Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 08-08-2006 à 22:13:08
| (AFP - 08/08/06)
L'or noir de l'Alaska au coeur des luttes politiques et pour l'environnement Pipeline Trans Alaska L'or noir de l'Alaska suscite d'âpres combats depuis plusieurs années, les partisans des forages pétroliers vantant l'intérêt stratégique de telles réserves tandis que ses opposants s'alarment des dégâts causés à l'environnement et aux populations locales. La pollution causée par une fuite d'un oléoduc du pétrolier britannique BP, qui a déversé jusqu'à 800 litres sur le site de Prudhoe Bay, relance le débat sur l'exploration pétrolière en Alaska qui représente un quart de la production de brut des Etats-Unis. Prudhoe Bay, plus gros champ pétrolier américain, avait déjà subi une fuite d'oléoduc sur un site de BP en mars : jusqu'à 1 million de litres de pétrole avaient été déversés près d'un lac gelé, causant la pire pollution de l'histoire de la région. Avant la catastrophe BP, la marée noire provoquée par le naufrage de l'Exxon Valdez, en 1989, détenait à ce jour le record de pollution avec 50 000 tonnes de pétrole déversé. Ce dossier n'est d'ailleurs toujours pas clos : de récentes études ont montré que des résidus de pétrole se trouvaient encore sur certaines plages de la baie du Prince William. Depuis le scandale de l'Exxon Valdez, associations et gouvernements militent farouchement contre les méfaits de l'exploitation de l'or noir dans cette région riche en flore et faune. En 1991, huit pays de la région ratifiaient une "Stratégie de protection de l'environnement de l'Arctique", avec pour priorité "la protection de l'environnement de la région ainsi que son développement durable, tout en protégeant les populations indigènes". La marée noire de l'Exxon Valdez a frappé 32 000 pêcheurs, indigènes, propriétaires terriens, petits entrepreneurs et municipalités, selon la partie civile. Exxon a été condamné à verser notamment 4,5 milliards de dollars de dommages aux victimes. Depuis 1995, la réserve naturelle ANWR (Arctic National Wildlife Refuge) fait l'objet d'un bras de fer politique pour y démarrer des forages, projet cher aux républicains. L'ANWR, riche de plus de 36 espèces de mammifères, caribous, grizzlis et ours blancs, 180 espèces d'oiseaux et 36 de poissons, compte 77 000 km2, dont 800 hectares seraient affectés par les forages. Les partisans des forages défendent l'indépendance énergétique des Etats-Unis, qui importent à ce jour 48% de leurs besoins en pétrole pour alimenter un marché évalué à 20,6 millions de barils par jour (mbj), selon le ministère de l'Energie. Les champs de la réserve naturelle pourraient produire jusqu'à 1,5 mbj, soit presque autant que les importations en provenance d'Arabie Saoudite, insistent les partisans des forages. En mai dernier, la Chambre des représentants a voté, pour la 12e fois depuis 1995, en faveur de l'ouverture de ANWR à des forages, laissant miroiter une baisse des prix de l'essence à la pompe. Mais le Sénat s'y est jusqu'à présent toujours opposé. L'organisation écologiste Sierra Club a, elle, fait valoir qu'il faudrait attendre 10 ans avant d'extraire la première goutte de pétrole de l'ANWR, et que le gisement ne ferait baisser le prix de l'essence que d'un cent seulement. Pour Arctic Power, organisation de promotion de l'exploration pétrolière en Alaska, étendre la zone de forage à l'ANWR est sans danger.
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