Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 30-06-2006 à 22:00:34
| (AFP - 30/06/06)
La Nasa va mettre Discovery sous haute surveillance Déterminée à protéger l'équipage, la Nasa va mettre Discovery sous haute surveillance lors de son prochain vol avec un système optique traquant la moindre perte de mousse isolante au lancement et des inspections en orbite pour détecter d'éventuels dégâts à l'orbiteur. Pour le prochain tir, prévu samedi à 19H49 GMT, l'agence spatiale américaine a aussi mis en place un dispositif sans précédent pour éloigner les gros oiseaux , surtout les vautours, considérés comme "un risque sérieux" en cas de collision. Un de ces rapaces avait heurté le réservoir externe de Discovery lors du précédent lancement en juillet 2005 sans faire de dommage. Mais la Nasa a surtout déployé des moyens exceptionnels depuis la catastrophe de Columbia, le 1er février 2003, pour détecter des débris d'isolant se détachant du réservoir externe et qui risquent, à grande vitesse, de percer le bouclier thermique de la navette. Ce problème, qui obsède l'Agence spatiale, est à l'origine de la perte de Columbia lors sa rentrée dans l'atmosphère. Il s'était répété, par chance sans conséquence, à la reprise des vols de la navette en juillet 2005, malgré deux ans et demi d'efforts et 1,5 milliard de dollars dépensés. La Nasa a procédé depuis à une modification importante du réservoir externe pour réduire le risque des plus gros débris mais sans l'avoir éliminé. Pour traquer ces morceaux d'isolant, la Nasa a installé depuis Columbia plus de cent caméras et radars autour du pas de tir au Centre Spatial Kennedy à Cap Canaveral (Floride, sud-est) à des distances de 6 à 60 km ainsi qu'à bord d'avions, qui prendront des images à haute résolution des moindres détails de l'orbiteur pendant les premières minutes délicates d'ascension. Plusieurs caméras sont sur la navette, ses deux fusées d'appoint et l'énorme réservoir externe rempli d'oxygène et d'hydrogène liquide à basse température. Un autre objectif prendra des clichés de ce réservoir après sa séparation de l'orbiteur, environ 8 minutes après le lancement, et sa retombée dans le Pacifique à des milliers de km de Cap Canaveral. D'autres inspections seront effectuées une fois que la navette sera en orbite avant de s'arrimer à la Station Spatiale Internationale (ISS). Les deux astronautes se trouvant dans l'ISS, le Russe Pavel Vinogradov et l'Américain Jeffrey Williams, prendront de multiples photos du bouclier thermique sous le ventre de Discovery. Pour ce faire, le commandant Steven Lindsey aura d'abord immobilisé l'orbiteur de cent tonnes à environ 200 mètres de l'ISS pour effectuer une pirouette de 180 degrés, une manoeuvre délicate déjà réalisée en juillet 2005 lors du précédent vol. Après l'arrimage à l'ISS, les astronautes déploieront le bras robotisé de 15 mètres de long, de construction canadienne, muni à son extrémité d'une tige de 15 mètres également montée d'une caméra et d'un laser. L'équipage passera alors 7 heures à scruter le bouclier thermique de la navette, pour détecter de possibles fissures, transmettant en même temps les données recueillies au sol pour des examens plus poussés. John Shannon a indiqué jeudi que toutes les inspections et analyses des données prendront six jours pour savoir si la navette a passé ou non le test des débris d'isolants. En cas de dégâts au bouclier thermique, la Nasa envisage, si les dommages sont assez mineurs, une possible réparation en orbite. Si les dégâts sont trop importants, les astronautes pourront se réfugier jusqu'à 80 jours dans l'ISS, laissant à la Nasa le temps de les secourir avec une autre navette ou avec des Soyouz russes. Mais un tel scénario sans précédent marquerait probablement la fin des navettes, avait récemment dit Michael Griffin, le patron de la Nasa. Les trois navettes, dont la retraite est prévue en 2010, sont indispensables pour finir l'ISS à moitié terminée.
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