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|  Posté le 18-10-2006 à 16:08:03    
| (AFP - 18/10/06)
Fort recul de l'accès aux soins pour les plus démunis
Les plus démunis ont toujours de grandes difficultés à accéder aux soins médicaux, en raison de "mesures restrictives" décidées par le gouvernement, aggravées par le refus d'une partie du corps médical de leur accorder des soins, proteste l'association Médecins du Monde (MdM).
"L'année 2005 confirme un fort recul de l'accès aux soins dû à l'application des différentes mesures votées ces dernières années pour limiter, de fait, le nombre de bénéficiaires effectifs de la Couverture Maladie Universelle (CMU) et de l'Aide Médicale d'Etat (AME)", affirme l'association.
Les médecins bénévoles de la mission France de Médecins du Monde ont reçu en 2005 dans les 21 centres d'accueil et de soins plus de 26 000 patients, dont près de 20 000 nouveaux patients.
22% d'entre eux ne pouvaient bénéficier d'aucune couverture maladie, "soit plus du double qu'en 2001", selon le rapport de l'Observatoire de l'Accès aux Soins présenté lundi à la presse.
"Quant à ceux qui relèvent d'une couverture maladie, 82% d'entre eux n'avaient pas encore pu obtenir son ouverture lorsqu'ils sont venus à MdM" en raison d'une méconnaissance des droits, des "difficultés administratives" et surtout de l'obligation de domiciliation, avec, depuis fin 2005, le passage préalable obligatoire auprès d'un travailleur social.
Même avec une couverture maladie, l'accès aux soins n'est pas toujours facile, ajoute l'association, puisque "les portes se ferment encore trop souvent devant les porteurs de la CMU et encore beaucoup plus de l'AME, alors qu'ils sont justement ceux à qui il faut favoriser l'accès aux soins".
Une enquête menée par MdM auprès de 725 médecins généralistes dans 10 villes montre que 37% des médecins refusent les soins pour un bénéficiaire de l'AME ou tentent de décourager ce patient en lui proposant un rendez-vous tardif ou en demandant des avances de frais. Et 10% de ces médecins refusent les soins aux patients relevant de la CMU. 
La CMU (créée en 1999 pour permettre un accès aux soins des personnes à faibles revenus, moins de 587,16 euros mensuels) était attribuée à environ 4,8 millions de personnes en décembre 2005.
Quelque 180 000 personnes bénéficiaient fin 2005 de l'AME, destinée à prendre en charge, sous condition de ressources, les frais de santé des personnes qui ne peuvent remplir la condition de régularité de résidence pour bénéficier de la Couverture Maladie Universelle (CMU).
L'association condamne aussi l'attitude qui trop souvent assimile les plus démunis à des "fraudeurs". "Les politiques à leur égard tendent vers moins d'accès, plus de contrôles, plus de stigmatisation", dit-elle.
MdM demande le regroupement de l'AME et de la CMU, la suppression de l'obligation de domiciliation et le relèvement du seuil de la CMU, au moins au niveau du seuil de la pauvreté (774 euros par mois).
En effet, un grand nombre de personnes qui ne bénéficient que de la couverture de base sont souvent victimes des effets de seuil : leurs ressources dépassent de quelques euros le plafond d'attribution de la CMU mais ne leur permettent pas d'acquérir une couverture complémentaire.
La quasi-totalité des patients qui passent par les centres d'accueil de MdM vivent sous le seuil de pauvreté, et 61% vivent dans des logements précaires ou à la rue.
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