Sujet :

Tirez pas sur le caviste

Pierma
   Posté le 16-02-2008 à 10:04:05   

Il s'agit du thème d'un concours de nouvelles signalé par Audrey. Je vous livre (en 3 épisodes) ce que j'ai envoyé.

Comme les occasions de tirer sur un caviste sont rares - je l'espère pour eux - je n'ai pas trouvé mieux que l'illustration d'une phase (réelle) de la Grande Guerre, où les Allemands sont descendus à travers la Champagne.... et dans ses caves.


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La cuvée de la victoire.


Le père Lenain ne craignait pas la guerre. Il ne la voyait même pas. Pour l’essentiel, son travail s’effectuait dans la cave de la propriété Bertrand. Quand il sortait faire un tour dans les vignes pour surveiller la maturation du raisin, le village semblait inchangé. Après une vie passée à réaliser le meilleur champagne de Champillon – c’était son opinion – Auguste Lenain s’en félicitait. D’esprit peu conquérant, son unique concession à l’Aventure avait consisté à prénommer son aîné Ulysse, une originalité qui lui donnait aujourd’hui pleine satisfaction. Avec un prénom pareil, on pouvait espérer que ce fils revienne vivant de la guerre, même s’il devait tarder en chemin.

Sa fille cadette assurant son linge et son couvert, le vieil Auguste, à soixante ans, envisageait l’avenir avec sérénité. On allait tordre les Boches en trois mois. Ce mois d’août 14 était le plus chaud depuis un siècle, et tout indiquait la probabilité d’une fabuleuse cuvée de la Victoire, si la grêle ne s’y mettait pas.

La guerre ne se signalait que par des détails irritants. Pour effectuer cette opération si particulière au champagne, qui consiste à faire pivoter régulièrement chaque bouteille d’un quart de tour, on avait dû embaucher des femmes. Les voir parcourir les galeries de son domaine réservé lui était insupportable. Passe encore que les femmes aident aux vendanges, mais travailler le vin est un métier d’homme.

Et puis ces vendanges s’annonçaient mal. Les jeunes ne seraient pas là et on allait manquer de bras. On risquait même de manquer de chevaux, à cause des réquisitions. Pour le reste, la guerre n’était pas autrement gênante, et les affaires devaient marcher aussi vite que les armées, à voir ce qui chaque jour sortait des caves pour être expédié.

Tous les vignerons de Champillon éprouvaient la même quiétude, jusqu’à ce communiqué de l’Etat-Major, qui éclata comme un obus sur la place du village, le 29 août : « La situation de notre front, de la Somme aux Vosges, est restée aujourd’hui ce qu’elle était hier. Les forces allemandes paraissent avoir ralenti leur marche. » Le tambour de Champillon, après son annonce, fut assailli de questions, pressé de répéter. Quinze jours après son entrée en Belgique, l’armée française était en pleine retraite. Pas de doute, il y avait risque d’invasion.

Dans les départements du Nord et de l’Est, qui ont vu trois invasions au siècle précédent, ce mot revêtait une signification précise. Les paysans savaient quoi faire. Enterrer les quelques richesses de la maison, rassembler les provisions et les vêtements, prévoir des abris dans les bois voisins, cacher les fusils de chasse… Les vignerons, eux aussi, avaient vu passer les Cosaques, il y a tout juste un siècle, puis les Kayserlicks l’année suivante. Et Auguste Lenain lui-même se souvenait très bien du passage des Prussiens, en Soixante-dix. Il avait seize ans. Pour les vignerons, invasion signifiait un problème supplémentaire : si ces bougres là devaient revenir, il y avait des précautions à prendre pour protéger les caves, autant qu’on pourrait.

Auguste se rendit à l’Auberge Neuve, où les anciens commentaient les nouvelles. Les combattants de Soixante-dix étaient au sommet de leur vie, jamais on n’avait tant eu besoin de leur avis. Ce soir là ils indiquèrent l’ordre des urgences : la première chose à faire était de murer dans chaque cave la « galerie des millésimes », celle qui abritait les meilleurs années, qu’on laissait vieillir. Pour masquer cette galerie on utilisait la pierre tirée de la cave elle-même, et un ciment spécial mélangé de terre pour donner l’aspect d’un vieux mur, une recette qui avait fait ses preuves. Après cela, on devrait rassembler le nécessaire pour aller s’installer dans le bois voisin, le temps de voir venir. Les soldats ivres sont dangereux, et la fréquentation des caves leur donne volontiers l’humeur galante. Auguste Lenain se renfrogna, pensant tout à la fois à la vertu de sa fille et à ces vendanges prochaines qui risquaient de rester sur pied. La cuvée de la Victoire, pauvre ami ! Si on sauvait la cuvée du siècle, celle de 1900, qui dormait dans la galerie des millésimes, ce serait déjà quelque chose.

Toutes les caves de Champillon connurent une intense activité dans les jours suivants, qui redoubla au passage des premières troupes en retraite. Les convoyeurs poussaient leurs chevaux, pressés de dévaler vers Epernay pour passer les ponts et se mettre à l’abri derrière la Marne. Passèrent ensuite les canons de 75, les artilleurs assis sur les affûts et les caissons. A leur air fermé, on pouvait voir que les choses n’allaient guère. Les boches marchaient sur Reims, dirent-ils. Les gens du village chargèrent les charrettes pour se réfugier dans le bois de Bellevue, là où commence ce massif forestier qu’on appelle curieusement la Montagne de Reims, et dont Champillon, tout au sud, constitue une sorte de balcon sur la Marne. De là, on pouvait voir qu’une intense activité régnait à Epernay. Passage obligé sur la rivière, la ville serait peut être défendue, à moins qu’on ne fasse sauter les ponts.

Au matin du 4 septembre arrivèrent les troupiers couverts de poussière, sales, harassés et barbus, dont les pantalons rouges avaient viré au gris de la défaite. On leur amena spontanément des bouteilles, les officiers consentant. La troupe crevait de faim et un coup de fortifiant ne ferait pas de mal. Le soir venu, on se dirigea vers les bois, sans verrouiller les portes des maisons et des caves. Les femmes du village suivaient les charrettes, portant des hottes de vendangeur remplies de pains. En serre-file, le maire de Champillon, un certain Jules Voisin, pressait le mouvement. Un capon, ce Voisin ! Il poussa les hauts cris quand Auguste lui dit qu’il allait rester en arrière, pour observer l’arrivée des boches. Surtout, qu’on ne le voie pas ! La sûreté de la population en dépendait. Auguste pensait surtout à la sûreté de la cave Bertrand. Il resta en bordure du bois, caché dans un buisson pour observer le village et la vallée. Il allait y passer le plus clair des sept jours suivants.

Les boches arrivèrent dès le lendemain matin. Il en défila toute la journée. On entendit les échos d’un combat aux approches d’Epernay, puis la canonnade s’éloigna vers le sud. Les ponts n’avaient pas sauté. Auguste estima qu’au moins une compagnie s’était installée au village, sans doute de l’intendance. Ils avaient commencé par établir une navette entre les caves et les boches qui passaient. Auguste essaya d’estimer le nombre de bouteilles en comptant les soldats. Il en perdit rapidement le compte. Sûr que ces cochons-là pillaient son vin ! Des années de travail s’en allaient dans les musettes, Auguste n’en décolérait pas. Au sud le roulement du canon continuait, et d’ailleurs il ne cessa pas pendant quatre jours, parfois même la nuit. On devait se battre du côté de Champaubert. Avec un peu de chance, tous ces jeunes gars comme son Ulysse allaient mettre la pile aux casques à pointe. Par patriotisme, Auguste priait pour que les Français reviennent. Et par amour de son métier et de son vin, pour qu’ils reviennent vite.


Edité le 17-02-2008 à 22:57:58 par Pierma


Pierma
   Posté le 24-02-2008 à 17:27:03   

Pour ceux qui ont lu le début - s'il y en a - je précise que le soldat Ulysse Lenain a réellement existé.

Par contre, il n'a sans doute jamais mis les pieds à Champillon. Moi non plus, d'ailleurs. Bien utiles, Google Earth et Trek Earth.

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Au matin du 10 septembre, il commença à espérer. Dans la vallée, des convois de ravitaillement allemands repassaient les ponts. Il alla prévenir les gens du village, qui cantonnaient tant bien que mal sous des bâches tendues. Plusieurs vignerons revinrent avec lui. Parmi eux, Victor Lamotte, son meilleur ami, un gaillard d’exception, dont le champagne était ‘’presque’’ aussi bien élevé que le sien. Dans la soirée, la retraite allemande devint certaine : des groupes nombreux de fantassins remontaient à leur tour. Les boches allaient-ils fortifier le village, pour défendre la côte ? L’idée était excellente de leur point de vue : les caves, qui couraient loin sous la colline, pouvaient résister à n’importe quel bombardement d’artillerie. Les malheureux vignerons ne vivaient plus.

Ah il était bien bon le Jules Voisin ! Soucieux de ‘’rassurer la population’’, n’avait-il pas inventé « qu’en enivrant l’armée allemande, Champillon contribuerait à la victoire française » ? Parmi les vignerons, on jurait que ce sacrilège lui coûterait sa réélection. Triple sacrilège, d’ailleurs : le champagne ne soûle pas, il donne du coeur quand on fatigue, et il est réservé aux gens de qualité. Tout champagnard sait cela. « A moins » disait Victor Lamotte, opposant en chef, « que Monsieur le maire ne considère Messieurs les Allemands comme des gens de qualité ? » Là-dessus, Victor prenait un air crâne pour assurer que les boches avaient bien bu, mais qu’ils allaient bientôt trinquer. Et il y aurait une tournée pour le Jules Voisin. Quelle idée aussi, à Champillon, d’élire un maire qui ne soit pas vigneron ? La politique était bien compliquée, avant la guerre. Mais on allait y mettre bon ordre. Si du moins les boches étaient assez bons pour laisser le village debout jusqu’aux prochaines élections, l’année prochaine.

On ne fut rassuré que dans la soirée du lendemain. Après le passage de plusieurs régiments, on vit passer quelques groupes de trainards, puis plus rien. Il ne restait qu’à attendre l’armée française. Mais Auguste stupéfia ses amis en annonçant qu’il descendrait au village dès le lendemain matin, pour voir dans quel état se trouvait sa cave. On eut beau se récrier, Victor lui remontrant qu’il pouvait rester des soldats dans le village, que cette cave après tout n’était pas sa propriété… il n’en voulu pas démordre. Au matin, il quitta seul l’abri du bois et s’approcha en se défilant parmi les vignes, plus prudent à mesure qu’il approchait des premières maisons.

Champillon semblait désert. Des bouteilles vides partout, évidemment. Il s’y attendait, mais fut troublé par le silence, contrepoint bizarre de cette noce désertée. Où étaient donc les invités ? Dans la rue de la Renverse, les bouteilles avaient roulé pour s’accumuler en tas au pied des perrons, sous les arcades des porches, devant les portes fermées. Mais pas un bruit. Un chat en maraude sortit d’une cuisine, se faufila entre quelques bouteilles alignées sur le seuil, debout comme des quilles, et commença à descendre la rue. Rien ne bougeait. Auguste se dit qu’il ne risquait guère plus de coups de fusil que ce chat perdu, et le suivit. Il avait déjà atteint le bas de la rue lorsqu’il réalisa sa stupidité : les soldats font la guerre aux hommes, alors que les chats se promènent avec un drapeau blanc. Mais les portes ouvertes, les cuisines en désordre, une cour pleine de paille salie, une cantine abandonnée sur le rebord d’une fenêtre, les vitres brisées et toujours aucun bruit : les Allemands étaient partis. Il jeta un œil sur la place, aperçut le portail grand ouvert de l’église, les bancs disloqués qu’on avait tiré dehors, puis le bar-tabac dont on avait arraché les deux battants. Ces vandales avaient décidément tout vidé : l’église, le bar-tabac et les bouteilles. Pas une seconde il n’imagina que l’église avait servi d’infirmerie.

Vous verrez que ces saligauds ont bu le vin de messe à la sacristie. Des brutes ! Pas fameux, pourtant, et Dieu sait que le curé de Champillon ne craignait guère pour ses burettes. Mais des gens qui mettent leurs chevaux à l’église sont bien capables de préférer le vin de messe au champagne. Il rigola – ça leur passera avant que ça me reprenne - et s’avança sans inquiétude vers la première rue à sa gauche, passant au large des maisons à cause des bouteilles, des restes de mobilier et des matelas qu’on avait jetés dehors. Sur la colline, debout devant les buissons, Victor et ses amis le virent passer droit devant la mairie et gagner à pas tranquilles le porche de la maison Bertrand. Il faisait une cible magnifique. Pas de doute, Auguste était fou ! Ou peut-être courageux, qui sait ? A vrai dire, on n’en savait trop rien : les occasions de montrer son courage lui avaient manqué. D’un autre côté, son allure paisible devait le protéger, mais s’il restait une arrière-garde dans le village, on pouvait être sûr qu’elle était bien imbibée et se battrait furieusement, surtout contre un homme seul. Les yeux rivés sur le village, Victor attendait à chaque instant l’écho du coup de feu qui allait étendre pour le compte le premier caviste de Champillon mort pour la France. Soit il y a un Dieu pour les inconscients, soit les Boches n’avaient laissé personne : on vit Auguste marquer un temps d’arrêt sous le portail de la propriété, puis traverser la cour et passer le porche de la cave. Victor décida ses compagnons à descendre à leur tour, et envoya quelqu’un prévenir les gens du village. A vrai dire, il ne pouvait se montrer moins courageux que son ami. Son prestige était en jeu.

C’est au passage sous le portail de ‘’sa propriété’’ que le premier bruit ramena Auguste à la réalité de la guerre : sur sa droite, un cheval broncha. Invisibles depuis la rue, il y avait trois chevaux sellés dans la cour, attachés par une longe à l’anneau du corps de logis. Des uhlans ! Les selleries exotiques, un pennon aux couleurs jaunes et noires de la Prusse. Pétrifié, il resta sans bouger un instant, puis décida de marcher vers la cave. Après tout les uhlans étaient des lanciers. Le temps de sortir du logement du maître, ils pouvaient toujours courir pour lui mettre un coup de lance ou de sabre : dans sa cave, il était chez lui, il en connaissait chaque recoin. La tête bourdonnante, Auguste était bien empêché de seulement se demander s’il était courageux ou non : il s’appliquait à prendre un pas naturel et un air dégagé. Jésus Marie Joseph, faites qu’ils ne soient pas dans la cave ! Il s’avança dans l’ombre du porche, se disant que ses adversaires pouvaient bien utiliser des carabines. Il n’avait pas vérifié sur les chevaux. Le silence retomba sur lui au moment où il passa la porte ouverte à double battant. Un silence moins oppressant que celui du village, parce que naturel en ce lieu, où il était le premier à pénétrer chaque matin. Ce silence est celui du travail bien fait. Face à lui, la plateforme de chargement, la grande salle et les trois départs de galeries ouvertes. A sa gauche, des casiers sur quatre rangs, dont l’implantation bizarre dans l’espace de chargement masquait la galerie murée. Elle était intacte. En voilà une que les boches n’avaient pas trouvée. Allons, tout allait bien. Les uhlans n’étaient pas dans la cave, il aurait entendu même le ronflement d’un dormeur, et il avait sauvé la réserve la plus précieuse. Le vieux Lenain poussa un soupir d’aise, avant d’aller regarder l’état des galeries ouvertes. Le coup de fusil le prit complètement par surprise.

Le bruit effrayant résonna sous la voûte dans une cascade de verre. « Saloperie! » Accroupi par réflexe, il se réfugia entre deux rangées de casiers. Il était cuit ! S’il essayait de regagner la porte il allait se détacher sur la lumière. Le verre qui continuait à cascader ne lui donnait aucune indication : la balle avait traversé plusieurs rangs, mais impossible d’y repérer une trajectoire. Il pensa au sabre qui servait pour les dégustations dont on honorait les notables de passage, à l’endroit précis où il se trouvait, devant la galerie la plus prestigieuse. Mais le sabre d’apparat avait été mis en sûreté au premier jour. S’ils le savaient désarmé, les ulhans allaient se ramener frais comme l’œil, la carabine à la main. Et allez donc expliquer à des Hussards de la Mort qu’il n’était pas soldat. Auguste Lenain chercha le point le plus sombre autour de lui. S’il pouvait desceller un passage vers la galerie cachée, il y serait introuvable. Mais tout montrait qu’il n’aurait pas le temps.

Pendant que commençait ce cache-cache, le groupe des vignerons de choc descendait la colline, démarche calme et assurée. Militaire, en somme. Ils étaient l’aile marchante de Champillon et se devaient de reprendre le village. Et puis l’armée française allait revenir, il convenait qu’elle trouve le village en ordre et des français pour l’accueillir. Chacun parmi les vignerons pensait sans le dire aux caves grandes ouvertes, qui avaient bien assez mérité de la Patrie. Il était temps de suivre l’exemple du père Lenain et d’aller y mettre barre, avant que les lignards vainqueurs ne reviennent s’offrir une tournée.

Le coup de fusil tiré chez Bertrand leur parvint très assourdi, au moment où ils s’engageaient dans la rue de la Renverse. Bon Dieu, pourvu que ce ne soit pas pour Auguste ! Prudents, ils descendirent jusqu’à la place, avant de monter dans les greniers : jeu d’enfant qu’ils avaient tous pratiqué, les maisons collées autour de la mairie communiquaient entre elles. Ils allaient se rapprocher de la maison Bertrand pour voir ce qui se passait.

Coincé entre ses casiers, Auguste n’en menait pas large. Deux coups de fusils venaient d’éparpiller une nouvelle cascade de verre autour de lui. Dans l’intervalle, il n’entendait aucun mouvement. Une idée lui traversa l’esprit : il fallait faire du bruit pour dissuader les boches. Ils n’étaient que trois, après tout. La solution lui apparut soudain : il attrapa une bouteille, détoura le collier et fit sauter le bouchon. Répercuté par la voûte, le bruit faisait de l’effet. Restait à savoir si les gaillards d’en face sauraient faire la différence. Mais après tout, ils n’étaient ni vignerons ni champenois. Ça pouvait marcher. Pour plus de vraisemblance, il hurla comme un possédé. « Venez-y donc, fumiers ! » La réponse, immédiate, le stupéfia : « France ! » Qu’est-ce que c’était que cette histoire ?

Les tractations durèrent plus de deux heures. Ses adversaires n’étaient pas de la première fraîcheur. Depuis cinq jours, ils se planquaient en fond de galerie, alimentés uniquement au champagne, dont ils enlevaient les bouchons sans faire de bruit, un exercice qui leur valait de belles frayeurs : on entendait régulièrement des boches entrer et sortir de la cave, et s’ils étaient découverts ils ne donnaient pas cher de leur peau. Passant à Champillon, ils s’étaient discrètement enfilés dans la cave, avec l’idée de boire un bon coup avant de repartir. Mais la fatigue avait pris le dessus et ils s’étaient endormis après quelques bonnes rasades, pour se réveiller le lendemain coincés au fond d’une cave qui parlait allemand. Pas bon, tout ça. A supposer qu’il existe encore une armée française, ils étaient à tous les coups portés déserteurs. La délivrance, si elle arrivait, pourrait leur valoir des moments difficiles. Bref, ils s’étaient offert la cuite de leur vie, jusqu’à l’attaque de leur repaire par le vieux Lenain. Surpris par ce retour offensif des Allemands, ils avaient ouvert le feu pour qu’on leur foute la paix. Une motivation militaire qui en vaut bien d’autres.

Le plus lucide réussit malgré tout à se rappeler son nom et son régiment. Xavier Berthod, sergent au 60ième RI, le régiment de Besançon. A tout hasard, Auguste donna le nom du régiment de chasseurs où il avait fait son service 40 ans auparavant, ce qui parut rassurer le Xavier. Malgré tout il fallut une bonne heure de conversation, militaire et viticole, pour que celui-ci consente à admettre que l’attaquant était français. Tout y passa : les mérites comparés des régiments d’infanterie et des chasseurs à pied, ceux du vin d’Arbois et du champagne millésimé – une comparaison pénible qu’Auguste supporta sans broncher – avant que Xavier Berthod, émergeant des brumes de l’alcool et du fond de la cave, consentit à une reddition spectaculaire, a l’issue de laquelle Auguste se retrouva nanti de trois fusils Lebel. Il sortit donc de la cave suivi de trois soldats durement entamés par l’épreuve, mais qui n’avaient pas lâché leurs bouteilles.

Tout de même, avant de s’aventurer à l’extérieur, le vieux Lenain voulut s’assurer que les boches ne les attendaient pas dehors. Après tout, ces chevaux de cosaques n’étaient pas venus là tous seuls. Peine perdue, Berthod et ses deux pioupioux sortirent en brandissant leurs bouteilles. Auguste constata qu’on ne leur tirait pas dessus, et sortit à son tour.

Du haut de son grenier, le commando de vignerons avait sagement attendu pour voir ce qui sortirait de chez Bertrand. Ils ne pensaient guère qu’Auguste put en réchapper, et se voyaient contraints d’attendre l’arrivée de l’armée française pour éclaircir l’histoire, pendant que toutes les caves de Champillon baillaient leurs portes grandes ouvertes. Autant dire que le retour victorieux de l’armée promettait d’être arrosé. Ils s’en mordaient les poings, mais il n’était pas question d’aller investiguer la cave du mystère avec des couteaux de cuisine. La seule chose qu’ils n’avaient pas imaginée se produisit donc deux heures après le début de la fusillade : l’armée française victorieuse sortit de la cave et vint s’affaler dans la cour.
Pierma
   Posté le 02-03-2008 à 16:22:47   

3ème et dernier épisode des aventures d'Auguste Lenain.

A la demande générale.

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Passé le premier soulagement, l’élite de Champillon rejoignit Auguste Lenain en se tapant sur les cuisses. Est-ce que ce bougre là n’avait pas réussi à faire des prisonniers français ? Avait-on vraiment entendu des coups de feu ou des bouchons qui sautaient ? Le vieil Auguste se sentit défaillir. Non seulement il s’était fait tirer comme un lapin, mais il devenait le dindon de la farce. Ce fut Victor Lamotte qui le tira de cet embarras.

Victor restait intrigué par la présence des chevaux des uhlans. Ils pourraient sans doute les garder pour les vendanges, très bien, mais où étaient les cavaliers ? Il prit un fusil, demanda à Auguste de s’armer pour l’accompagner, et partit visiter le corps de logis et la cave. La cuisine de la maison du maître révéla deux hussards en uniformes noirs à dolmans, avec l’insigne à tête de mort sur le casque à pointe, ivres morts et ronflants. Le fusil qu’on leur colla sous le menton les intéressa médiocrement, ce qui permit aux deux amis de ficeler deux prisonniers tout à fait réglementaires, qu’ils prétendirent avoir assommés pour les faire tenir tranquilles. On pouvait d’ailleurs prévoir qu’ils se réveilleraient avec un sérieux mal de crâne, les vertus thérapeutiques du champagne montrant là quelques limites.

Revenus dans la cour après ce fait d’armes, ils trouvèrent le sergent Berthod ragaillardi par la lumière du jour. Le fusil à la main, il prétendait avoir tiré sur un boche dans la cave, la veille au soir, ou la veille au matin, en tous cas il fallait vérifier. Auguste se dit que Berthod devait parler des coups de fusil qu’il lui avait expédié, mais garda cette réflexion pour lui. Renseignements pris, on trouva sur la plateforme de charge le corps du troisième hussard, qu’une balle en plein front avait dessoûlé sans recours. Même si Xavier Berthod prétendait être le meilleur tireur de sa compagnie, pareille précision plaidait sans doute davantage pour les vertus militaires du champagne que pour celles du tireur. Reste que ce coup inattendu transformait les trois lascars en assiégés victorieux, témoins à l’appui, ce qui vaut mieux qu’être classé déserteurs. Deux ou trois ivrognes germaniques et patentés découverts ici ou là, et agréablement dépourvus d’esprit combatif, permirent d’améliorer le score. Champillon vivait son miracle de la Marne.

Les cavaliers français du 13ème Hussard avaient traversé Epernay ce même 12 septembre au matin, et, tout comme Auguste Lenain, avaient subi un contretemps : il avait fallu déblayer à la main la grande rue remplie de bouteilles vides, parfois à hauteur de genoux. Impossible d’y hasarder les chevaux, ils se seraient brisé les jambes. Ils traversèrent ensuite la ville, où les habitants applaudissaient, criaient « bravo » et « courage » avec gravité. Pas de chansons, les acclamations folles du début août n’étaient plus de mise. La charge à la baïonnette en direction de Berlin avait commencé par une descente des boches entre Seine et Marne, on sentait bien que tout ne serait pas si facile. Les Hussards entamèrent ensuite la côte vers le plateau. Leur rôle consistait à suivre l’ennemi en retraite jusqu’au moment où ils se feraient tirer dessus, on ne savait pas exactement où les Allemands entendaient se remparer. Le drapeau français au clocher et les vignerons descendus à leur rencontre furent une bonne surprise. Des soldats français au village, gardant des prisonniers, voilà qui était mieux. Un lieutenant pressé pris quelques notes et promit de faire suivre les noms de ces civils et militaires aventureux. Il annonça que les boches foutaient le camp sur toute la ligne de front, ils ne reviendraient pas de sitôt.

Après cette annonce tous les gens du village descendirent du bois, et commencèrent la remise en ordre des maisons, dont beaucoup étaient devenues des porcheries innommables. Quand les régiments de fantassins français défilèrent, la vendange avait commencé. Les gamins comme les vieillards, tout le monde était dans les vignes. Jamais on n’avait travaillé autant avec si peu de bras. La guerre faisait peser sur le village un fardeau presque insoutenable, et pourtant il n’était pas question de gaspiller un seul pied de vigne, même si l’exploit paraissait impossible. On ne savait pas de quoi demain serait fait, et chaque tonneau rempli pouvait encore alimenter cette cuvée de la Victoire dont on parlait à nouveau. Au début octobre seulement on eut enfin le temps de souffler un peu. Le café-tabac retrouva un peu d’animation, et Victor Lamotte s’y tailla un franc succès lorsqu’il déclama la lettre de félicitation du préfet en personne, qui mentionnait également Auguste, pour leur conduite courageuse et digne d’exemple. Le préfet annonçait même que le sergent Berthod était proposé pour la médaille de guerre, à croire qu’il avait défendu le village contre toute l’armée allemande. On commença à plaisanter l’Auguste sur ses prisonniers français. Sûr que le préfet félicitait Auguste pour avoir capturé Berthod, et Berthod pour avoir retrouvé son fusil. Victor rappela qu’ils avaient capturé deux boches, et que Berthod s’était bien battu. Savait-on si les cavaliers boches n’allaient pas mettre le feu au village, quand Auguste était descendu pour les trouver là ? Les journaux étaient pleins d’histoires de villages incendiés et d’otages fusillés. Le vieil Auguste, jugé combattant d’opérette par les uns et héros de guerre par les autres – les élections se préparaient – haussa les épaules et retourna à ses préoccupations : surveiller la maturation du vin, qui promettait une fameuse année. Pas parfaite, il faudrait sans doute le marier avec du 1911, pour l’acidité, et peut-être du vin de l’année précédente, mais en tous cas la qualité et la quantité y étaient. Pas étonnant d’ailleurs, après un mois d’août aussi chaud. En Champagne, où le mélange de différentes années est autorisé, la mise au point de la cuvée de l’année donne lieu à des débats et des essais qui durent parfois jusqu’à la vendange suivante et même au-delà, lorsqu’on doit changer les bouchons et recompléter les bouteilles les plus anciennes. Nulle part le travail de caviste n’y est plus difficile, les champenois vous le diront avec la passion froide et têtue qui semble être la marque de ce métier, là-bas comme dans tous les vignobles de France.

Plus têtu qu’aucun autre, le vieil Auguste se passionna pour l’assemblage de la cuvée 1914, avec une rage d’autant plus froide que les plaisanteries de mauvais goût sur sa vocation de combattant de l’ombre reprenaient quotidiennement. Gardant au cœur l’espoir qu’il s’agirait malgré tout de la cuvée de la Victoire, il tint à démontrer une fois de plus qu’il n’y avait pas meilleur caviste à Champillon. Une chose que chacun savait mais que nul ne reconnaîtrait jamais, les vignerons sont ainsi. La Victoire ailée ne se montra pas cette hiver là, ni l’année suivante, ni celle d’après. Chaque vendange laissait espérer une cuvée de la Victoire, et chaque fois cet espoir était déçu. Jamais la Champagne n’avait élevé son vin avec autant d’attention, chaque année imposait de réaliser des merveilles. Et pourtant le monde était tout sauf merveilleux. Les petits bleus tombaient régulièrement, ces télégrammes officiels qui déplaçaient à chaque fois le maire et les gendarmes vers une famille endeuillée. La première vague suivit la victoire de la Marne, mais chaque printemps ramenait sa nouvelle offensive et le postier-télégraphiste de Champillon déprimait à chaque arrivée de la belle saison. Le télégraphe avait toujours été le messager des bonnes nouvelles, crépitant sans arrêt à la veille de chaque noce ou pour chaque fiançaille. Désormais le postier regardait son appareil avec inquiétude et chaque début de message le faisait sursauter. Le nouveau maire, Victor Lamotte, en arrivait presque à regretter son élection, mais on l’assurait que ses paroles de réconfort tombaient juste, et d’ailleurs on n’aurait pas supporté une année de plus les discours patriotiques du Jules Voisin. Celui-ci s’était déconsidéré à l’automne 14. La rafale de petits bleus qui arriva peu après le passage victorieux de l’armée lui avait donné l’occasion de se répandre en envolées grandiloquentes qui indisposaient jusqu’aux anciens. Aucune famille ne s’éprouvait heureuse d’avoir donné un martyr à la France. Plus sensible et plus sensé, Victor Lamotte savait au contraire dire à chacun le courage manifesté par le fils disparu, les qualités qu’ont lui connaissait et que ses camarades de combat avaient sans doute pu apprécier. Que dire d’autre ? Chaque été amenait son lot de mauvaises nouvelles, et chaque automne remettait le village à son labeur de forçat. Les soldats essayaient de venir en permission pour les vendanges. Revoir des jeunes dans les vignes donnait un peu de baume au cœur. Ce que les gars ne disaient pas, c’est qu’il était plus facile de retourner au front au milieu des jours de labeur. Chacun craignait que quelques jours tranquilles passés à visiter les familles et les caves ne le poussent à déserter. Revenir de permission était pire que monter à l’assaut, chacun d’eux le savait. Encore les jeunes vignerons revenaient-ils avec des bouteilles, que les copains accueillaient avec faveur. Le champagne, même bu le cul dans la boue, rappelait la saveur des jours d’antan.

Dans une pareille ambiance, les exploits militaires d’Auguste étaient décidément devenus un sujet de franche rigolade. Si nul ne mettait en cause ouvertement son courage, la cocasserie de son combat souterrain déridait même les hommes qui portaient le deuil. Cette fusillade entre caviste et pochards donnait à la vraie guerre un couleur moins redoutable. Auguste aurait aimé répliquer avec la violence contenue qui constituait sa vraie nature, mais il sentait bien que les autres avaient besoin de cette soupape. Rigoler de la guerre n’était pas si fréquent. Il n’aurait pas supporté qu’on mît en doute la suprématie de son vin, mais il laissait aux jeunes la suprématie militaire.

La seule inquiétude d’Auguste concernait Ulysse. Conforme à la légende de son prénom, celui-ci semblait décidé à ne jamais revenir de guerre. Il ne s’était pas montré une seule fois en permission, à croire qu’il se plaisait aux tranchées. Cette crainte du retour au village relevait d’une psychologie des tranchées qu’aucune famille n’aurait pu concevoir, Auguste moins qu’un autre, lui qui n’avait pratiquement jamais quitté sa cave. Le postier se présenta un matin avec un petit bleu à la main. Auguste avait pâli, mais ni le maire ni les gendarmes ne suivaient. Le télégraphiste expliqua qu’il avait pareillement sursauté à la lecture des premiers mots : « Vous informons officiellement…. » Mais il s’agissait d’autre chose : le caporal Ulysse Lenain s’était vu attribuer la Légion d’Honneur, avec une citation à l’ordre de l’armée, rien que ça ! Et à Verdun, encore ! En octobre 1916 le nom de cette bataille inspirait à tout le pays un respect angoissé, renforcé depuis février par une avalanche de petits bleus qui désolait tous les villages, mais Ulysse avait trouvé le moyen d’y faire du zèle. Allez savoir quel fait d’arme lui valait cet honneur. Auguste trouvait tout naturel que le nom de son fils fût associé à la première véritable victoire française. La légende attribuait la prise de Troie au héros de l’antiquité, il était donc dans l’ordre des choses que le caporal Lenain se soit distingué le jour même de la reprise du fort de Douaumont. Tout de même, Auguste aurait aimé savoir quelle ruse de guerre distinguait ainsi son rejeton du commun des troupiers, et priait pour qu’il ait hérité de la sagesse légendaire de son illustre prédécesseur. On aurait le fin mot à son retour, si toutefois il consentait à mettre moins de vingt ans à revenir au pays. Son gars lui écrivit peu après pour annoncer son départ vers l’armée d’Orient, dans le nord de la Grèce. Il allait affronter les Bulgares, une peuplade aussi exotique et improbable que les Troyens, qu’Auguste n’aurait pu situer sur la carte. C’était pousser un peu loin le mimétisme mythologique. Toutefois, le vent d’optimisme qui balaya le pays à la fin 1916 poussa une fois de plus Auguste Lenain à mijoter la prochaine cuvée de la victoire, travail d’orfèvre qui serait une déception de plus, du moins sur le plan militaire. Chacun au village s’accordait à dire, hors de sa présence, que le vieil Auguste atteignait désormais les sommets de son art.

La vendange qui devait s’avérer décisive fut finalement celle de septembre 1918. A vrai dire on n’y croyait plus. L’année avait commencé par une nouvelle ruée allemande au sud de la Marne, à la consternation de Champillon, mais cette fois la montagne de Reims avait tenu. Depuis les combats n’avaient pas cessé, et même l’armée américaine piétinait dans les Ardennes. Le 11 novembre, lorsque les cloches sonnèrent à toute volée, Auguste apprit que cette cinquième cuvée de la guerre serait enfin la bonne.

Comme de juste, Ulysse fut le dernier gars du village à revenir. Il avait musardé triomphalement de la Bulgarie jusqu’à Vienne, avant d’aller se chicorner avec les Rouges au fin bout de la Roumanie. Une bonne chose, d’ailleurs. Pour les vignerons attachés à chacun de leurs pieds de vigne, l’idée de propriété collective des terres figurait l’Apocalypse, et il n’était pas mauvais que le fils Lenain prenne un peu de temps pour écraser le diable. Toutefois, Ulysse finit par entendre le chant des sirènes et rentra chez lui, au printemps 1919.

Son arrivée fut un véritable événement dans le village. Le café-tabac était plein à craquer lorsqu’il y vint le premier soir, et la première question fut pour cette citation à l’ordre de l’armée, dont on doutait un peu. Ulysse déballa sa décoration, et le texte de la citation : au cours de la reprise de Douaumont, moins sanglante qu’on aurait pu le craindre, il avait surgi par surprise au milieu d’un groupe de mitrailleurs allemands, à vrai dire assez découragés de la tournure des choses. Une grenade dégoupillée dans chaque main, il avait menacé de les faire sauter avec lui, et ramené dix-sept prisonniers. Dans le café muet d’incrédulité, il passa à la ronde une photo sur laquelle on le reconnaissait en face du général Pétain, qui l’avait décoré de sa main. On examina la citation : Caporal Ulysse Lenain, 401ème d’infanterie, rien n’était inventé.

On allait remiser les plaisanteries devant cet authentique héros, lorsqu’un vigneron qu’Auguste n’aimait guère lança à la cantonade : « Dis donc, Ulysse, les prisonniers que t’as ramenés, c’était pas des Français, par hasard ? » Eclat de rire général. Le garçon déplia sa forte carrure pour marcher sur l’insolent, mais le commentaire qui suivit le prit à froid : « Parce que ton père, lui, il a réussi à faire trois prisonniers français ! » Auguste ne riait pas – « ce bougre de con n’a jamais vu un fusil de sa vie » - mais Ulysse se fit raconter l’histoire, et éclata de rire à chaque péripétie. Il félicita son père : combattre l’ennemi à coups de bouchons de champagne constituait une innovation guerrière méritante.

Ulysse étant de nature modeste, on parla davantage ce soir là des exploits du vieux caviste que de ceux du jeune guerrier. Le village s’offrit une tranche de rigolade comme on n’en avait connu de longue date, et qui marquait, à l’honneur de la famille Lenain, la véritable fin de la guerre. Revenait le temps de la joie. Sauf pour le vieil Auguste, furieux et crispé, qui n’appréciait guère d’être devenu la principale réjouissance de ce premier vrai soir de paix. Il était clair qu’on parlerait longtemps encore des exploits familiaux, et qu’il n’aurait pas le meilleur rôle.

Aux premières dégustations de ce printemps là, et bien qu’il n’ait pas démérité dans le travail du vin, Auguste Lenain ne put s’empêcher de trouver à sa cuvée de la Victoire un arrière goût amer.


Edité le 02-03-2008 à 16:25:58 par Pierma


ThunderLord
   Posté le 02-03-2008 à 16:59:06   

Excellent ! Je viens de le finir d'une traite, et j'apprécie beaucoup. Plein d'humour, et bien raconté. Si tu as d'autres nouvelles du même tonneau ( navré ) à nous faire découvrir, je vote pour
Pierma
   Posté le 05-03-2008 à 00:30:57   

Merci pour cette appréciation, qui me fait grand plaisir.
Audrey
   Posté le 05-03-2008 à 21:48:17   

Oups ! Désolée, Pierma, d'avoir mis si longtemps à réagir, mais je n'avais pas encore eu le temps de lire tes lignes.

Si avec d'aussi bons écrits tu ne remportes pas ce concours, ce serait à n'y rien comprendre ! Chapeau bas, Pierma On en vient à regretter de ne pas en avoir davantage à lire. Alors, n'hésites pas : la place ne manque pas sur le forum pour accueillir tes lignes, de lecture plus qu'agréable.
shoop.
   Posté le 06-03-2008 à 22:17:20   

C'est drôle, c'est attendrissant par moments, un peu triste parfois... y a un peu de tout en fait
Et je trouve que pour une nouvelle, elle est excessivement bien documentée. Tout bêtement bravo donc
Pierma
   Posté le 10-03-2008 à 23:05:50   

Merci à toutes les 2 pour cette invitation à récidiver.