| Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur |  |  | | 12339 messages postés |
|  Posté le 13-07-2006 à 21:01:48    
| (AFP - 13/07/06)
Esclavage moderne : un couple condamné à 3 mois de prison ferme
Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné ce jeudi un couple d'origine ivoirienne à 18 mois de prison, dont 3 mois fermes, pour avoir maltraité et employé à domicile sans les payer deux mineures ivoiriennes pendant plusieurs années.
Adeline Kouassi, 42 ans, et son compagnon Zacharie Ediaho, 40 ans, ont également écopé d'une amende de 3 000 euros chacun. Par ailleurs, ils devront payer solidairement 10 000 euros de dommages et intérêts à chaque victime, Eliane A. et Sophie A., ainsi qu'un euro au Comité Contre l'Esclavage Moderne (CCEM), partie civile dans le procès.
Ils étaient poursuivis pour violences en réunion, violences habituelles sur mineurs de moins de 15 ans, aide à l'entrée irrégulière d'un étranger en France et faux documents.
Le procureur avait requis 18 mois de prison avec sursis, et le paiement de 30 000 euros d'arriérés de salaires aux victimes.
Les faits se sont produits entre 1996 et 2002. Les condamnés étaient allé chercher les jeunes filles en Côte d'Ivoire, promettant à leurs familles de s'en occuper et de les scolariser en France, ce qui n'a jamais été fait.
Pour leur faire passer les frontières, Adeline Kouassi avait utilisé des faux papiers.
Les deux mineures se sont alors succédées au domicile des condamnés pour s'occuper de leurs deux enfants et faire le ménage, sans rétribution, de 06h à 23h, sept jours sur sept. 
Elles ont surtout subi de nombreuses violences. Zacharie Ediaho "me marchait sur les pieds en me demandant si ça faisait mal et si je répondais oui, il me disait que c'était pas pour me faire du bien. Je n'avais que les restes de leurs repas. (...) J'ai perdu quinze kilos", a ainsi raconté la première "esclave" du couple, Sophie A., qui a pris la fuite au bout de trois ans et demi.
"Zacharie me donnait des coups de pieds, de poings, de coudes, partout sur le corps et elle (Adeline Kouassi, ndlr), elle me giflait pour n'importe quel prétexte", a renchéri Eliane A.
Adeline Kouassi a nié avoir infligé quelque sévice que ce soit aux deux jeunes filles. Son compagnon a admis avoir "giflé trois fois" Eliane A. "parce qu'elle faisait encore le ménage à 22h".
A la mi-2002, le CCEM, averti par un prêtre chez qui Eliane A. s'était réfugiée, avertit la police. Lorsque les policiers se rendent chez le couple fin 2002, ils découvriront une nouvelle mineure dans l'appartement. L'enquête n'a pas établi si elle aussi a subi les mêmes épreuves qu'Eliane et Sophie.
Les condamnés étaient absents au prononcé du jugement.
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