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3e volet des Contes Grammaticaux d'ORSENNA

Audrey
   Posté le 09-06-2007 à 18:29:35   

Erik Orsenna veut redonner le plaisir de la langue française


Erik Orsenna le 24 mai 2007 à Paris

L'académicien Erik Orsenna publie début juin le 3ème volet de ses contes grammaticaux, pour défendre la langue française malmenée par le jargon académique et redonner "le plaisir du texte".

"C'est parti d'une colère, d'une irritation. Je ne comprenais pas les questions qu'on posait en français à mes enfants. Une sorte de jargon continue d'envahir l'enseignement des lettres... On a privilégié l'analyse à la pratique, on a cassé le plaisir du texte" explique-t-il.

Best-seller inattendu, son premier conte, "La Grammaire est une chanson douce", s'est vendu à 200 000 exemplaires en 2001, et "Les Chevaliers du subjonctif" à 150 000 trois ans plus tard, selon le magazine Livre Hebdo.

"Succès de vente, mais surtout succès d'utilisation par les professeurs", souligne Erik Orsenna, l'oeil bleu derrière ses lunettes cerclées.

"La Révolte des accents" (Stock), troisième volet de la saga, vient de sortir en librairie. Car si le développement d'Internet marque un retour en force de l'écrit, les accents sont les premières victimes des nouveaux modes de communication et disparaissent des mails ou des SMS.

"La langue française est inséparable des accents, plaide-t-il. S'il n'y a pas d'accents, il n'y a pas de sel, puisqu'ils servent à distinguer.
La plupart n'ont été introduits en France qu'au XVIème siècle, justement parce qu'on n'avait pas assez de voyelles et de consonnes pour tout exprimer".


Défendre le français permet, selon lui, de restaurer le lien entre les générations. "La langue française, c'est notre République, notre chose commune. Pour retisser le lien social, il faut que tout le monde parle la même langue", explique Erik Orsenna.

"Avec internet, celui qui n'est pas capable d'écrire couramment est mort socialement. Et si on n'a pas réglé le problème en classe de 6e, après il est extrêmement difficile de rattraper le retard. L'écrit devient le juge de paix. Si on n'a pas l'écrit, on reste derrière la porte", poursuit-il.

Economiste, romancier, Prix Goncourt 1988 pour "L'Exposition coloniale", Orsenna se considère avant tout comme "un pédagogue". "Si le conte est réussi, il est commun à tous. Il accompagne les profs et les élèves", note-t-il, entre deux invitations à intervenir dans des collèges ou des lycées.

En février dernier, son essai "Voyage au pays du coton" (Fayard) a obtenu le Prix du livre d'économie 2007 : "On l'utilise aujourd'hui dans des classes d'économie. Ca vaut tous les Goncourt !".

Après le pays du coton, il s'apprête à sillonner le monde pour une enquête planétaire sur l'eau, et prépare un nouveau roman, avant un dernier conte sur la ponctuation. "A huit ans, je voulais être Tintin, s'amuse-t-il. Je le suis à 60".


"La Révolte des accents"
d'Erik Orsenna
Editions Stock
(136 pages - 13,50 €)


(AFP - 09/06/07)
ThunderLord
   Posté le 10-06-2007 à 02:58:44   

Redonner le gout de la lecture et l'amour du français, voilà une belle croisade !

Je n'avais jamais entendu parler des livres de ce monsieur, mais j'y jetterai volontiers un oeil, ne serait-ce que par curiosité.