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On trouve de tout au 36 rue des Morillons

Audrey
   Posté le 19-10-2008 ŕ 23:46:14   

Robe de mariée égarée ? Essayez les "Objets trouvés" !

Langouste naturalisée ou coucou suisse égarés ?
Essayez le "36, rue des Morillons" (Paris XVe), le plus grand centre d'Objets trouvés d'Europe que gère un des services de la Préfecture de Police.

"Plus de 130.000 articles nous sont parvenus depuis le début de l'année", note Patrick Cassignol, responsable de l'équipe de 37 personnes chargées d'enregistrer, étiqueter, faire estimer et ranger les biens orphelins. "Et retrouver leurs propriétaires, autant que faire se peut".

Au hit-parade des objets trouvés :
- les pièces d'identité,
- suivies des lunettes de vue,
- des clés,
- des téléphones portables (7.000 en 2007),
- des clés USB (en forte augmentation),
- et des parapluies (2 à 3.000 par an).

"Comptez environ 700 arrivées par jour, précise le maître des lieux, et quelque 400 lettres aussitôt envoyées aux 'perdants' identifiables".
"Sur les 181.000 objets amenés l'an dernier par la RATP (le plus grand pourvoyeur), les grands magasins, les musées, les aéroports, ou les taxis de Paris et de la petite couronne, autour de 25% ont été restitués".

L'institution, créée il y a plus de 200 ans, et qui reçoit en moyenne 320 personnes par jour en quête du portefeuille introuvable, est parfaitement rodée. "Il ne faut pas dix minutes entre la demande et la restitution d'un objet en échange de 10 euros pour frais de garde".

Aussitôt enregistrés et étiquetés à leur arrivée, caddies, peluches, sacs (préalablement soumis à une fouille en raison d'éventuels explosifs), sont acheminés au "magasin", en sous-sol.

Sur 530 m2 s'y succèdent des allées d'étagères métalliques où viennent s'entasser d'un côté les petits objets orphelins, de l'autre les grands.
Ici les parapluies, là les sacs à dos. Jusqu'ici, rien que de très banal.

Mais, là, ces fauteuils roulants qui n'ont toujours pas été réclamés ?
"Ils servent généralement à de faux handicapés qui font la manche et fuient lors d'un contrôle policier, sourit Patrick Cassignol. Il y a peu de chance qu'on les réclame. Ils finiront aux Orphelins de France ou à l'Ordre de Malte".

Les objets, une fois trouvés, ne sont pas abandonnés pour autant.

Ceux dont la valeur est inférieure à 100 euros sont gardés pendant quatre mois. Passés ces délais, les papiers et clés sont passés au broyeur, les lunettes adressées à une association caritative, les objets donnés à un brocanteur ayant passé un marché avec le service des Domaines qui les revend aux enchères ou les donne à Emmaüs.

Pour les bijoux, téléphones portables dernier cri ou tout bien estimé à plus de 100 euros, conservés dans un enclos plus sécurisé, les délais sont étendus à dix-huit mois.

"Tout ce que vous trouvez dans le commerce, vous le trouvez ici", résume Jean-Luc Faidherbe, responsable du magasin, avisant ici un paquet de couches jetables, là un lot de trottinettes.

Certes, mais comment cette robe de mariée a-t-elle atterri au "carré des insolites", aménagé à la manière d'un cabinet de curiosités, avec le coin des musiciens (cornemuse, saxo...), celui des vanités (crânes humains) ou encore de l'armée (masque à gaz, poignard de l'US Army datant de la guerre de 14) ?
"La robe de mariée a été apportée par un chauffeur de taxi. Les futurs époux, qui l'avaient placée dans le coffre du véhicule, se sont vivement disputés, puis séparés. Ils ont payé la course, mais ont oublié la robe". "Elle n'a jamais été réclamée", précise Patrick Cassignol.

(AFP - 19/10/08)