Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 01-09-2006 à 12:10:33
| (AFP - 31/08/06)
Quatorze décès liés à une maladie nosocomiale dans le Nord-Pas-de-Calais Quatorze personnes sont mortes depuis le début de l'année dans des hôpitaux et maisons de retraite du Nord-Pas-de-Calais des suites d'une infection nosocomiale due à une bactérie dont une souche virulente est apparue en janvier en cas groupés pour la première fois en France. Depuis début 2006, 227 personnes ont été touchées par cette bactérie, le clostridium difficile, dans quinze établissements de la région, a expliqué jeudi la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass), lors d'une conférence de presse à Lille. Deux grands centres hospitaliers ont été particulièrement touchés: Valenciennes (où les premiers cas ont été signalés) et Lens, qui concentrent à eux seuls environ 60% des cas. Les victimes sont en majorité des "patients âgés, qui ont reçu des antibiotiques et sont en général fragilisés par une pathologie sous-jacente, une insuffisance d'un organe (le rein, le coeur, le foie...) ou qui ont un cancer", a précisé le Dr Anne Carbonne, du centre de coordination de la lutte contre les maladies nosocomiales dans l'interrégion Nord. Les personnes décédées, dont l'âge médian est de plus de 80 ans, étaient "pour la plupart en moyen ou long séjour gériatrique, ou en médecine interne", a-t-elle précisé. Pour la première fois en France, la bactérie, très fréquente dans les hôpitaux, s'est manifestée en cas groupés dans une forme très virulente, appelée "027". Sur les 15 épisodes d'infection recensés, neuf sont ainsi liés à cette forme sévère, détectée en 2003 aux USA et au Canada et apparue en 2005 en Europe. Deux autres foyers sont liés à la souche habituelle et des analyses sont en cours pour les quatre autres. La situation est désormais considérée comme "contrôlée" dans neuf établissements, la majeure partie des épisodes étant apparus en mai-juin, a expliqué le Dr Christian Lahoute, de la Drass. Dans les six autres, la situation n'est "pas encore totalement maîtrisée" ou les autorités sanitaires manquent de "recul" pour le dire, a-t-il ajouté. Quarante-cinq patients restent porteurs de la bactérie. Le maire de cette ville du Pas-de-Calais, Guy Delcourt (PS), a d'ailleurs dénoncé "la faute" des services de l'état pour ne pas avoir informé "en temps réel" les élus de l'ampleur de l'infection. Selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), l'origine de l'infection "pourrait être liée à la proximité du Nord-Pas-de-Calais" avec la Belgique et les Pays-Bas, déjà touchés. Et "sa diffusion est très probablement liée au transfert des patients entre établissements de santé au sein d'un réseau de soins très dense", a-t-il précisé. Selon M. Lahoute, les "échanges de malades" sont en effet nombreux dans la région, plus que dans d'autres. Dans les établissements concernés, des mesures drastiques ont été prises: isolement des patients, renforcement du lavage des mains, voire fermeture de services dans "un certain nombre" d'établissements pour qu'ils soient décontaminés. Très résistante, la souche "027" ne peut être détruite avec les antiseptiques habituels et requiert l'usage de l'eau de javel.
-------------------- |
|