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 Atrocités révélées sous la REVOLUTION Française

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Audrey
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Audrey
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   Posté le 18-05-2006 à 15:14:02   Voir le profil de Audrey (Offline)   Répondre à ce message   http://lepetitmondedaudrey.alloforum.com/   Envoyer un message privé à Audrey   

Atrocités révélées sous la REVOLUTION

Ce texte datant du XVIIIe siècle démontre comment des milliers de personnes ont été jugées et exécutées au nom de la liberté ! Le côté paradoxal de ce texte est qu’il soit toujours d’actualité dans presque tous les pays du monde !

ATROCITES DÉVOILEES
de FOUQUIER-THINVILLE,
ACCUSATEUR PUBLIC DES JUGES DE L’ANCIEN TRIBUNAL ET DE ROBESPIERRE

"Ils ne jugeoient pas, mais sur une liste envoyée par le Tyran, ils prononçoient la mort."
A PARIS, AN TROISIEME


Des Juges étudient, connoissent la Loi, et pénétrés de son esprit, s’y conforment scrupuleusement, ils ont des moeurs et de l’humanité, et doivent être purs comme la Loi dont ils sont les organes ; ils désirent que l’accusé se justifie, ils lui en facilitent tous les moyens, ils voudroient le trouver innocent, et c’est toujours à regret quand, par le témoignage de témoins intègres qu’ils ont admis, et que l’accusé n’a point recusés, ils se voyent en droit par la force des preuve, de reconnoitre un coupable.

Au contraire, quel contraste effrayant ! Ces hommes sanguinaires choisis comme tels, étoient sans moeurs, tout sentiment humain leur était étoit inconnu ; ils ignoroient jusqu’aux premiers principes de la loi naturelle. Ils n’entendoient pour témoins que ceux que le monstre gageoit pour inventer et imputer à des innocents que ces prétendus témoins n’avaient jamais connu, des crimes tantôt contre la République, tantôt contre la Convention, et enfin coutre le peuple Souverain. Toujours ces imputations étaient vagues et indéterminées. Ils supposaient l’intention, et cette intention tenait lieu de faits qu’ils ne pouvoient articuler.

Quand ces faux témoins (qui étoient toujours les mêmes) avoient attestés des crimes, des complots invraisemblables et souvent même impossibles, les prétendus Juges dont l’âme et la conscience avoient, disoient-ils, requis la conviction, ils ne permettoient pas à l’accusé de se défendre.

Ils sembloient ces inhumains triompher d’une imposture qu’ils admettoient comme preuve convaincante.

Ils insultoient ensuite aux malheureuses victimes de la calomnie, devenues la proye de ces vautours. Ils les insultoient avec l’ironie la plus barbare : "Pare cette botte, dit l’un d’eux a un maître d’armes du ci devant roi, qu’il venoit de condanmer."

Une autre dit à une vertueuse Citoyenne distinguée autrefois par sa naissance, et dans tous les temps par son mérite personnel : "Madame la Duchesse veut-elle bien me permettre de lui procurer les honneurs de la guillotine ?"

On observe à un autre de ces bourreaux qu’une citoyenne que son grand âge avoit privée de l’ouïe, et à laquelle on imputoit un complot pour lequel l’oreille eût été nécessaire, qu’elle ne pouvoit pas en être coupable. "Elle l’a fait, dit l’assassin, à la sourdine."

Dans les derniers jours de l’horrible boucherie si souvent répétée, on observoit plus le simulacre de témoins, on ne feignoit plus d’en entendre : une citoyenne qu’on venoit de condamner, observa avec une douceur d’ange qu’on ne l’avoit point interrogée. "N’es-tu pas, lui dit-on, une telle." Sur sa réponse affirmative : "c’en est assez, passe."

Un citoyen connu par ses vertus et sa charité envers les pauvres, est accusé d’infidélité dans un arbitrage. Cette imputation calomnieuse révolte tout Paris. Le malheureux qui avoit fait la fraude, et qui est condamné à mort, avoue son crime. Voilà donc l’honnête homme justifié. "Non, dit l’accusateur public, si ce n’est pour cela, ce sera pour son fanatisme, et s’il a fait des aumônes, ça été dans l’intention d’humilier ceux à qui il donnoit."

Une citoyenne, présente à la condamnation de son mari innocent, se livre à des reproches contre ces tigres, elle ne peut survivre à sa vive et juste douleur, elle demande la mort, on l’envoie au supplice avec son mari.

Il n’étoit pas permis de regretter un parent, un ami. Si la nature indignée décomposoit le visage, si la tristesse s’y peignoit, celui-là qui ne pouvoit cacher sa peine, étoit traité comme un ennemi de la patrie.

Peuple François, tu as vu, tu as entendu ces horreurs, et mille autres que la plume refuse de retracer, et tu as gardé le silence ? En voici la cause : des malheureux étoient payés pour crier "vive le nation" , lorsqu’on leur donnait la mort. Les autres, la terreur les glaçoit d’effroi.

Et toi, terre de la Liberté, tu ne t’es pas entr’ouverte !.. Oui il y a un Dieu qui a sa manière de punir, le châtiment qu’il diffère n’en est que plus terrible.

Des ordres sanguinaires avoient été donnés dans toute la République, le tribunal révolutionnaire heureusement renouvelé interroge dans ce moment le comité révolutionnaire de Nantes. "Nous avons, dit-il, agit que par des ordres supérieurs." Mauvais citoyens, ce n’est pas là une défense, c’est votre propre condamnation que vous prononcez vous-mêmes, en faisant l’aveu de la plus horrible prévarication dans le plus redoutable minister que les hommes puissent confier à des hommes, c’est convenir de votre complicité avec le monstre qui n’est plus. "Ils n’allèguent point la Loi, mais un ordre supérieur ; supérieur ! grand Dieu ! Qui est donc supérieur à la Loi ? dans une République, la Loi qui émane de la volonté générale de tous a telle pu être méprisée injustement par un seul ? Celui-là s’étoit mis au-dessus de la Loi, et de-là s’est déclaré Tyran. Ses infâmes complaisans ont partagé son crime, qu’il est grand ce crime ! sans la Loi point de République, point de Société quelconque. La Loi est le souverain des hommes libres, détruire la Loi, c’est établir l’anarchie, et par une conséquence nécessaire c’est subtituer un tyran à la Loi. Sous elle il n’y a que des citoyens, sous lui il n’y a que des esclaves."


Des crimes

Il importe grandement qu’ils soient punis, et il seroit peut-être à souhaiter qu’ils le fussent proportionément à leur énormité.

La sévérité de la justice est le fondement de la sûreté publique, l’expérience fait assez connoïtre cette triste, mais salutaire vérité ; en effet, l’impunité enhardit aux crimes et les multiplie, en sorte qu’il y a plus d’humanité dans la sévérité que dans la coupable indulgence des Juges.

Si rien n’est plus contraire à l’humanité que de condamner un innocent, rien n’est plus pernicieux à la société que d’absoudre un coupable ; en l’acquittant, on se rend coupable, en quelque sorte complice du sang qu’il a versé, et coupable de celui qu’il répandra encore ; et ce sang sera redemandé au tribunal, cruellement indulgent, par la femme et les enfants du chef de famille que le scélérat a égorgé. Que dis-je, les parents, la patrie entière y est intéressée.

Cicéron, le sauveur de la Patrie, attriboit la ruine de la République romaine à l’impunité des crimes ; César ne seroit jamais venu à bout de la subjuguer et de s’en rendre maître, si les crimes de tant d’autres n’étoient pas demeurés impunis. C’est ce qui fait que tous les bons citoyens en demandent tant la punition. Que ne doivent donc pas faire ceux qui sont en autorité, et qui doivent témoigner plus d’amour que les autres pour la Patrie.

Le devoir du magistrat consite principalement dans la diligence à informer des crimes qui lui sont dénoncés ; à faire sans délai le procès à l’accusé, pour ne pas laisser échapper la vérité des faits publics, ou la corruption des témoins.

Les preuves doivent être aussi claires que le jour : car c’est cette évidence qui donne la conviction intime, et c’est cette conviction de l’âme à elle seule qui peut déterminer les Juges à prononcer la peine ; sans quoi ils n’ordonneroient pas une punition, ils commanderoient un assassinat.

En cherchant un coupable, ils doivent avoir le plus grand désir de trouver un innocent.

Ce n’est pas assez de la preuve d’un fait coupable. Le Juge doit examiner si l’intention est nécessairement attachée à l’action, et comme c’est la volonté seule qui fait le crime, il ne doit pas la supposer quand il est impossible qu’elle n’y soit pour rien.

La Loi n’appelle pas la mort sur une simple suspicion, quelque forte qu’elle soit, et quand il y a du doute, ce doute décharge l’accusé.

Organes de la Loi, les Juges ne peuvent infliger d’autre peine que celle qu’elle prononce. Mais si l’humanité, mal entendue, a fait imaginer celle de la guillotine pour les grands crimes, comme pour les moindres ; la raison, la saine politique, l’humanité elle-même, la désavoue à l’égard des grands criminels, tels que ceux qui, abusant de la trop grande confiance et de pouvoirs trop étendus, que la Convention leur avoit donnés pour le bonheur de la Nation, les ont détournés contre la Patrie elle-même, en commettant des forfaits inouis, des atrocités inconnues jusqu’à nos jours, dont l’âme sensible ne peut soutenir le récit, et qui, dans la postérité, passeront pour des calomnies, qui seront imputées à l’historien fidèle.

Il est vrai qu’en établissant ce genre de mort plutôt que de supplice, on ne pouvoit avoir à la pensée ces excès d’atrocité, dont aucun exemple n’avoit encore souillé la terre, et qui a étonné l’enfer lui-même ; mais enfin, ainsi que la vertu, le crime a ses degrés. Comme la récompenese, la peine doit avoir sa mesure.

Ces hommes de sang craignent moins la mort que cet instrument donne, sans que le coupable s’en apperçoive, que la sévérité du supplice ; ce sont les douleurs qu’ils redoutent, c’est donc par elles seules qu’on peut espérer d’arrêter ceux qui seroient tentés de les limiter, car l’objet de la Loi dans la punition est de prévenir le crime, plutôt que le punir, autrement les scélérats diroient comme autrefois : "un mauvais quart d’heure est bientôt passé, et aujourd’hui une seconde n’est rien" . Il seroit donc nécessaire, il seroit de la justice que la peine fût proportionnée aux crimes, comme l’étoit celle du Talion.

Nos moeurs répugneroient peut-être à mettre en pratique cette Loi du Talion ; mais en n’en prenant que l’esprit, la Loi qui graduroit les peines, rempliroit le voeu de l’humanité, et seroit le triomphe de la justice.

En un mot la Loi a deux motifs dans les peines qu’elle inflige, celui de punir le coupable, et celui de détourner du crime par la crainte du châtiment. C’est-là le voeu général, parce que c’est la sûreté de tous. La Loi auroit manqué, son objet, si elle ne remplissoit point ce double but.

Si avant cependant le règne du Tyran Robespierre, ont eut donné la mort et une mort douloureuse aux hommes de sang, à ceux qui servoient nos ennemis au prix de leur or, ou qui vouloient s’emparer pour eux-même de la puissance souveraine et qui déjà la dominoient par la terreur, que de citoyens vertueux, que de grands et savants hommes, Malesherbes, le Caton de nos jours, toi qui, pendant ton trop court ministère, avois rompu les fers de tant de malheureuses victimes de l’oppression ministérielle ; Préteau, qui dans les liens destinés au crime, avois forcé les Juges ... à reconnoitre l’empire de la vertu ; qu’ils avoient acquitté, mais qu’un seul membre du précédent gouvernement (en qualifiant ces prétendus Juge de contre-révolutionnaires, uniquement à cause de ce petit relache à leur férocité) les a bientôt contraint à devenir tes bourreaux, et à qui Fouquier-Thinville, ce scélérat inépuisable en atrocité, n’a pardonné cette velléité de justice, que parce que c’étoit la première fois qu’ils avoient oublié leur mission infernale ; Bailly, dont la vertueuse philosophie a supporté l’ignominie d’un supplice qui n’avoit point été ordonné, ta place est marquée parmi les grands hommes qui vont à l’immortalité. Et vous tous, innocentes et nombreuses victimes des scélérats qui, sous le masque d’un faux patriotisme, s’étoient coalisés contre la Patrie, sans ces monstres dont les forfaits ont été trop long-temps impunis, vous seriez encore parmis nous.



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