| | | | | celan | Visiteur | | | 61 messages postés |
| Posté le 06-01-2010 à 11:36:25
| La Cochère de 1950 Quand les diamants de la nuit venaient de s’éteindre, Julie, dès la première heure, avec habileté, sans geindre, sortait ses deux chevaux des écuries de M….. La diligence attendait dans une remise ajourée, ses chevaux préférés : le frison et le percheron à la robe noire anthracite, la crinière dans le vent, les sabots rutilants et les œillères étincelantes. Les roues des carrioles commençaient à grincer dans cette ville de faïenciers aux pavés très usés. Une femme cochère, en mille neuf cent cinquante, quelle intrigue ! Les hommes, les femmes et les enfants la dévisageaient par leurs regards presque méprisants, mais surtout étonnés. « Julie », sans une seule remarque, sans aucune réflexion, continuait d’harnacher ses chevaux, les mors, les rênes, la sous-ventrière et le fameux collier à grelots sans oublier le fouet à la mèche de lin. Il fallait se hâter pour être à l’heure du premier train, pour ensuite desservir les lieux appelés déjà des stations : l’Hôpital , les Noues, etc., six au total. Ce trajet représentait environ six kilomètres « aller-retour » à raison de quatre ou cinq fois par jour, arrêt obligatoire le midi, surtout pour les chevaux. Du haut de ses 27 ans, Julie a su s’imposer en devenant une figure emblématique de cette ville de province. Agréable, enjouée, remplie de courage, de certitudes, de convictions et d’amabilité, elle est restée gravée dans ma mémoire de gosse. J'étais souvent à ses côtés, assis juste en dessous de l’impériale « gardien du frein », responsabilité énorme pour un gamin, mais quelle joie ! Cela restera la concrétisation sublime dans le bastingage de mes rêves... Par les beaux matins de printemps des années 1950, la diligence cahotait vers les bords de Seine sous l’œil directif de la majestueuse statue de Napoléon à cheval, entre les deux ponts au confluent de l’Yonne et de la Seine, dominant parfaitement la situation... Nous cheminions à petite allure, certes, mais ferme et régulière et en même temps d’une légèreté glissante que les années n’avaient pas encore alourdie. Notre cortège d’attelage disparaissait tous les soirs dans la profondeur des arbres. © Auteur Celan : le 12.01.2005 (histoire véridique)
-------------------- |
| Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 06-01-2010 à 22:21:22
| Voilà encore un beau souvenir en partage, Celan. Merci.
-------------------- |
| celan | Visiteur | | | 61 messages postés |
| Posté le 07-01-2010 à 08:53:42
| Audrey, parfois ces souvenirs t'aident à traverser des moments pénibles ce sont des petits miracles, si nous faisons des comparaisons avec ce monde de fou, en regardant les infos au quotidien depuis des années !!!! les voitures sont les unes derrière les autres, les gaz d'échappement sont intolérables l'été et sous les tunnels, c'est irrespirable. Alors une diligence et quatre chevaux, c'est autre chose, une époque "autre "qui me plait encore, oui ! je suis nostalgique des années 1950 et 1960.
-------------------- |
| Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 07-01-2010 à 22:39:34
| celan a écrit :
je suis nostalgique des années 1950 et 1960. |
Comme je te comprends ! C'était une belle époque. J'étais petite, mais je garde de très beaux souvenirs des années 60, d'une vie différente, plus douce, plus calme ...et où les gens savaient encore se parler, se saluer... Beaucoup, beaucoup de choses ont disparu depuis cette époque, malheureusement...
-------------------- |
| celan | Visiteur | | | 61 messages postés |
| Posté le 08-01-2010 à 08:11:47
| un simple merci pour tes commentaires Audrey ! très bonne journée !
-------------------- |
| celan | Visiteur | | | 61 messages postés |
| Posté le 11-01-2010 à 17:09:22
|
-------------------- |
| Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 11-01-2010 à 20:46:07
| Ah ce n'est pas à Lyon que l'on aurait l'occasion de voir un tel attelage dans les rues ! ...dommage, cela "humaniserait" (si j'ose dire) un peu. Cela dit, merci Celan pour cette photo.
-------------------- |
| celan | Visiteur | | | 61 messages postés |
| Posté le 11-01-2010 à 20:48:57
|
-------------------- |
| celan | Visiteur | | | 61 messages postés |
| Posté le 11-01-2010 à 20:50:37
| Dans nos villes où il y a des châteaux , il y a des attelages de ce genre !!! véritables plaisirs !!!! Celan
-------------------- |
| Audrey | Laissez vivre les mots | Administrateur | | | 12339 messages postés |
| Posté le 11-01-2010 à 21:04:58
| Il est vrai que, dans ce cas, on peut effectuer une très belle promenade à bord de l'attelage ...mais dans la limite du parc. Ta photo, si je m'abuse, est prise en pleine rue. Or, dans énormément de villes, la circulation d'attelages est absolument interdite. Je me souviens m'être renseignée à ce sujet il y a quelques années, car j'aurai aimé pouvoir offrir en cadeau de mariage à l'une de mes filles son arrivée en calèche à la mairie... Ce qui fut purement et simplement impossible : sur Lyon et Villeurbanne, toute circulation d'attelage est interdite. (le seul endroit où l'on peut faire circuler, par exemple, des poneys, c'est le parc de la Tête d'Or, et -occasionnellement- le parc de Gerland) . Pour le reste, l'interdiction est stricte.
-------------------- |
| celan | Visiteur | | | 61 messages postés |
| Posté le 11-01-2010 à 21:36:12
| Bonsoir Audrey... à Chantilly, la capitale du cheval, cela est courant une promenade dans le parc du château, mais le mieux c'est dans la ville de Pierrefond, à côté de Compiègne... Demain je pense pouvoir redéposer une photo d'un autre attelage. Merci de partager mon sentiment équestre.
-------------------- |
| |
| | | | | | |
|