| | | | | Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 09-01-2007 à 18:22:27
| (AFP - 07/01/07)
Les chercheurs vont étudier l'éventuelle toxicité des nanotubes de carbone Une pile utilisant la techologie des nanotubes de carbone Des chercheurs français vont étudier, pendant 3 ans, la toxicité des nanotubes de carbone, ces microscopiques tubes déjà largement présents dans l'industrie et susceptibles de révolutionner l'électronique de demain, alors que l'opinion commence à s'inquiéter de la diffusion des nanotechnologies dans la vie quotidienne. "Echaudés par la découverte bien trop tardive de la toxicité de l'amiante, les chercheurs ont cette fois voulu étudier très en amont les risques éventuels des nanotubes de carbonen, tant sur la santé que sur l'environnement, a expliqué mardi Emmanuel Flahaut, chercheur au CNRS et coordinateur de cette étude. Une vingtaine de chercheurs de 4 laboratoires (dont deux du CNRS à Toulouse, un de l'Inserm à Bordeaux et le laboratoire Macrophages de l'Université de Toulouse) vont plancher pendant 3 ans avec le soutien financier de 300 000 euros de l'Agence nationale de la recherche (ANR). Les nanotubes de carbone se présentent comme des tubes de quelques nanomètres (1 nanomètre = 1 millionième de mm) de diamètre, ce qui équivaut au 50 000ème du diamètre d'un cheveu humain. Ils peuvent dans le même temps atteindre plusieurs centimètres de longueur. Soumis à une tension, ils peuvent être théoriquement allongés de 20% (6% dans la pratique). Très prisés pour leur robustesse alliée à leur légèreté et une bonne conductivité électrique, ils sont déjà présents dans les pneumatiques, et sont expérimentés par les constructeurs automobiles Renault et Peugeot pour renforcer les pièces de carrosserie. Ils seront également bientôt présents dans les écrans plats. Les nanotubes de carbone ont pour la première fois figuré dans la composition d'un cadre de vélo lors du dernier tour de France. D'où l'importance de connaître le plus rapidement possible leur éventuelle toxicité, fait valoir M. Flahaut. Les nanotechnologies suscitent des inquiétudes au sein de la population, notamment pour leur capacité à pénétrer les tissus des organismes vivants. Le comité d'éthique du CNRS a publié en octobre une série de huit recommandations destinées à répondre aux interrogations du grand public et d'une partie de la communauté scientifique face aux nanotechnologies. En matière de santé, le risque de toxicité des nanotubes de carbone est au niveau de l'inhalation (on ignore si les masques de protection actuels sont adaptés), et par contact dermique (selon des études américaines le port de gants devrait être suffisant), souligne M. Flahaut. Reste que tout le monde ne met pas de gants en changeant son pneu, donc le risque doit être analysé, ajoute-t-il. Les analyses porteront sur l'étude de cellules humaines et sur des souris. Dans le domaine environnemental, des travaux préliminaires ont commencé il y a un an sur des larves d'amphibiens (crapauds et salamandres), très sensibles aux polluants. "Sans tirer de conclusions trop hâtives, on peut dire qu'à ce jour on n'a pas trouvé de toxicité", indique M. Flahaut. "Le signal d'alarme qu'on essaie de tirer est que, petit à petit, on va mettre en décharge ces produits (un reste de vieux vélo, un écran plat hors d'usage...), et ils risquent de libèrer dans la nature des nanotubes de carbone", insiste le chercheur. "Et pour les pneumatiques la situation est encore pire, puisqu'ils s'usent en permanence", ajoute-t-il.
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