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5.000 à 8.000 sangliers et marcassins dans Berlin

Audrey
   Posté le 10-01-2009 ŕ 18:52:11   

A Berlin, les sangliers prennent leurs aises par milliers


Une laie et ses marcassins
à une trentaine de kilomètres de Berlin

Les sangliers ont découvert les charmes de la vie urbaine à Berlin et rôdent par milliers dans la capitale allemande, irritant les autorités et des habitants mais suscitant aussi une certaine sympathie.

Pas moins de 5.000 à 8.000 sangliers et marcassins ont pris leurs quartiers dans Berlin, une ville qui regorge de bois et espaces verts, selon l'Office régional des forêts.

Un fléau. Car partout où ils passent, les sangliers fouinent, labourant le gazon en quête de vers, d'escargots et d'insectes, ravageant des composts et des sacs d'ordures déposés sur les trottoirs, et provoquant des accidents de la route parfois graves.

Plus d'un millier ont été tués à Berlin entre avril et septembre, la plupart à coups de fusil et "25-30% dans des accidents de la route". L'Office des forêts pense "dépasser largement" les 2.000 d'ici fin mars.

Depuis le début des années 2000, des "chasseurs urbains" mandatés par la ville tentent de contenir le problème, principal motif d'appel sur la ligne téléphonique de l'Office dédiée aux petits ennuis liés à des animaux sauvages.

Mais traquer la bête sans mettre en danger les habitants de la capitale est une affaire complexe.
Les sangliers sont de moins en moins farouches, ils s'aventurent en horde au grand jour dans des cours d'immeuble, voire des appartements de rez-de-chaussée quand la porte est ouverte. Et même "sur des aires de jeux ou dans des jardins d'enfants", relève Marc Franusch, porte-parole de l'Office des forêts.
Sur les grilles d'accès à leurs jardins, certains Berlinois ont accroché des pancartes "Attention sangliers" de leur fabrication, figurant l'animal dans un triangle rouge et accompagnées d'une mention spéciale : "Merci de laisser cette porte fermée".

Autre écueil de la bataille contre les sangliers : "un bon nombre" de Berlinois rejettent les 35 chasseurs urbains (vétérinaires, policiers, garde-forestiers, etc.) et nourrissent les animaux malgré l'interdiction, explique M. Franusch. Des chasseurs urbains sont régulièrement molestés, parfois traités "d'assassins". L'un a réclamé la protection de la police parce qu'une bande de jeunes le menaçait de représailles après l'abattage d'un sanglier.

"De toute façon, on ne règlera pas la question avec la chasse. La population de sangliers augmente en flèche, le taux de reproduction tourne autour de 300%. Il faut apprendre à vivre avec eux comme pour les renards, qui sont entre 1.000 et 1.500 dans Berlin", juge Marc Franusch.

Selon la Fédération des chasseurs, cette croissance fulgurante est due à une succession d'hivers doux qui ont laissé des sols riches en aliments et à la bonne qualité des cultures à proximité des villes, notamment de maïs.

L'expansion touche d'ailleurs tout le pays, où 477.494 sangliers ont été abattus pendant la saison de chasse 2007-2008, soit 66,33% de plus que la saison précédente. Dont 50.000 rien qu'en Basse-Saxe (nord), du jamais vu en 50 ans.

"Hanovre (nord) ou Wolfsburg (centre-ouest) ont aussi un problème de sangliers en ville, mais c'est à Berlin qu'on a le plus sérieux", souligne le garde-forestier Franusch.

Partout dans le pays s'accumulent des anecdotes sur des intrusions de sangliers, du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) à la Saxe (est). A Düren (ouest), un habitant en a trouvé un chez lui la veille de Noël en train de grignoter sa guirlande lumineuse.

La chasse a ouvert fin octobre et les projections d'abattage sont très hautes: 30.000 sangliers en Bade-Wurtemberg contre 18.000 la saison dernière.

Et comme mieux vaut prévenir que guérir, des palissades anti-sangliers sont même en construction en certains endroits pour protéger des autoroutes. Comme près de Pforzheim (sud-ouest), sur 7 km le long de l'A8.

(AFP - 10/01/09)