Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 24-03-2006 à 23:54:56
| (AFP - 24/03/06)
Guadeloupe: les cocotiers sous la menace d'une maladie incurable Les cocotiers qui ondulent doucement dans la brise marine seront-ils bientôt une image du passé à la Guadeloupe ? Les scientifiques s'inquiètent après l'apparition d'une maladie incurable de cet arbre, dans l'île voisine de Nevis, à quelque 150 kilomètres de là. Le département de l'Agriculture de Nevis a confirmé à l'AFP que le "jaunissement mortel" du cocotier avait été détecté sur son sol, en se refusant à toute autre précision, dans l'attente de la notification officielle de la maladie aux autorités fédérales et internationales. Dans un premier temps, le cocotier atteint perd la totalité de ses fruits et ses inflorescences noircissent. Ses feuilles commencent alors à jaunir en partant du bas. Trois à sept mois après l'apparition des premiers symptômes, toutes les palmes sont tombées, ne laissant qu'un tronc nu. Les ravages peuvent être considérables : en Jamaïque, plus de 7 millions d'arbres ont été décimés , selon les estimations de la fédération locale de l'industrie du cocotier. Le Honduras a perdu 80% de ses cocoteraies en l'espace de 10 ans sur sa côte caraïbe, où cette culture constituait une importante source de revenus pour la communauté noire défavorisée. Les scientifiques restent démunis. Le vecteur même de la maladie est toujours inconnu , même si la responsabilité d'un insecte de type Myndus a été évoquée. "Mais on n'a rien de définitif", souligne Michel Dollet, qui dirige une unité de recherche spécialisée dans cette maladie au Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD). "A l'apparition de la maladie, on éradique les arbres malades, dès les premiers symptômes. Cela n'a rien d'évident dans les zones touristiques lorsque la maladie n'est apparente qu'aux seuls spécialistes", relève M. Dollet. "Tout ce qu'on peut espérer, c'est freiner la maladie, pas l'arrêter. Pour le moment, on ne sait pas faire autre chose", ajoute le scientifique, interrogé au retour d'un déplacement à Saint-Domingue, où la maladie, longtemps cantonnée à la frontière montagneuse avec Haïti, s'est brutalement étendue. "Ce pourrait être un cataclysme pour le tourisme local si tous les palmiers situés le long des plages devaient dépérir", relève-t-il. Les cocotiers nains, utilisés pour replanter les zones affectées, se sont révélés sensibles à la maladie, alors qu'on les croyait résistants. "En Jamaïque, quinze ans après, les plantations sont détruites à 100%". La maladie, heureusement, ne se diffuse guère. Repérée pour la première fois dans les années 1890 dans les îles Caïmans, elle n'a longtemps touché que les îles voisines de Cuba et la Jamaïque, avant d'atteindre la Floride dans les années 50. Le vent semble là être à l'origine de l'extension de la maladie. Son apparition au Mexique, en Amérique centrale, et maintenant à Nevis, semble plutôt liée à l'activité humaine. "L'hôtelier qui est pressé d'inaugurer son hôtel ne va pas s'embêter à semer des graines et attendre trois ans avant de les replanter. Il préfère acheter des plantules de deux mètres de haut auprès de pépiniéristes, dont les produits peuvent être infectés", explique M. Dollet. Une maladie similaire est présente en Afrique, tant à l'Ouest (Ghana, Togo, Cameroun et Nigeria) , qu'à l'Est (Kenya, Mozambique, Tanzanie) du continent.
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