| | | | | | | | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur |  |  | | 12339 messages postés |
|  Posté le 25-08-2006 à 17:09:59    
| L'énigme Kaspar HAUSER
Kaspar Hauser est un "enfant trouvé" qui a vécu au XIXe siècle.
Apparu sur la place de Nuremberg le 26 mai 1828, il était probablement âgé d'environ 17 ans. Surnommé "l'orphelin de l'Europe", il est encore aujourd'hui au centre d'une énigme relative à ses origines.
Son apparition à Nuremberg
Kaspar Hauser apparaît le 26 mai 1828 , entre quatre et cinq heures de l'après-midi, dans une rue de Nuremberg, épuisé, titubant, gesticulant et grognant de façon incompréhensible, et revêtu d'un habit de paysan.
Il tient à la main une lettre adressée au "Commandant en chef du 4ème escadron du 6ème régiment de chevaux-légers" le capitaine Wessnich. Cette lettre en contient une deuxième.
Le premier des deux messages, écrit par l'homme qui a élevé Gaspar Hauser, débute ainsi : "Très honoré monsieur le capitaine, Je vous envoie un garçon qui voudrait servir fidèlement son roi et qui l'a demandé. Ce garçon m'a été confié en 1812, le 7 octobre, et je suis moi même un pauvre journalier, j'ai moi-même dix-enfants, j'ai moi-même assez de peine à me tirer d'affaire, et sa mère m'a confié l'enfant pour son éducation".
L'auteur du billet avoue qu'il n'a jamais déclaré l'enfant aux autorités et qu'il ne lui a jamais permis de sortir de la maison. En fait, Kaspar était retenu prisonnier et n'avait aucun contact avec l'extérieur. Le désir le plus profond de Gaspar est de devenir cavalier, comme son père. Désespéré, l'ouvrier a abandonné Kaspar Hauser aux abords de Nuremberg, avec une lettre destinée au capitaine des chevaux-légers. La peur de représailles le conduit à garder l'anonymat.
Quant au second billet, il s'agit d'une lettre de la mère de Kaspar Hauser. Il fournit la date de naissance du jeune homme et contient une requête : "Si vous l'élevez, son père a été un chevau-léger. Quand il aura 17 ans, envoyez-le à Nuremberg au 6e régiment de Schowilsche. Là aussi son père a été."
Le capitaine Wessnich, auprès de qui Kaspar est amené, intrigué en constatant que les deux messages sont d'une même écriture, décide de le conduire aux autorités locales, qui se livrent à une série d’examens et autres tests pour percer l’identité de cet individu.
Ses jambes sont atrophiées, il peut à peine tenir debout. Les seuls mots qu'il est capable de prononcer sont : "cavalier veux comme père été". Il sait aussi, avec peine, écrire ce que l'on pense être son nom : "Kaspar Hauser".
Il ignore apparemment tout des objets pourtant courants, ne se nourrit que de pain et d'eau, et n'a jamais vu ni poule, ni chat.
Emprisonné puis confié pour son éducation
Tout d'abord détenu à la prison de Nuremberg en tant que vagabond, il est ensuite remis, le 18 juillet 1828, aux soins d'un maître, le Professeur Daumer, qui s'est engagé à être son gardien et à prendre en charge son éducation.
Surnommé "l'orphelin de l'Europe" par la presse internationale, Kaspar parvient peu à peu à assimiler un vocabulaire suffisant pour raconter son histoire :
Vivant dans un réduit sombre, il dormait sur la terre battue ou la paille sans jamais voir personne ; il subsistait grâce à du pain noir et de l'eau, qui étaient déposés durant son sommeil. Les derniers temps, il avait reçu la visite "d'un homme vêtu de noir" qui lui avait appris à marcher et à écrire son nom. Plus tard, cet homme l'avait conduit en vue de Nuremberg et l'avait abandonné, une enveloppe à la main.
Kaspar apprend très rapidement à lire et à écrire. Les médecins sont, par ailleurs, étonnés de son allure noble et des traits de son visage.
Des incidents énigmatiques
Un premier incident va venir troubler la nouvelle vie de Kaspar Hauser. En effet, le jeune homme est trouvé, le 17 octobre 1828, inanimé, une blessure au front. Il prétend avoir été attaqué par un "homme vêtu de noir".
Kaspar est rapidement changé de famille. Il emménage chez le conseiller municipal de Biherbach. Une enquête policière est ouverte, mais elle ne débouchera pas.
Mais, à la suite de l'attaque, les rumeurs les plus folles sur les origines de Kaspar vont commencer à circuler à travers l'Europe entière. Le mythe de la naissance noble de l'adolescent se développe alors. On dit que le jeune homme appartient à la Maison de Bade. C'est une grande ressemblance entre Kaspar et les membres de cette famille qui a permis à des visiteurs de faire le rapprochement.
C'est un mois plus tard, le 3 avril 1830, que surgit un nouveau drame. Une fois de plus, Kaspar est attaqué, au fusil cette fois-ci. Une enquête est entamée, cependant sans résultats probants.
À la suite de cet événement mystérieux, le garçon change de famille pour la troisième fois.
Il se retrouve chez le baron von Tucher. Gaspar y reste peu de temps. En effet, le comte de Stanhorpe, un anglais, est intrigué par l'histoire mystérieuse du jeune garçon. Il le prend alors sous sa protection.
Après ces multiples incidents, une enquête est alors menée, à la demande du roi de Bavière, par un des plus fins limiers de l'époque, Anselm Ritter von Fueurbach. Le détective croit à la sincérité du jeune orphelin et à l'histoire de sa captivité mystérieuse. C'est pourquoi il atteste la thèse d'une descendance noble. Il prétend que c'est par intérêt que la comtesse Hochberg a enlevé Kaspar et l'a écarté du trône de Bade.
Chose étrange : le criminaliste meurt empoisonné moins d'un an après la fin de son enquête. On prétend qu'il avait trouvé une preuve démontrant de façon infaillible le complot monté contre Kaspar Hauser. Les rumeurs persistent, mais l'affaire n'est toujours pas résolue...
Le 14 décembre 1833, Kaspar est attaqué, la nuit, dans un parc d'Ansbach, en Franconie, par un mystérieux individu qui le poignarde. Il meurt quelques heures plus tard. Kaspar, dans son agonie, aurait signalé qu'il s'agissait "d'un homme vêtu de noir" ...qui ne sera jamais identifié !
A l'emplacement de l'attentat, une inscription indique aujourd'hui encore "hic occultus occulto occisus est" (ici, un inconnu fut assassiné par un inconnu)
Des origines discutées
L'allure noble de Kaspar et une certaine ressemblance fait présumer qu'il est de haute naissance et appartient à une illustre famille.
Des recherches effectuées dans les archives princières de l'année de sa naissance indiquent que, le 29 septembre 1812, la princesse Stéphanie de Beauharnais, nièce de l'impératrice Joséphine et mariée au prince Charles de Bade, met au monde un fils qui meurt brutalement 15 jours plus tard. Stéphanie n'est même pas autorisée à voir le cadavre de son enfant.
Or, Stéphanie est en butte à l'hostilité de Louise Geiger, comtesse de Hochberg, seconde épouse du grand-duc Karl-Friedrich de Bade, père de Charles et qui aimerait que la succession au trône fût assurée à ses propres enfants (à la mort du second fils de Karl-Friedrich et de son dernier fils, Ludwig de Bade, la couronne de Bade passa effectivement à Léopold, fils de Karl-Friedrich et de la comtesse de Hochberg).
Stéphanie se persuade que, la nuit où son enfant fut donné pour mort, la comtesse de Hochberg l'aurait enlevé pour lui substituer l'enfant d'un de ses ouvriers, que l'on aurait drogué à l'en faire mourir. Elle se rend secrètement à Anspach pour y apercevoir Kaspar et se persuade qu'il est bien son fils.
Recherches ADN effectuées
Si de nombreux historiens ont, pendant longtemps, véhiculé cette thèse accréditant une naissance princière de Kaspar, de premières analyses ADN réalisées et comparant l'ADN de Kaspar (prélevé sur la chemise qu'il portait le jour de son assassinat) et celui de Stéphanie de Beauharnais ont démontré que Kaspar ne pouvait être un membre de la maison de Bade.
Ces analyses ont cependant été contestées par des chercheurs qui se sont appuyés sur les éléments suivants :
- 1) la tache de sang du pantalon, qui se trouvait au musée d'Ansbach (sur laquelle s'appuyait la première analyse), n'est pas authentique : elle ne vient pas de Kaspar Hauser. L'inauthenticité de cette tache de sang aurait été confirmée ;
- 2) les analyses génétiques actuelles à partir des cheveux de Kaspar Hauser (6 prélèvements d'origines différentes) réalisées à l'Institut de médecine légale de Münster sous la direction du Pr. B. Brinkmann auraient démontré que "Kaspar serait effectivement un prince de la Maison grand-ducale de Bade".
...Reste également les conclusions de l'enquête royale, menée par Anselm Ritter von Fueurbach, qui confirmait la thèse de l'origine noble de Kasper et son appartenance à la maison de Bade.
Le cachot de Kaspar Hauser
D'autres résultats d'investigations récentes ont également été communiqués.
Parmi ceux-ci figure la mise à jour d'un cachot secret, resté inconnu, dans les communs du château de Beuggen (près de Rheinfelden), le 11 août 2000 :
Ce cachot, resté longtemps ignoré, fut ouvert à la suite du percement d'un mur. On y a trouvé sur une poutre le dessin au crayon d'un cheval, ce par quoi il faut conclure à la présence d'un prisonnier autrefois.
Le style d'aménagement du cachot (et la référence à la figuration du cheval) présente des analogies frappantes avec le cachot découvert au château de Pilsach (près de Nuremberg), appelé aujourd'hui "Château Kaspar Hauser".
Il faut par ailleurs noter que Kaspar a dessiné, de son vivant, des armoiries qu'il aurait vu de ses yeux. Or, ces mêmes armoiries figurent sur les portes du château de Beuggen.
Les connaissances scientifiques actuelles auraient donc confirmé ce que des historiens sérieux ont établi, sur la base d'un pénible travail poursuivi pendant de nombreuses décennies.
En tout état de cause, cette dernière analyse n'a reçu, à ce jour, aucune confirmation ni infirmation officielle, la Maison princière de Bade s'étant toujours refusée à laisser analyser les ossements du fils inhumé de Charles et Stéphanie de Bade.
Une histoire qui a inspiré...
L'énigme Kaspar Hauser en a inspiré plus d'un. Parmi eux :
- Kaspar Hauser, le séquestré au coeur pur de Françoise Dolto (livre)
- "Kaspar Hauser ou le combat pour l'esprit" de Peter Tradowsky (livre)
- [url=http://www.objectif-cinema.com/article.php3?id_article=3927]l'Énigme de Kaspar Hauser Frédérik Mey (chanson)
- [/url=http://www.lelitteraire.com/article2342.html]Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent" class="p14" target="_blank" rel="nofollow"> de Werner Herzog (film)
- "Gaspard" de Frédérik Mey (chanson)
- [/url=http://www.lelitteraire.com/article2342.html]Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent de Véronique Bergen (livre)
- et même Paul Verlaine, qui écrivait dans "Sagesse" le poème "Gaspard Hauser chante"
Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m’ont pas trouvé malin.
À vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d’amoureuses flammes
M’a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m’ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l’étant guère,
J’ai voulu mourir à la guerre :
La mort n’a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard !"
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| | Constance | | Gné ? | | Maître des Légendes |  |  | | 2443 messages postés |
| Posté le 25-08-2006 à 17:22:24
| Ouais mais bon en même temps il est mort (et enterré ?), ils peuvent pas le laisser reposer en paix ? 
Z'ont rien de plus important à faire ? 
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Précis des Préceptes, Régimes et Règles de Conduite des Marteleurs, vol. 113 :
Un coup de ciseau donné ne peut être défait. Mais pire est de n'oser le faire. Ne soyez pas précautionneux, soyez juste. |
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