Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 08-08-2006 à 23:51:30
| (AFP - 08/08/06)
Le gouvernement veut inciter les futurs retraités à continuer de travailler Le gouvernement veut inciter les salariés qui auront 60 ans en 2007 ou 2008 à continuer à travailler, en leur garantissant qu'ils ne seront pas affectés par de nouvelles règles, susceptibles d'être arrêtées lors du rendez-vous sur les retraites prévu en 2008. Il manifeste ainsi son souci de contenir le dérapage de la branche vieillesse, dont le déficit pourrait atteindre entre 3 et 4 milliards d'EUR en 2007. Le ministre délégué à la Sécurité sociale Philippe Bas réfléchit à une mesure qui garantirait aux personnes atteignant les 60 ans et qui auront acquis en 2007 ou 2008 le nombre de trimestres suffisants pour prendre leur retraite, de pouvoir partir, après 2008, aux mêmes conditions que ceux liquidant leur retraite aujourd'hui : l'objectif est de les inciter ainsi à continuer à travailler, selon une source proche du dossier, confirmant une information parue dans Les Echos. Interrogé, le ministère a indiqué qu'il "réfléchissait à cette piste intéressante, mais que rien n'était encore acté" et que "les arbitrages seraient rendus fin août-début septembre". Une mesure pourrait ainsi être inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2007 qui doit être présenté fin septembre. Le but en serait d'enrayer le rythme de départs à la retraite, anticipé ou non, qui s'avère plus soutenu que prévu lors de l'élaboration de la réforme en 2003. "Les gens ont tellement peur que les conditions de départ à la retraite après le rendez-vous de 2008 soient moins favorables, que dès qu'ils le peuvent, ils partent", a précisé la source à l'AFP. La loi Fillon de 2003 portant sur la réforme des retraites prévoit en effet que soit dressé un bilan du dispositif en 2008 : situation financière des régimes, taux d'activité des seniors, situation de l'emploi... Selon la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav, régime des salariés du privé), le nombre de nouveaux retraités (hors pensions de réversion) chaque mois est de 59 000 cette année, contre 51 583 en 2005, 57 000 en 2004 et 39 750 en 2003. "Nous avons aujourd'hui une croissance de 43% du nombre de dossiers liquidés par rapport à 2003", a indiqué la présidente de la Cnav, Danièle Karniewicz. A cela s'ajoute le succès du dispositif qui prévoit que les salariés du privé justifiant de 40 annuités de cotisations et ayant commencé à travailler jeunes puisse prendre leur retraite avant 60 ans : fin mai, quelque 280 000 personnes en avaient bénéficié depuis début 2004. En outre, la mesure de surcote (pension bonifiée lorsque la personne continue à travailler après 60 ans et en ayant suffisamment cotisé), n'est pas aussi incitative que prévu, selon la Cnav. Selon Mme Karniewicz, le rythme de départs en retraite pèse ainsi sur les dépenses de la branche vieillesse de la Sécu, qui pourrait accuser un "déficit d'environ 3 mds d'EUR en 2007 (voire 4 mds si on intègre le déficit du Fonds de solidarité vieillesse) contre 2,2 prévus en 2006". Or, côté recettes, le relèvement de 0,2% des cotisations intervenu au 1er janvier "ne permet pas de compenser les dépenses", note la présidente de la Cnav, ajoutant : "Je me demande si cette mesure sera suffisante. Cela ne va pas calmer l'inquiétude". "Il faut surtout trouver des vraies mesures pour donner aux gens envie de rester dans l'entreprise aujourd'hui. Or cela manque", souligne-t-elle, soulignant l'impératif "d'arriver à garantir un niveau de retraite" acceptable. Le taux d'emploi des seniors est particulièrement bas en France, où seuls 37% des plus de 55 ans sont activité.
-------------------- |
|