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 Décès de l'écrivain de William STYRON

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Audrey
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   Posté le 02-11-2006 à 22:51:32   Voir le profil de Audrey (Offline)   Répondre à ce message   http://lepetitmondedaudrey.alloforum.com/   Envoyer un message privé à Audrey   

(AFP - 02/11/06)
Décès de William Styron, géant du Sud et écrivain des ténèbres


William Styron, le 23 octobre 1984 au ministère de la Culture à Paris,
après avoir reçu les insignes de commandeur des Arts et des Lettres

Le romancier américain William Styron, prix Pulitzer et auteur du "Choix de Sophie", est mort mercredi d'une pneumonie à Martha's Vineyard, dans l'état du Massachusetts, à l'âge de 81 ans.

William Styron est un géant de la littérature américaine, dont l'oeuvre, dans la lignée des grands écrivains du Sud des Etats-Unis, fouille le destin de personnages en proie à la culpabilité et au désespoir.

Deux romans fleuves ( "Les confessions de Nat Turner" (1967) et "Le Choix de Sophie" (1979) ) lui ont valu à partir des années 1960 une renommée mondiale, et des accusations de cynisme et de conformisme.

Né le 11 juin 1925 à Newport News, en Virginie, dans un milieu aisé, orphelin de mère à 13 ans, il s'engage à 17 ans dans les marines, au plus fort du second conflit mondial. Une expérience radicale, qui fera de la guerre et de la mort deux thèmes récurrents de son oeuvre.

En 1947, Styron s'installe à New-York où il étudie la littérature et publie quatre ans plus tard son premier roman : "Un lit de ténèbres" (1951), l'histoire d'une jeune fille qui se suicide dans le Sud américain.

"La Marche de nuit" (1953), sur l'absurdité de la vie militaire, et "La proie des flammes" (1960) suivent en quelques années, mais ce sont "Les confessions de Nat Turner" (Prix Pulitzer 1967), vaste fresque sur l'esclavage aux Etats-Unis, qui donnent à ce solide sudiste de près de deux mètres, amateur de femmes et d'alcool, une stature internationale.

A sa sortie aux Etats-Unis, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, le roman est attaqué par des intellectuels noirs, qui contestent qu'un blanc, du Sud de surcroît, puissent décrire les sentiments d'un esclave noir d'avant la Guerre de sécession.

En littérature, Styron revendique l'héritage de William Faulkner, sa référence absolue, mais aussi de Flaubert, et s'inscrit dans la tradition des écrivains du Sud américain.

En 1979 paraît "Le choix de Sophie", son oeuvre majeure, mais aussi son grand succès mondial. Styron raconte sur plus de 600 pages le destin d'une juive polonaise rescapée d'Auschwitz, et livre une tragédie foisonnante entre le nazisme, la férocité amoureuse et la démence.

Adapté l'année suivante au cinéma, avec Meryl Streep dans le rôle titre, "Le choix de Sophie" contribue à la légende de Styron. Et lui vaut de nouvelles accusations de cynisme, pour avoir fait de l'extermination des juifs un succès commercial.

Figure du gotha intellectuel, William Styron est invité en mai 1981 à Paris à la prise de fonction du président François Mitterrand, dont il préface un an plus tard l'édition américaine de plusieurs livres.

Son engagement politique clairement démocrate et le choix de ses thèmes lui vaudront alors d'être accusé de céder au "politiquement correct".

En 1985, l'auteur consacré du "Choix de Sophie" sombre pourtant dans la dépression et cesse d'écrire. Il songe au suicide : "Un sentiment inconnu m'envahit, une angoisse indescriptible, j'ai senti que le malheur me rattrapait", écrira-t-il.

Une fois libéré de l'alcool et de ses obsessions suicidaires, Styron racontera ce "voyage au bout du désespoir" dans "Face aux ténèbres - Chronique d'une folie", paru cinq ans plus tard. En 1993, il publie encore "Un matin de Virginie", de douloureuses confessions dans lesquelles il évoque notamment la mort de sa mère et la peur ressentie à 20 ans, au moment d'affronter les Japonais avec sa division de marines sur l'île d'Okinawa.

En 1984 William Styron avait été nommé à Paris Commandeur de l'Ordre Arts et des Lettres.
Marié depuis 1953 avec Rosa Burgunder, il avait eu quatre enfants.

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