Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 28-10-2009 à 22:12:44
| Décès du comédien Pierre Doris, roi de l'humour noir Annie Cordy (G) et l'humoriste et comédien Pierre Doris, le 4 mars 1975, lors de leur intronisation par la confrérie des Gervoisiers de France L'humoriste et comédien Pierre Doris est décédé mardi soir à Paris des suites d'un cancer du foie à l'âge de 89 ans, a-t-on appris mercredi auprès de ses proches. Pierre Doris, de son vrai nom Pierre Tugot, devait fêter ses 90 ans jeudi. Comédien au physique rond et à l'humour noir, Pierre Doris avait débuté sa carrière à la fin des années 50. Il écumait les galas et les cabarets dans des one-man shows où il laissait libre cours à un humour acide, en précurseur de Coluche et Pierre Desproges. "On me surnommait le Frankenstein du rire, le Dracula de la facétie, voire le pape de l'humour noir. C'était bien beau, mais le public m'assimilait à mes blagues. Il me considérait comme un franc salaud, un bourreau d'enfants, un monstre. Et moi je suis un tendre", confiait-il à L'Aurore en 1978. En 1971, il montre une nouvelle facette de sa palette d'acteur en tournant pour la télévision "La maison des bois", sous la direction de Maurice Pialat. Il y interprète un garde-barrière au grand coeur recueillant un jeune orphelin, dans un rôle à contre-emploi. Mais au cinéma, Pierre Doris est souvent abonné aux personnages d'affreux et aux seconds rôles. Il joue dans de nombreuses comédies, dont "Fortunat" (1960) aux côtés de Bourvil et Michèle Morgan, "Clémentine Chérie" (1962) avec Michel Serrault et Philippe Noiret, "Les rois du gag" (1983) de Claude Zidi. En 1981, il prête ses traits au héros de Frédéric Dard, Bérurier, dans "San Antonio ne pense qu'à ça" (1981). Homme de scène avant tout, il interprète aussi bien des comédies de boulevards ("Assassins Associés", "Oscar"...), des opérettes, que des classiques ("Ubu Roi", "Pygmalion", "Le Barbier de Séville"...), en particulier les pièces de Molière qu'il affectionnait particulièrement après l'avoir découvert sur le tard. Avec Pierre Doris, "c'est toute une époque de l'humour à la française qui disparaît", a réagi mercredi Frédéric Mitterrand, soulignant que le comédien "incarnait une culture populaire de qualité, faite de bons mots, qu'il devait à une maîtrise parfaite de la langue française". "Il aurait dû fêter demain ses 90 ans : si ce n'était notre peine, nous pourrions croire qu'il a voulu, une fois encore, nous jouer un tour", ajoute le ministre de la Culture dans un communiqué. (AFP - 28/10/09)
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