| Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur |  |  | | 12339 messages postés |
|  Posté le 22-06-2007 à 21:49:57    
| Centres de secours cherchent pompiers volontaires
"Aller en enfer.
Chercher quelqu'un.
Revenir avec".
C'est avec des termes accrocheurs que la campagne d'engagement de la Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers de France (FNSPF) va tenter de convaincre les jeunes de 18 à 30 ans de rejoindre les rangs des volontaires.
"Les interventions connaissent une hausse considérable, nos effectifs non, on souffre d'un effet de ciseaux", a expliqué le colonel Richard Vignon : le président de la FNSPF a lancé vendredi cette campagne, première du genre depuis dix ans, à la veille de la journée portes ouvertes des pompiers.
En 2006, les sapeurs-pompiers ont réalisé plus de 3,8 millions d'interventions (+4% par rapport à 2005) soit une intervention toutes les 8 secondes, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Le nombre de sapeurs-pompiers connaît, lui, une légère érosion : ils étaient 252 400 en 2006, contre 254 000 en 2005. Ce phénomène ne touche pas les pompiers militaires de Paris et Marseille (5% des effectifs pompiers) ni les pompiers professionnels qui sont des fonctionnaires territoriaux (15%), mais le gros des troupes (80%) est formé par les volontaires exerçant parallèlement un autre métier.
La campagne de publicité, qui se déclinera pendant l'été sur les abribus, dans les journaux, sur internet et dans la caravane du Tour de France, vise à susciter des vocations.
"A tous ceux qui partagent cet idéal de secourisme, qu'ils viennent grossir nos rangs ! Il nous faudrait 5 000 volontaires supplémentaires dans les années à venir", a lancé le colonel Vignon, qui ne promet pas forcément "l'enfer" mais insiste sur le "revenir avec" du slogan de la campagne.
Si toute personne de 16 à 55 ans en bonne condition physique et disponible est la bienvenue, la campagne cible plutôt les 18-30 ans, si possible résidant en milieu rural, où les besoins sont les plus criants comme dans les Hautes-Alpes, l'Ariège, le Cantal ou la Lozère.
"En campagne, le problème c'est l'emploi : les jeunes partent à la ville pour en trouver et donc on manque de gens sur place pour les interventions de journée", explique le lieutenant Benoît Garret, chef du centre de secours de Combeaufontaine, un village de 550 habitants en Haute-Saône.
S'ajoutent à cela les réticences de certains chefs d'entreprise à employer une personne pompier volontaire.
Des mesures fiscales existent et "constituent une incitation très forte" et un label "employeur-partenaire des sapeurs-pompiers" vient "reconnaître l'engagement citoyen", a fait valoir Henri Masse, le directeur de la sécurité civile au ministère de l'Intérieur.
Pour l'employeur, "l'exonération de 60% du coût de son salarié pour ses heures d'absence, ce n'est pas assez !", a estimé de son côté le capitaine Michel Baudet, président de l'union départementale (UD) de Charente.
Et il ne faudrait pas oublier le secteur public, rappellent les responsables de centres de secours : "on attend que l'Etat montre l'exemple ! Que les mairies, les DDE, les ministères s'engagent !", souligne le capitaine Jean-Jacques Chassagne (UD de Corrèze), enseignant et volontaire depuis 39 ans.
Un autre écueil se présente, une fois le volontaire recruté, pour une durée de 5 ans qu'il ou elle ne renouvelle souvent pas : comment fidéliser et éviter l'actuel renouvellement ?
Un début de réponse a été apporté par la mise en oeuvre cette année d'un avantage retraite pour les volontaires justifiant d'au mois 20 ans de service. Cette "prestation fidélisation et reconnaissance" équivaut pour cette durée minimale à 950 euros par an soit 80 euros de complément retraite mensuel.
(AFP - 22/06/07)
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