Sujet : SMART-1 se prépare à PERCUTER LA LUNE | | Posté le 24-06-2006 à 07:53:54
| La sonde Smart-1 de l'ESA se prépare à percuter la Lune La sonde Smart-1 doit exécuter une délicate manoeuvre afin de se crasher volontairement sur la Lune le 3 septembre prochain. Smart-1 est un cube d'environ 1 m de côté pesant 370 kg, et flanqué d'une paire de panneaux solaires mesurant 1,77 m de long chacun. Lancée le 27 septembre 2003 par la fusée Ariane 5 (en passager "auxiliaire" de deux gros satellites de télécommunication qui pesaient, eux, au total 4 tonnes), elle est devenue le 15 mars 2005 la première sonde européenne sur orbite lunaire. Le temps exceptionnellement long mis pour atteindre la Lune provient de l'emploi d'un moteur dit plasmique, conçu et fabriqué par la Snecma (groupe Safran), le PPS 1350. Ce dernier éjecte des ions de xénon à très grande vitesse en utilisant l'énergie électrique des panneaux solaires. Ce moteur spatial "propre" génère certes une poussée très faible (ce qui explique le temps mis à atteindre l'orbite lunaire) mais s'avère en contrepartie extrêmement économe puisque seulement 80 kg de xénon ont été nécessaires pour la mission de la sonde. Outre tester ce nouveau mode de propulsion, Smart-1 a donc aussi signé la première mission de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) sur orbite lunaire. Les instruments embarqués ont ainsi détecté depuis l'orbite du calcium dans le sol sélène, et démontré l'existence de pics de lumière éternelle au pôle nord de la Lune. Il s'agit de sommets où le Soleil ne se couche jamais. Toutefois, la sonde ayant épuisé son xénon, toute prolongation supplémentaire s'avérait impossible et elle devait s'écraser sur la face cachée de la Lune le 17 août prochain. Le responsable scientifique de la mission, Bernard Foing, a eu alors l'idée d'utiliser les petits moteurs d'orientation de Smart-1 (qui consomment de l'hydrazine et sont indépendants du moteur plasmique employant du xénon) afin d'altérer l'orbite de celle-ci et ainsi obtenir un crash volontaire sur la face visible le 3 septembre 2006. "C'est une occasion unique d'observer divers phénomènes" a déclaré Bernard Foing qui précise qu'on "s'attend à ce que 30 à 100 tonnes de matériaux soit projetés !" En effet, en heurtant le sol sélène à 7 200 km/h, la sonde va soulever une gerbe de poussières qui seront très probablement pour la plupart échauffées par le choc de l'impact. Une campagne d'observation concertée avec des télescopes au sol et sur orbite terrestre permettra donc de mieux caractériser la composition du sol lunaire. Pour Bernard Foing, cette mission sert de tremplin à l'avenir de l'exploration lunaire par l'Agence Spatiale Européenne. Il déclare d'ailleurs : "Nous utilisons aussi l'expérience et les données de Smart-1 pour collaborer à la préparation de futures missions internationales robotiques et humaines". (Source : Espace Magazine) |
| | Posté le 25-06-2006 à 14:45:25
| De futures missions habitées sur la lune... Ca, ce serait une grande chose ! Et je constate que pour une fois rien n'est tombé en panne, ils s'améliorent |
| | Posté le 27-06-2006 à 12:35:25
| Un enorme interet du moteur plasmique est d'augmenter de maniere tres significative la charge utile de la sonde: jusqu'a maintenant la charge d'instrument transportable etait fortement reduite par les moteurs au propergol (hydrogene+oxygene) et surtout les reserves de carburant. Cela permet aussi d'imaginer des missions a tres long terme ou la sonde ne dependrait pas uniquement de l'acceleration gravitationnelle... L'inconvenient majeur est bien sur la lenteur du a la faible poussee... |
| | Posté le 05-09-2006 à 02:07:22
| (AFP - 04/09/06)
La sonde lunaire européenne Smart-1 : un parcours exemplaire et prometteur La première sonde lunaire de l'Agence spatiale européenne (Esa), Smart-1, a réussi un parcours exemplaire aussi bien technologique que scientifique qui permet à l'Europe d'envisager une relance de son exploration du système solaire, seule ou en coopération avec d'autres pays. Au lendemain du crash programmé de la sonde sur la Lune, le directeur du programme scientifique de l'Esa, David Southwood, a affirmé lors d'une conférence de presse à Darmstadt (Allemagne) qu'il s'agissait d'une "belle réussite" pour une mission "technologiquement énorme" qui a joué "un rôle de pionnier". Le 1er objectif de Smart-1 était de tester de nouvelles technologies (moteur ionique, instruments scientifiques extrêmement miniaturisés, nouveau système de navigation...), et le chef du projet à l'Esa, Giuseppe Racca, s'est félicité lundi du fait que "la mission a rempli tous ses objectifs" sur ce plan. Son moteur révolutionnaire lui a ainsi permis de parcourir sans faille 100 millions de kilomètres en ne consommant que 80 kilos (50 litres) de carburant, du gaz xénon. Une consommation très réduite permettant de réserver plus de place aux instruments scientifiques à bord des engins spatiaux. Par ailleurs, la caméra Amie (à peine 0,5 kilo) a pris quelque 20 000 clichés à des résolutions jusqu'alors inédites pour cet astre. La sonde a pu communiquer alors qu'elle se trouvait à 130 000 km de la Terre au moyen d'un faisceau laser, une expérience également très innovante. Le système de navigation Oban, quant à lui, a très bien fonctionné et permettra à de futurs véhicules spatiaux de naviguer de manière autonome, sans intervention des contrôleurs au sol. Enfin, les spectromètres dans l'infrarouge et le rayonnement X ont permis de réaliser "pour la première fois l'inventaire de tous les éléments des roches sur la Lune", a affirmé Manuel Grande, responsable de recherche. Les observations de Smart-1, qui préciseront la topographie de la Lune et en réaliseront la première carte minéralogique, ont déjà permis de localiser des endroits éclairés en permanence par le Soleil. Toutes ces informations seront d'une importance primordiale pour le choix d'un terrain d'alunissage pour les futures missions lunaires, robotiques ou humaines prévues par la Nasa. "Tout le monde semble aujourd'hui vouloir se rendre sur la Lune (et) les futures missions scientifiques profiteront largement de l'expérience technologique et opérationnelle acquise grâce à cette petite sonde", s'est félicité David Southwood. |
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