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|  Posté le 22-02-2007 à 13:55:05    
| Le gazoduc russo-allemand en mer Baltique inquiète les pays nordiques
Déjà combattu en Pologne, le projet de gazoduc, reliant la Russie à l'Allemagne par la mer Baltique, suscite de sérieuses réserves en Europe du Nord, tant en raison des risques potentiels pour l'environnement que pour des questions de sécurité.
Le tracé actuel prévoit que ce gazoduc, de 1 200 kilomètres, longera 369 kilomètres de côtes finlandaises, passera à l'est de l'île suédoise de Gotland et au sud de l'île danoise de Bornholm.
Le Danemark, la Finlande et surtout la Suède redoutent l'impact que cette installation pourrait avoir sur les fonds marins truffés de munitions, larguées par les militaires à la fin de la Seconde guerre mondiale.
Quelque 40 000 tonnes d'armes chimiques, comme le gaz moutarde, reposent en effet au fond de la mer Baltique, dont 13 000 tonnes d'agents chimiques actifs,  selon les estimations de la Commission d'Helsinki sur la protection de l'écosystème marin de la mer Baltique (Helcom).
Aussi les trois pays nordiques ont-ils fait savoir qu'ils ne prendraient pas de décision avant l'automne, et posent comme préalables des études sur l'impact du gazoduc sur les fonds marins.
En Suède, le dossier est même en passe de devenir un enjeu national et diplomatique. Le ministre des affaires étrangères suédois Carl Bildt a déclaré lundi que la Suède, la Finlande et le Danemark se sentaient très concernés par les "responsabilités environnementales" pour la Baltique, lors d'un déplacement en Pologne, où le projet rencontre une vive opposition pour des questions politiques. "De notre point de vue, cela doit prendre tout le temps qu'il faudra", a affirmé le chef de la diplomatie suédoise.
Avant lui, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt avait fait savoir, lors d'un déplacement en janvier à Berlin, que le pays nordique resterait vigilant.
Enfin, l'agence suédoise de protection de l'environnement a appelé la semaine dernière le constructeur du gazoduc Nord Stream à mener des enquêtes sur la manière dont la structure et les fondations du gazoduc réagiraient en cas d'incidents tels qu'un incendie ou une collision avec un bateau.
La Suède, qui peut poser des conditions mais pas interdire le projet, s'inquiète en outre de possibles risques pour sa sécurité. Car le projet prévoit également l'installation d'une plate-forme de maintenance au coeur de sa zone maritime qui pourrait être utilisée à des fins d'espionnage.
En novembre, le ministre suédois de la défense Mikael Odenberg avait lui-même admis que le gazoduc pourrait poser des problèmes de sécurité.
Il avait alors commenté que le gazoduc entraînerait "la présence de la marine russe dans sa zone économique suédoise qui pourrait être utilisée, s'ils le voulaient, pour des opérations d'espionnage".
Jeudi, Alexandre Medvedev, le vice-président de Gazprom (qui contrôle en partie le gazoduc) a jugé absurdes ces allégations relayées par la presse suédoise. "Ces déclarations me font penser à un film de James Bond. Mais nous ne sommes pas à Hollywood, nous sommes dans un monde bien réel", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse norvégienne NTB.
Reste que le projet inquiète la population et les pêcheurs en particulier qui craignent pour leur activité.
Le gazoduc appartient à un consortium contrôlé à 51% par Gazprom, 24,5% par le numéro un mondial de la chimie l'allemand BASF et 24,5% par le numéro un de l'énergie allemand EON. Sa première tranche doit être opérationnelle en juillet 2010.
(Source : AFP - 22/02/07)
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