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|  Posté le 09-06-2006 à 15:43:00    
| (AFP - 09/06/06)
4e centenaire de la naissance de Corneille :
une célébration discrète  La statue de Pierre Corneille à l'académie des sciences à Paris
Pierre Corneille (1606-1684) a beau être classé dans la Pléiade des grands écrivains français du XVIIe siècle avec Molière, Racine, Boileau et La Fontaine, sa gloire s'est actuellement quelque peu estompée au point que le quatrième centenaire de sa naissance à Rouen, le 6 juin, a été discrètement célébré.
Le Poche Montparnasse à Paris marque heureusement l'événement avec une nouvelle production de "L'Illusion comique", une rare comédie du dramaturge passé à la postérité surtout pour ses tragédies.
En revanche, la Comédie-Française où il a logiquement sa place, l'a chichement mis à l'honneur cette saison avec seulement une nouvelle production d'ailleurs contestée du "Cid" (à l'affiche jusqu'au 26 juin).
La mise en scène du Poche Montparnasse signée par Marion Bierry est d'autant plus remarquable que la plateau de ce théâtre est réduit. Or "L'illusion comique" est une comédie romanesque à l'intrigue pleine d'invraisemblances. Corneille lui-même employait le mot "extravagance" en parlant de sa pièce créée en 1636 avec un immense succès, la même année que la création du "Cid".
Le dramaturge y déploie une fantaisie (qui le relie davantage au courant baroque qu'au style classique) ainsi qu'une liberté qui rappellent Shakespeare et dans lesquelles on peut distinguer les influences du théâtre espagnol. Tragique et farce s'y mélangent. Déjà y sont traités le théâtre dans le théâtre et la défense de l'art de la comédie.
Marion Bierry réussit assez bien à relever le défi de jouer l'illusion théâtrale tout en fouillant les psychologies. Elle se permet une adaptation en remplaçant le personnage du père à la recherche de son fils Clindor devenu comédien (Stéphane Bierry) par une mère, -davantage angoissée que l'homme-, jouée par Christine Gagnieux. La farce est cependant suggérée avec l'étrange capitaine gascon Matamore, en short ... et sobrement interprété par Bernard Ballet. Le traitement du personnage du magicien Alcandre relève de la fantaisie avec Vincent Heden, un comédien-chanteur qui pousse la chansonnette en anglais.
Elisabeth Vitali et Raphaëline Goupilleau complètent la distribution dans les personnages des jeunes femmes Isabelle (amoureuse de Clindor) et de sa servante Lyse.
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