Sujet : Stockage de 331 foetus à l'hôpital St Antoine | | Posté le 31-10-2006 à 22:53:45
| (AFP - 31/10/06)
Plusieurs centaines de foetus ont été stockés à l'hôpital Saint-Antoine 331 foetus ou corps d'enfants morts-nés, souvent conservés depuis plusieurs années, ont été stockés à l'hôpital parisien Saint-Antoine, a indiqué mardi l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), confirmant une information à paraître jeudi dans l'Express. L'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a mené des enquêtes dans plusieurs établissements, dont Saint-Antoine, après la découverte en août 2005 à l'hôpital parisien Saint-Vincent-de-Paul de 353 foetus conservés depuis plusieurs années "en dehors de tout cadre légal", et sans que les parents en aient été informés. Dans son rapport de synthèse, disponible sur internet, l'IGAS, qui a inspecté 16 établissements à Paris, Lyon et Marseille, relève qu'elle "n'a pas observé (...) de pratiques abusives et contraires au respect dû à ces corps et à la volonté exprimée par les parents". Mais dans un document confidentiel de 90 pages que l'Express affirme s'être procuré et consacré au seul hôpital Saint-Antoine, l'IGAS, qui a envoyé dans cet établissement deux de ses inspecteurs, révèle le stockage de 331 foetus, conservés dans du formol, parfois depuis plusieurs années. Le ministère de la Santé a annoncé, mardi, qu'un décret, préparé avec le ministère de l'Education nationale et actuellement examiné au Conseil d'Etat, allait "prochainement encadrer le statut des collections à but scientifique" de foetus. Il a en outre indiqué qu'une "circulaire interministérielle prochainement diffusée énoncera des recommandations de bonnes pratiques relatives à l'accompagnement du deuil des familles, qui ont été élaborées en étroite coopération avec les principales associations concernées". "Après l'affaire de Saint-Vincent-de-Paul, l'AP-HP a diligenté des enquêtes dans tous ses établissements, ce qui a abouti à la découverte de ces foetus dès le 5 août 2005", a expliqué l'AP-HP, précisant avoir immédiatement "bloqué tous les départs de corps de l'hôpital dans l'attente de la visite de l'IGAS, en octobre". L'AP-HP a indiqué que tous les corps étaient depuis "partis à la crémation selon un échéancier établi avec l'IGAS". "Saint-Antoine est un centre inter-régional de référence concernant la tératogenèse (formation in utero d'anomalies aboutissant à des malformations, ndlr), il reçoit des foetus de toute la région parisienne, répertoriés de façon précise", a assuré la direction de l'AP-HP. Pour justifier la conservation de ces corps, les praticiens de Saint-Antoine avancent, selon l'Express, des arguments scientifiques, mais l'IGAS qualifie ces raisons de "contestables", ajoutant que "la conservation de foetus entiers ne se justifie pas". Selon l'Express, l'IGAS épingle en outre les délais, jugés trop longs, des comptes-rendus d'autopsie dont la rédaction pourrait s'étaler parfois sur plusieurs années. L'affaire des foetus de Saint-Vincent-de-Paul s'était soldée par un blâme pour deux responsables. Le 10 mai, le parquet de Paris avait classé sans suite l'enquête judiciaire, aucune infraction pénale n'ayant été constatée. |
|
|
|