| | | | | Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 25-04-2009 à 22:38:24
| Des archéologues exhument des squelettes datant de la Révolution française Vue générale de la fosse 1 (Le Mans, France) Une équipe de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) vient de dégager deux fosses renfermant les restes de victimes des guerres de Vendée, massacrées durant la tuerie des 12 et 13 décembre 1793. La première fosse contient une dizaine d'individus, parfois tête-bêche. Certains possèdent encore boutons de chemises et de culottes, boucles de bottes ou de guêtres, canifs, chapelets… De forme rectangulaire, la seconde fosse a été condamnée par une épaisse couche de chaux vive. Elle contient une vingtaine de corps, mais seuls neuf ont été fouillés. Leur disposition anarchique évoque un charnier creusé dans l'urgence, sans réel geste funéraire ni considération pour les défunts. Hormis un enfant et deux adolescents, les sujets inhumés sont tous des adultes. De nombreuses femmes sont présentes. De nombreux corps portent les stigmates osseux d'un véritable acharnement : fractures de fémurs et de radius, incisions nettes du pariétal, mandibule tranchée, maxillaire coupé, omoplate percée… Un seul impact d'arme à feu a été décelé en revanche, l'usage d'armes blanches induit des combats rapprochés et des traumatismes multiples. En 2005, l'Inrap avait exhumé le camp napoléonien d'Étaples établi par la Grande Armée en vue de la conquête de l'Angleterre (1803-1805). Aujourd'hui, un important épisode de la Révolution est éclairé par cette découverte archéologique majeure. Les corps retrouvés dans les charniers du Mans appartiennent probablement à l'armée catholique et royale, mais on ne peut exclure la présence de combattants républicains. L'analyse des éléments de vêtements permettra peut-être d'en identifier l'origine. (MaxiSciences - 03/04/09)
------------------------------------------------------- La virée de Galerne Le 10 décembre 1793, l'armée catholique et royale s'empare du Mans. Les troupes républicaines reprennent la ville les 12 et 13 décembre. 20 à 30 000 soldats républicains affrontent 30 à 60.000 Vendéens dont 10 à 20.000 combattants. Le gros de l'armée vendéenne fuit la ville en direction de Laval à marche forcée. À la suite des combats, la répression envers les prisonniers et les fuyards, malades, blessés, vieillards, femmes et enfants va se dérouler au Mans et aux alentours de la ville. 2 à 5 000 Vendéens vont perdre la vie dans cette bataille, une centaine parmi les forces républicaines. Cette grande armée vendéenne se compose notamment d'Angevins, appuyés par quelques milliers de Chouans manceaux et bretons. Sans combattre, elle est déjà sujette à une forte mortalité liée à une épidémie de dysenterie accompagnée de fièvre putride : "la maladie brigantine". La bataille du Mans est un épisode important de la première guerre de Vendée : "la virée de Galerne". La galerne désigne le vent du Nord-Ouest et caractérise ici pour les vendéens les pays au Nord de la Loire. La virée de Galerne débute le 18 octobre 1793, au lendemain de la défaite de Cholet. Elle s'achève par l'anéantissement de l'armée catholique et royale dirigée par Henri de la Rochejacquelin, généralissime de 21 ans, à Savenay, le 23 décembre 1793, par les troupes de Kléber. (source : INRAP)
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| Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 03-01-2010 à 00:22:06
| Petit up pour quelques nouvelles à ce sujet...
Des fouilles complètes pour mieux comprendre... Trois fosses avaient été découvertes en 2009 sur ce chantier. La fouille complète des sépultures révolutionnaires découvertes constituera la prochaine phase intéressante de ce chantier. On pense en exhumer quelques 300 corps, qui seront analysés bénévolement par les plus grands laboratoires nationaux pour en tirer toutes les conclusions historiques possibles. Ce charnier est en effet l’un des plus grands recensés en France pour cette période de l'Histoire. La Drac a transmis à la ville du Mans le cahier des charges précisant les objectifs de la fouille. Celle-ci comportera quatre grands volets. Elle pourrait commencer dès janvier 2010. "L'arrêté de fouilles préventives a été pris début juillet. Il a été communiqué à la ville du Mans. En tant que maître d'ouvrage, c'est elle qui va organiser et lancer l'appel d'offres pour la réalisation de cette fouille." Cette fois, c'est donc officiel : il y aura bien des fouilles préventives aux Jacobins avant la construction de l'Espace culturel. Le préfet de région a signé l'arrêté préparé par le service d'archéologie de la Drac (direction régionale des affaires culturelles) au vu des rapports de diagnostic de l'INRAP (l'institut qui a pratiqué les sondages archéologiques aux Jacobins en début d'année) et de l'avis de la Commission interrégionale de la recherche archéologique (CIRA). "Nous avons établi un cahier des charges modelant l'architecture et les objectifs de la fouille" précise Didier Delhoume, conservateur du patrimoine au service régional d'archéologie. La prescription concerne toute l'emprise du chantier de l'Espace culturel, soit une surface d'environ 1 600 m2. Le volume de terre à évacuer se situera entre 30 000 et 38 000 m3.
Une fouille en quatre phases Outre des aspects pratiques (les terrassements, le type de blindage, etc.), le cahier des charges de la Drac assigne quatre grands objectifs à la fouille. " Le gros volet sera celui du niveau antique avec, notamment, une importante étude de l'artisanat, détaille Didier Delhoume. Nous pensons que les traces que nous avons trouvées lors des sondages renvoient à la métallurgie et à d'autres types d'artisanat probablement liés à la présence d'eau. Nous aurons peut-être de la tannerie, par exemple." Second volet : le médiéval et l'époque moderne. Ce ne sera probablement pas la phase la plus riche, mais elle pourrait réserver quelques surprises. "Nous espérons notamment trouver les fondations d'un bâtiment du chapitre cathédral dont on n'a retrouvé que des lambeaux lors des sondages. Ce bâtiment en forme de "L" est présent sur les plans des XVIIe et XVIIIe siècles." Il y aura aussi, bien sûr, la phase qui concerne les sépultures d'époque révolutionnaire. "Ce sera un beau volet de la fouille, poursuit Didier Delhoume. Il aura lieu dans les premières semaines du chantier et fera l'objet de toute une étude biologique, anthropométrique et anthropologique. Ce sera vraiment une opération pilote. Au niveau national, c'est un champ de recherches en plein développement." Le quatrième volet de la fouille sera "paléoenvironnemental". Des spécialistes de différentes disciplines vont travailler sur la compréhension des "dynamiques sédimentaires" (c'est-à-dire la façon dont s'est comblé le vallon d'Isaac, sur lequel se trouvent les Jacobins) et "toute l'information paléoenvironnementale qui a été piégée dans les sédiments". En clair, cette étude pourrait permettre de restituer l'évolution du paysage, de la végétation et des pratiques agraires autour du vallon sur une période peut-être bien antérieure à celle de l'Antiquité. La balle est donc aujourd'hui dans le camp de la ville du Mans, qui organise et réalise un appel d'offres européen pour choisir un opérateur agréé. Les fouilles pourraient commencer dans la foulée, soit peut-être début janvier 2010. Un calendrier prévisionnel a été établi. "Pour le moment, nous tablons sur cinq mois de fouilles, détaille Daniel Pluchon, conducteur d'opération au service architecture de la Ville. Elles pourraient se dérouler de janvier à mai". En qualité de maître d'ouvrage, c'est la ville qui fixe la durée des fouilles, mais si une découverte de grande importance était faite lors du chantier, "ce délai serait évidemment à nouveau examiné." (source : Ouest-France)
------------------------------------- Nous devrions donc en apprendre davantage courant 2010, sur ces fouilles au Mans. Etant donné le peu de fouilles concernant cette période des guerres de Vendée, les résultats en sont attendus par beaucoup.
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