Sujet : La VIOLE du ROI SOLEIL célébrée en octobre | | Posté le 04-10-2006 à 16:59:40
| (AFP - 04/10/06)
Versailles et Paris célèbrent Marin Marais, "la viole du Roi Soleil" 2 festivals célèbrent cet automne dans les 2 lieux de sa vie, Versailles et Paris, la naissance il y a 350 ans de Marin Marais, le maître de la viole au legs considérable révélé au grand public par le film "Tous les matins du monde", mais aussi le compositeur d'opéras. Marin Marais (1656-1728) a servi à la cour pendant 46 ans, comme joueur de viole de gambe (sorte de luth à archet tenu entre les jambes) : - à la Chambre du Roi (1679-1725), - et comme "batteur de mesure" (chef d'orchestre) à l'Académie royale de musique (1695-1710). Celui qui incarna "la viole du Roi Soleil" (Louis XIV) occupe une place centrale dans l'histoire de cet instrument en France, exploitant toutes ses possibilités expressives, notamment son caractère raffiné et intimiste. Mais la famille des violes fut concurrencée et bientôt supplantée au cours du XVIIIe siècle par celle des violons (violon, alto, violoncelle...), plus puissants et moins aristocratiques. Il a fallu attendre le XXe siècle, et surtout sa seconde moitié, pour assister à la redécouverte de la viole, grâce au travail de gambistes comme l'Espagnol Jordi Savall et le Belge Wieland Kuijken. Un film allait faire beaucoup pour la renommée de l'instrument au-delà du cercle des initiés, "Tous les matins du monde" d'Alain Corneau, d'après un roman de Pascal Quignard, qui relate la relation difficile entre le violiste (joué par Gérard Depardieu ou son fils Guillaume, suivant l'âge ) et son maître Sainte-Colombe (Jean-Pierre Marielle). Récoltant 3 Césars en 1992 dont celui de la "meilleure musique", enregistrée par Jordi Savall, ce long métrage allait susciter un formidable engouement pour la viole de gambe, notamment dans les conservatoires, et son plus illustre serviteur, Marin Marais. 14 ans plus tard, le 350e anniversaire de la naissance du compositeur est inscrit au calendrier des célébrations nationales et fêté par le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV), qui lui consacre pour la première fois ses "Grandes journées" annuelles, du 6 au 23 octobre. Après la projection de "Tous les matins du monde" vendredi, la fête battra son plein dès le lendemain avec "Alcide", tragédie lyrique que Marais a composée avec un des fils de Lully (Louis), interprétée ici à l'Opéra royal par Les Paladins et les Chantres du CMBV sous la direction de Jérôme Corréas. Puis les "Grandes journées Marin Marais" donneront l'un des 3 autres opéras d'un compositeur qui, formé par Lully, a montré de belles dispositions pour le genre lyrique : déjà exhumée à Beaune et Montpellier par Hervé Niquet, "Sémélé" sera donnée par le même chef le 23 octobre au Théâtre des Champs-Elysées à Paris. Entre-temps, le Ricercar Consort proposera quelques airs et suites extraits des tragédies "Ariane et Bacchus" et "Alcyone" (célèbre pour sa "tempête" ), et les violes expertes de Jordi Savall, Christophe Coin ou Marianne Müller exploreront de vastes pans du répertoire instrumental du compositeur. Paris, la ville où est né et mort le gambiste, ne sera pas en reste, avec un "Festival Marin Marais" plus modeste mais porté avec foi par Jean-Louis Charbonnier, qui fut assistant musical sur le tournage du film d'Alain Corneau, et sortira le 13 octobre les 14e et 15e disques (Ligia Digital) de son intégrale en 22 CD des 584 pièces pour viole et basse continue du compositeur. L'un des temps forts de cette manifestation (20 octobre-9 décembre) sera la pose, le 22 octobre, d'une plaque commémorative en l'église Saint-Médard, où Marin Marais fut baptisé le 31 mai 1656. |
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