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 ça bosse chez les FOURMIS !

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Audrey
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Audrey
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   Posté le 05-05-2007 à 14:47:17   Voir le profil de Audrey (Offline)   Répondre à ce message   http://lepetitmondedaudrey.alloforum.com/   Envoyer un message privé à Audrey   

Minuscule, certes, mais bosseuse, la fourmi ! Voici un petit tour d'horizon de leur monde très organisé :



ça bosse chez les Fourmis !

Organisées en castes, les fourmis remplissent chacune une fonction précise : ouvrières, soldats, reine... Et chez elles, ça bosse, sans vacances ni RTT !


Les soldats

Elles montent la garde à l'entrée de la fourmillière.
Car pour entrer, il faut montrer patte blanche à mesdames les soldats ! Le code d'entrée : de brefs échanges d'antennes et quelques mouvements saccadés du corps. Si le code correspond, on entre. Sinon... on retrouvera un cadavre aux environs de la fourmillière !

Il arrive pourtant quelquefois que les soldats aient à faire à plus fortes qu'elles... C'est la cas, par exemple, si une horde de fourmis amazones débarque ! En général, celles-ci remportent la victoire ...et repartent avec les derniers oeufs pondus. Les larves ainsi capturées deviendront leurs esclaves à vie, ainsi que leur descendance ! (Eh oui : l'abolition de l'esclavage n'a pas encore eu lieu dans le monde des fourmis)


Les ouvrières

Lourdes tâches que celles des ouvrières :
- entretenir les galeries existantes pour éviter tout éboulement,
- et aménager de nouvelles galeries pour éviter l'asphyxie de la fourmillière (les effectifs grossissent très vite !).

Les ouvrières creusent, ratissent, rassemblent la terre récupérée pour en former de fines boulettes de mortier dont elles se servent pour consolider les parois des galeries.
Le transport de petits monticules de terre s'effectue à même le dos des ouvrières, qui font ainsi un incessant va-et-vient d'un endroit à l'autre de la fourmillière.

La fourmillière s'organise autour d'une artère principale. C'est là que se rencontrent les fourmis. Plus les contacts sont nombreux, plus les membres de la fourmillière ont de chance de rester solidaires ! (à l'heure où nous, humains, prenons un malin plaisir à nous éviter les uns les autres, nous aurions beaucoup à apprendre des fourmis, ne serait-ce que sur ce point !).

De part et d'autre de l'artère principale, on aperçoit une multitude de galeries et de chambres souterraines, réparties sur 3 ou 4 étages minimum.
Chaque chambre est conçue dans un objectif bien précis, et les substances chimiques qui tapissent les parois sont là pour le rappeler.


La reine

La reine est le plus précieux bien de la fourmillière. Pas étonnant alors de la trouver enfouie au plus profond du nid : à 30 centimètres minimum sous la surface du sol, c'est là que se trouve la chambre de la reine.

C'est elle qui a fondé la colonie à la suite d'un unique vol nuptial.
Elle a dû faire face à de nombreux dangers, car il n'est pas rare qu'en plein vol une araignée ne fasse qu'une bouchée de la belle !
C'est ainsi que, pour éviter toute détection de sa présence, une fois l'accouplement terminé, la reine s'arrache les ailes : ainsi elles ne réfléchiront plus la lumière et ne trahiront pas sa présence.

Il lui faut alors trouver un endroit propice, à l'abri des regards indiscrets. Un lieu ni trop humide, ni trop froid, pour que les oeufs puissent arriver à terme. En peu de temps, la reine se trouve donc confronter à des choix décisifs pour sa survie et celle de sa descendance.
Ces congénères considèrent comme un exploit le simple fait que la reine ait ainsi surmonté tous les dangers. Cet héroïsme lui vaudra bien des égards.

La reine ne quitte pas sa chambre. Entourée en permanence de 3 nourrices qui la bichonnent, elle perpétue la fratrie.
Mais, contrairement à la première fois, elle pond maintenant sans intervention masculine ! Elle utilise simplement ses propres ovules qui s'autofécondent.

...Et pour que son statut de première dame ne soit jamais remis en cause, elle bloque l'ovulation de ses congénères en émettant une susbstance chimique en continu !


Les nourrices

La reine ne s'occupant pas du tout de sa progéniture, quand les oeufs sont pondus, ce sont les nourrices qui les transportent sur leur dos pour les entreposer dans une couveuse, à quelques pas de la chambre royale.

C'est là, dans l'obscurité la plus totale, qu'elles les surveilleront jusqu'à leur éclosion.
Et, pour ne pas contaminer la portée (qui peut atteindre des centaines d'oeufs), chacune s'asperge d'une substance antiseptique avant de pénétrer dans la couveuse !

Les oeufs sont, quant à eux, nettoyés quotidiennement jusqu'à ce que les premières larves apparaissent.
A ce moment-là, ce sont les nourrices de la pouponnière (à l'étage du dessus), qui prennent la relève jusqu'à ce qu'elles deviennent adultes.

Les nourrices n'ont pas une minute de relâche, d'autant que ces larves sont très voraces !


Les fourragères

Etant donné la voracité des fourmis (on estime que la consommation en feuilles d'une colonie peut atteindre l'équivalent du poids d'une vache chaque jour !), il faut un ravitaillement en conséquence.

C'est pourquoi les fourmis élèvent, à l'étage au-dessus, des centaines de pucerons !
Solidement accrochés aux racines souterraines des plantes, ces derniers en récoltent la sève qu'ils transforment en un liquide très sucré, le miellat, dont les fourmis raffolent.

Pour ne pas mourir englués, les pucerons sont alors contraints d'en rejeter le surplus. Ce sont ces excréments que mangent les fourmis et dont les nourrices se remplissent l'estomac. Ces dernières sont d'ailleurs très exigeantes sur la qualité de la récolte, et, si celle-ci commence à s'appauvrir en protéines, il n'est pas rare qu'une fourragère conduise certains pucerons hors de la fourmillière afin de les faire "paître" sur la branche d'un rosier, par exemple.

Mais l'élevage n'est pas la seule activité de ces fourmis. On peut ainsi apercevoir des fourmis agricultrices, en train de broyer des feuilles, qu'elles répartiront comme de l'engrais à même le sol, afin d'y cultiver des champignons microscopiques.

D'autres sont préposées à la récolte du grain qu'elles entassent minutieusement dans leur grenier.


Architecture d'une fourmillière

Nous nous sommes tous posés la question un jour où l'autre : qu'est-ce qui se cache derrière le trou d'une fourmillière ? Comment est-ce organisé ?

Pour le savoir, Walter R. Tschinkel, de l'Université de Floride à Tallahassee, n'y est pas allé par quatre chemins. Il a tout simplement versé dans l'entrée de la fourmilière du plâtre orthodontal très liquide, il a attendu que ça prenne, et hop ! Avec soin, il est arrivé à déterrer un moule de la fourmilière complète.


Celle que vous voyez sur la photo ci-dessus est constituée de 135 chambres et de 12 mètres de galeries verticales.

Mais pour une vision plus claire de l'organisation d'une fourmillière, voici un schéma comprenant les différents éléments de cette "société hors du commun" :


1) Défense : au sommet de la fourmillière, des fourmis sont là pour défendre coûte que coûte la construction. Pour cela, elles projettent sur l'ennemi des jets d'acide formique grâce à leur abdomen.

2) Solarium incubateur : maintient une température de 38°, permettant ainsi l'arrivée à maturité des oeufs.

3) Entrée principale : gardée par les fourmis soldats, elle sert aussi à l'aération de la fourmillière.

4) Souche fondation : si cela n'est pas toujours le cas, il arrive bien souvent qu'une simple souche d'arbre serve de base pour la fondation pour la fourmillière.

5) Dépotoir - cimetière : comme son nom l'indique, on y trouve autant les détritus de la fourmillière que les cadavres.

6) Salle de garde : ici, des fourmis soldats s'entraînent et sont sur le qui-vive en permanence, prêtes à intervenir.

7) Revêtement isolant : une couche superficielle qui permet de maintenir une température idéale dans la fourmillière.

8) Etable à pucerons : c'est ici que nos fourragères élèvent les pucerons pour leur miellat.

9) Grenier à viande : mouches, sauterelles et fourmis étrangères sont stockées ici en attendant leur consommation.

10) Grenier à graines : véritable micro-boulangerie, c'est ici que les graines sont travaillées pour fabriquer de petites boulettes de pain.

11) Pouponnière : destinée aux larves et nymphes, gardées ici par les nourrices, qui les recouvrent de salive antiseptique afin de les protéger des maladies et parasites. La pouponnière est scindée en 2 : les larves et les nymphes sont séparées.

12) Salle d'hibernation : située au plus profond des galeries afin d'y maintenir une température minimum, cette salle sert aux fourmis à passer l'hiver, leur organisme vivant alors au ralenti.

13) Compost : ici, des brindilles et des feuilles fermentent, fournissant un "chauffage central" naturel. La chaleur se propage ensuite dans tout le nid.

14) Couveuse : les oeufs sont triés et stockés ici, en attendant leur transfert vers la pouponnière.

15) Chambre royale : ici se trouvent la reine, bien sûr, mais également les servantes qui la nourrissent et la nettoient. La reine, une fois installée ici, n'en sortira jamais plus, et passera sa vie à pondre.

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