diamètre contre 2,4 pour le télescope spatial Hubble, actuellement en service, est un véritable défi, a souligné Phil Sabelhaus, responsable du projet pour la NASA. "Nous assemblons le télescope à température ambiante. Ensuite il nous faut refroidir 4.000 kg à -238° C, ce qui prendra probablement un mois. Si vous trouvez un défaut au niveau de l'isolation thermique, par exemple, il faut réchauffer à température ambiante, effectuer la réparation avant de refroidir le tout à nouveau", a-t-il expliqué. M. Sabelhaus a encore souligné la difficulté de tester à Terre des instruments optiques ultra-performants. A ce degré de précision, toute vibration à l'intérieur d'un bâtiment, aussi infime soit-elle, peut perturber le signal et doit être préalablement mesurée et isolée. (AFP - 20/10/09)
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