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|  Posté le 05-11-2008 à 22:24:49    
| Les 400 maisons suédoises de Normandie fêtent leurs 60 ans de succès
Précieux don de la Suède au département normand le plus sinistré de France au lendemain de la seconde guerre mondiale, les 400 maisons suédoises en bois du Calvados demeurent, 60 ans après, de très convoités logements sociaux.
"On a emménagé ici en 1948, il y avait l'eau chaude, le chauffage central, une salle de bain. C'était si grand. Nous arrivions de chez mes beaux-parents où nous vivions à cinq dans une pièce, avec pour seul point d'eau (froide) un évier", raconte Madeleine Monnet, 89 ans, dont 60 passés dans sa maison suédoise à Colombelles, près de Caen.
Dans une Normandie qui compte des dizaines de milliers de sans-abris dans l'après-guerre, l'arrivée par bateau de 400 maisons et quatre crèches en kit offertes par la Suède "constitue une aide exceptionnelle à la reconstruction, la plus aboutie", souligne un historien au Mémorial de Caen, Marc Pottier.
"Les Etats-Unis, le Canada, la Finlande nous ont aidés bien sûr, mais il s'agissait d'aides financières", ajoute le scientifique qui participe à la journée anniversaire des 60 ans des maisons suédoises organisée mercredi par l'Opac (Office public d'aménagement et de construction) du Calvados, en présence notamment de l'ambassadeur de Suède.
Les Normands doivent ce don du Nord aux affinités historiques de la région avec les terres Vikings et à la francophilie d'une couronne suédoise restée neutre pendant la guerre, réactivées par un journaliste de Stockholm qui avait étudié à Caen avant la guerre.
Soixante ans plus tard, à l'heure du développement durable et du manque de logement social, ces maisons jumelles à ossature en bois demeurent "très très convoitées, à ce point qu'il y a peu de rotation", constate le directeur général de l'Opac Jean-Marc Vignes.
"Près d'un tiers des 80 logements suédois de notre commune sont occupés par les même familles depuis 1948", les enfants prenant la suite de leurs parents, ajoute Anne-Marie Monnet, adjointe au maire de Colombelles.
La taille des maisons (100 m² habitables) et de leur terrain, dans des quartiers plutôt agréables en ville, et les rénovations effectuées au fil des ans expliquent cet engouement persistant, selon l'Opac et les habitants.
Tous les quartiers suédois construits dans 10 communes du Calvados ne sont pas restés aussi proprets. Mais à Caen, par exemple, ces pavillons jumeaux avec jardin, à 442 euros par mois en moyenne, se retrouvent parmi des maisons louées plus du double dans le privé.
"Une maison voisine des Suédoises de Caen vient d'être mise en vente 450.000 euros", indique M. Pottier.
Alors que le gouvernement entend privilégier l'accès à la propriété, certains résidents se demandent si l'Opac n'a pas l'intention de vendre. Ce à quoi le directeur répond "non".
Une vente des maisons suédoises "nuirait à l'offre locative", argumente l'Opac, qui dépend du conseil général à majorité UMP. "Elles font partie de notre patrimoine de maisons en bois qui contribue à son échelle à la lutte contre le réchauffement de la planète. Si elles passent dans le privé, on ne sait pas ce qu'en feraient les propriétaires", ajoute-t-il.
(AFP - 05/11/08)
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