Sujet : Salkaen | | Posté le 02-01-2008 à 18:40:13
| Contexte : Cette nouvelle est issue de l'histoire d'un personnage de RP sur forum. Il s'agit donc de mon propre personnage qui évolue dans un univers particulier, celui de magical story (forum: http://magicalstory.alloforum.com). Magical Story : Concept (info sources : http://magicalstory.alloforum.com ) 1. L'univers Le Prismandalé, l'Univers dans lequel se déroule l'aventure, est constitué d'un nombre hallucinant de mondes, séparés les uns des autres, et ignorant l'existence des autres mondes. Votre personnage vivait sur son monde (peu importe ce qu'il y faisait d'ailleurs), lorsque ce dernier est subitement détruit (par une entité nommée "néant"). Heureusement pour vous, des étrangers (les sans-destins) sortis de nulle part vous ont pris par le bras, vous et quelques-uns de vos compatriotes, et tiré à l'intérieur de machines volantes. Ils vous amènent à Faitharch, le monde des réfugiés, où l'on vous expliquera toute la vérité sur votre univers... C'est ainsi que démarre le RP. 2. Les élémentaux Les élémentaux sont des créatures d'énergie représentant un élément (liste non exhaustive : http://magicalstory.alloforum.com/sujet-11433-1980-1.html ). Tout dans les mondes du Prismandalé est constitué de briques élémentales, de tous types, en quantités différentes. Par exemple, un rocher sera constitué principalement de briques de Roc et de Terre, mais aussi en infime partie de tout le reste (Vie, Mort, Eau, Air...) Si, chez les objets inanimés, ces proportions restent relativement identiques (d'un rocher à un autre par exemple), des variations bien plus importantes peuvent apparaître chez les êtres vivants. (Il y a toujours en général environ 20% de Vie, le reste pouvant varier énormément) De telles variations peuvent influer sur le caractère des vivants (quelqu'un avec beaucoup de Feu aura un tempérament explosif, tandis que quelqu'un avec beaucoup de Glace risque au contraire d'être calme et froid...), mais aussi de leur préférence élémentale (visible surtout chez les magiciens). Lorsqu'apparurent des formes de vie sur les mondes, certains élémentaux, qui n'étaient jusqu'alors que des masses d'énergie, décidèrent, envieux, de prendre à leur tour une forme physique. Bien qu'ayant pris forme, les élémentaux restent des esprits, donc sans véritables corps stables. Prendre une forme définitivement stable est synonyme d'emprisonnement pour un élémental, et est le châtiment réservé aux exilés. 3. Les sans-destins et leur lutte A votre arrivée au camp de réfugiés, un choix s'offre à votre personnage : reconstruire sa vie sur un monde de son choix, en essayant d'oublier ce qui s'est passé, ou bien rejoindre l'organisation des sans-destin dans leur lutte contre le néant. Ce récit retrace la vie de Lovie avant son arrivée au camp de Faitharch. D'avance, soyez indulgent, c'est ma première nouvelle. Voici à quoi elle ressemble (image tirée du manga Shingetsutan tsukihime) : |
| | Posté le 02-01-2008 à 18:42:43
| 1. Une elfe dans un temple a. Dévotion Cela fait maintenant 250 ans que, moi Angelyne, elfe du domaine caché de Salkäen, retrace les grandes légendes de ce continent et de cet étrange peuple. La prophétie que les anciens avaient annoncée semble sur le point de se réaliser et j’ai l’honneur d’en être le témoin. Salkaen est un immense volcan, dont les flans escarpés et fertiles nourrissent depuis des millénaires les peuples humains et elfiques de cette planète. Depuis des générations et des générations, le volcan fait subir ses colères, tuant des villages et des villes entiers, à tel point qu'un véritable dogme naquit de ce volcan à la fois meurtrier et nourricier. Il y a bien longtemps peu après l’origine de la naissance du volcan, une vieille femme seule avait écrit et transmis une légende, peut-être une prophétie. J’étais déterminée à la retrouver, et ce par tous les moyens… Aussi, il y a 250 ans, ma vie de recluse était sur le point de commencer : « Ma douce Angelyne, es-tu certaine de vouloir partager notre douleur et notre vie ? » « Oui. Je sens mon cœur battre entre vos murs, comme si mon destin se trouvait la. Acceptez-moi parmi vous. » « Angelyne, le rituel de ta consécration se tiendra au prochain tremblement. Tiens toi prête. » Les prêtresses du temple Amaya, dont les prières étaient dédiées à calmer la colère du volcan de Salkäen, venaient de m’accepter sur leur terre. Je ne savais, par contre, pas en quoi consistait la cérémonie du volcan, qui allait officialiser ma venue en tant que nouvelle prêtresse. J’étais à la fois tellement nerveuse par l’idée d’accéder enfin à un savoir longtemps caché, et tellement consternée par cette religion qui m’apparaissait relever de la superstition… Mais ma soif de savoirs était plus grande que mon appréhension. Aussi j’attendis avec impatience le premier signe annonciateur de ma consécration, le tremblement de terre provoqué par le volcan. Je n’eus pas à patienter bien longtemps. Après 3 jours et 4nuits, des frémissements se faisaient sentir sous mes pieds, aussi je courus à perdre haleine, et dévala la pente qui me séparait du temple. Je faillis m’étaler de nombreuse fois, mais ma souplesse et ma légèreté rétablissait rapidement l’équilibre perdu. En trombe, je me retrouvais dans les escaliers à presser les lentes servantes du temple qui avait appris la patience. Moi je tremblais presque autant que le sol d’énervement, et de stress. Puis je fus ballotter d’une pièce à une autre ou je reçus les soins nécessaires… je ne savais pas ce qui m’attendais. b. Rituel « Dame Angelyne, vous etes bientôt prête, mais une fois pour toute, cessez de gesticuler comme ceci ou nous n’arriverons à rien !! » Angelyne se calma peu à peu. De toute façon, ses mouvements se retrouvaient à présent enserrer dans un corset blanc qui lui remontait jusqu’aux épaules. Une étole rouge enveloppait bras et nuque. Ses cheveux bruns noués et tressés, tombaient nonchalamment le long de son dos, des perles étaient fixés dans ses tresses et captaient la lumière. Un nuage parfumé l’enveloppait tout entière. Angelyne portait de lourds tissus qui lui couvraient les jambes… Elle devait bien porter plus de 15kg de vêtements, et une chaleur étouffante régnait dans la pièce. Elle sentait l’engourdissement l’envahir, et la moiteur de l’air l’empêchait de respirer comme il fallait. Soudain elle s’écroula, perdant connaissance. 4 jeunes filles, attentives, attendaient cet instant pour la rattraper et la soulever. Elles se dirigèrent toutes les 5 en direction de la gueule du volcan. Ange-lyne ouvrit lentement les yeux, son corps posé à même le sol, qui tremblait bien plus que tout à l’heure. La chaleur avait encore empiré. Elle commença à distinguer des silhouettes pencher au dessus d’elle. « C’est l’heure Dame Angelyne. Nous allons éprouver votre loyauté et votre courage envers notre déesse mère, Salkäen. Relevez vous. » Ange-lyne, s’accouda tout d’abord sur le bras droit, et comprit enfin ou on l’avait emmenée. Elle était au bord de la gueule du volcan, à quelques kilomètres du temple. Près d’elle se tenait les 4 prêtresses officielles au rituel, qui lui indiquait le chemin d’une coulée de lave. Elle réussit tant bien que mal a se redresser entièrement, et trouva la force, malgré la fournaise, de se mouvoir jusqu’au bras de lave en fusion. Son regard était malgré tout vif, alerte, et volontaire. « Que dois-je faire à partir de maintenant ? » « Tu dois porter la cicatrice de ta déesse-mère, afin que coule en toi son énergie et sa vie, afin que jamais tu n’oublies envers qui ton cœur est voué. » La plus vieille s’approcha d’elle, et tout en psalmodiant des paroles incompréhensibles, elle attrapa les deux poignets de l’elfe et la força a s’agenouiller face au torrent de lave. « Parce qu’aujourd’hui est un jour unique, que ton destin soit guidé par Sa volonté » Sur ces mots, la vieille femme plongea les deux paumes d’Angelyne dans la lave en fusion… Toute volonté envolée, l’elfe poussa un hurlement qui déchira les airs, tandis que sa peau fondait, que la brûlure déchirait jusqu’à ses entrailles et son âme, marquée à vie dans sa chaire et dans son cœur… Elle tomba une seconde fois dans l’inconscience. c. cicatrices Angelyne se réveilla une journée plus tard. Ne sachant plus réellement ce qu’il s’était passé. Elle était allongée dans un lit dur et froid, sans drap, sans confort. Elle-même était habillée des belles robes en lin que portaient les prêtresses… Ses souvenirs revinrent alors en mémoire comme un boomerang mal réceptionné. Elle porta ses mains a ses yeux et vit alors la douloureuse cicatrice qui formait un étrange symbole. Au premier abord, cela ne semblait être qu’une spirale… mais en faisant attention, on observait un serpent qui se mordait la queue, le principe de l’infini. « Enfin tu es réveillée. Tiens, ceux-ci sont pour toi. » La vieille femme lui tendit alors une paire de gant de soie blanche pour couvrir ses mains. « Plus jamais tu ne devras les montrer à qui que ce soit. Dame Angelyne, votre cicatrice a été interprétée. Vous etes celle par qui le passé va resurgir pour refaire l’avenir, celle qui va faire avancer le destin … » La vieille femme baissa d’un ton, laissant à Angelyne le temps de digérer ses paroles encore incompréhensibles… « Ne cherchez pas à en cerner le sens maintenant. C’est inutile. Moi je suis Dame Amaya, descendante directe de la première fondatrice de ce temple. Ma cicatrice à moi par exemple, évoque celle par qui le changement sera vu… Allez comprendre. Cela fait bien longtemps que je ne me fais plus de soucis quand à ces allégations… » Tandis que la jeune elfe ne disait rien, elle l’aida à se relever et l’entraîna dans le temple. « Venez maintenant. Je vais vous présenter vos compagnes, et votre tache. » d. Archives Voila comment s’est déroulée ma venue au temple Amaya. Ce souvenir restera graver en moi, au sens propre comme au figuré, à jamais. Voila comment j’avais enfin eu accès aux archives de plusieurs millénaires miraculeusement épargnées par le feu du volcan. Cela relevait de l’impossible et pourtant, toutes les connaissances de Salkäen étaient la, à ma disposition… « Voila Dame Angelyne, nous vous laissons le soin d’archiver correctement toutes ces données, traités, reliures et livres sacrés. Prenez-en grand soin. C’est le bien le plus précieux de cette planète. » |
| | Posté le 03-01-2008 à 20:28:57
| (n'hésitez pas a critiquer!! ca me fera progresser et m'améliorer.... ma dernière rédac date du collège quand meme alors heu.... j'en ai besoin je pense!! ) 2. Légende au temple a. un livre vierge Plus jamais je ne retirai les gants de mes mains, hormis dans l’intimité de ma toilette et de ma chambre. Mes mains si douces étaient à présent rugueuses, voir hideuse par cette cicatrice. Partout où j’irai, je serais la prêtresse du dieu volcan, trahie par cette chaire meurtrie. Le lien du sang et du corps étaient plus puissants que toutes les paroles de dévouement. Mais je me plaisais dans mon nouveau rôle. La vie rude imposée par le dogme m’obligeait à m’endurcir, quoique j’étais relativement libre de mes choix ici. C’était étrange, car tant d’autres devaient s’imposer à la discipline alors que moi je vaquais tranquillement à mes occupations. Mais j’étais jeune et insouciante, bien que j’aurais du me poser plus de questions… J’avais accès à tous les secrets de Salkäen. Je m’enivrai de ces ouvrages poussiéreux, qui n’étaient plus ouverts depuis des millénaires. Cela faisait maintenant une cinquantaine d’années que je classais manuscrit après manuscrit, études après études, chaque ouvrage avec le même amour intact et le même respect pour cette base de données. Ce matin là, je me levai par habitude. Effectuant le trajet si commun, ne réfléchissant même plus ou me guidaient mes pas, j’arrivai devant le petit autel sacré afin d’y apposer mes mains, bénissant la bonté et la grâce du Volcan, de m’offrir dans ma si pauvre vie un objectif. Puis me relevant, je jetais un regard entre les colonnes du temple et vit avec étonnement l’astre rond qui éclairait ce matin Salkäen. C’était chose peu courante, tant les fumées du Volcan étaient épaisses et constantes, masquant quasi éternellement le ciel. Mais parfois cela arrivait, aussi je ne fus pas plus attentive que cela et me dirigeais calmement et sûrement dans la crypte de quelques hectares de long qui abritait sous le temple tous les écrits. J’arrivais à mon petit établi ou reposaient plumes et encres, et quelques ouvrages étalés, ouverts ou non. Face à celui-ci, de longues étagères parcouraient la crypte dans tous les sens, découvrant les impressionnantes rangées de livres. Machinalement je m’assieds à ma table et continue le travail entamé la vieille. La matinée s’écoulait lentement, seul mon souffle rompait la monotonie du silence. J’écrivais un résumé quand subitement je cassais ma plume, renversant sur le parchemin l’encre en pot. De surprise je sursautais et regardais face à moi. Un rayon de soleil transperçait l’obscurité de la pièce, à travers un vitrail coloré, et baignait la crypte d’une luminosité irréelle. Comme dans un état second, je fus captivée par cette lumière et comme dans un rêve je suivis le rayon qui se posait sur un ouvrage précis. Délicatement je le sortis de son étage et observa la couverture. Elle n’avait rien d’extraordinaire, la peau en cuir était ternie et tannée par le temps. Pas de titre. Pas d’auteur. N’importe qui aurait pu l’écrire. Une griffe en bas à droite de la page de garde ressemblait à une petite spirale, de la taille d’une empreinte de pouce. Mais je n’y fis pas plus attention. Le soleil m’éclairait de sa chaleur tandis que j’ouvrais enfin le livre de ma vie. Le papier rugueux accrochait sous mes doigts… Et à mon étonnement les pages étaient restées blanches et intacts. b. prophétie Je retirai alors mon gant de soie, et passa mon doigt marqué sur les pages. Je sentais des creux et des bosses alternés de manière régulière. Je me dépêchai de revenir à mon établi, et imbibant un mouchoir d’encre, je le passai délicatement sur les pages, découvrant ainsi le premier livre de Salkäen. Retournant à la lumière et à la surface du temple, je m’isolai dans ma petite chambre. Et, de la manière la plus confortable possible dans une pièce vide de tout meuble, je me mis à lire l’histoire de Salkäen, découvrant petit à petit la prophétie. Mon sang se glaçait au fur et à mesure... C’était la mort, l’horreur et le néant qui était annoncée…Ou alors je ne comprenais pas vraiment… « Alors que les étoiles apparaîtront alignées dans le ciel voilé de Salkäen, un enfant naîtra du sang du dieu Volcan. Et dans les colères de la Terre, il détruira d’un regard sa propre Mère… » Je reposais doucement le livre. Mon cœur battait fort, perdu entre l’excitation d’une recherche longue de plus de 50ans enfin aboutie, et l’angoisse de la découverte et d’un futur incertain. Devais-je prévenir les autres prêtresses et se préparer au pire ? Soudain je me suis levée, et j’ai quitté mes appartements. Je retournais au bras de lave au bord de la gueule du Volcan et y jetais le livre. Celui prit feu instantanément, mais des flammes bleutées s’élevèrent, et une fumée acre et étouffante s’envola. Je décidais de garder ça pour moi, rien ne prouvait que les dires fussent justes. Je redescendis alors et continuai mes activités tranquillement, sans changement, en essayant d’oublier cette phrase… c. astronomie et angoisse Mais c’était plus fort que moi. Je me plongeais activement dans l’étude de l’astronomie, essayant de prévoir la date plausible de l’alignement des planètes… Je me rendis vite compte que ma condition d’elfe allait me servir grace à ma longévité. En effet, l’alignement des planètes principales au dessus de salkäen n’avait lieu que 2 fois tous les 500 ans… Et il fallait encore prié pour que le ciel soit dégagé à ce moment là pour les voir… En l’occurrence, moi je priais pour que le ciel reste sombre des cendres recrachées par le volcan. Je ne voulais pas voir le monstre qu’enfanterait une entité volcanique, si telle chose était toutefois possible. Bref mes calculs étaient les plus justes possibles : « Dans… exactement 174 ans… Les planètes seront alignées… » Dorénavant j’ai vécu ces 174 années dans la peur et l’angoisse. L’idée de la mort faisait son chemin dans mon esprit quoique je fasse, j’étais convaincue que le ciel serait dégagé. Et malgré moi, les années défilèrent très rapidement. La descendante Amaya laissa place à sa petite-fille aux commandes du temple. Beaucoup de mes amies prêtresses s’en étaient allées, et de nouvelles les avaient remplacées. Moi toujours la, j’étais la mémoire vivante du siècle dernier, ultime témoignage vivant pour la nouvelle génération, j’avais en plus appris le passé dans la crypte… Enfin mon attente allait prendre fin, et peut-être allais-je découvrir si l’avenir était voué au sacrifice d’un caprice d’enfant-volcan… La nouvelle année faisait place à cette année fatidique que j’avais tant attendue… Mais les années sont longues, ils me restaient de longs jours avant de savoir quand la roue du destin allait s’arrêter pour voir les étoiles alignées… |
| | Posté le 24-05-2008 à 09:30:31
| Eh bien ! Je suis habituée à lire des livres fantastiques et j'ai une question : où est la suite ? Personnellement j'aime bien, mais les passages s'enchaînent trop vite, si tu vois ce que je veux dire... J'ai aussi remarqué des fautes de temps, où tu passes du passé au présent mais c'est facile à corriger et en plus ils sont rares... Que dire ? Tu coupes quand ça va devenir vraiment cool ! Parce que je suppose qu'on rentrera dans le "coeur" de l'histoire quand les planètes seront alignées, non ? En tout cas bonne chance pour la suite parce que c'est généralement à cet endroit d'un récit que je bloque... Un conseil ? Trouve à Angelyne un petit ami de son âge ! |
| | Posté le 11-07-2008 à 16:57:53
| la suite est écrite ^^ je ne l'ai juste pas encore postée, faute de commentaires, je m'étais dit (à tort certainement) que ça n'interessait pas lol je vais réparer cette erreur rapidement ^^ |
| | Posté le 11-07-2008 à 17:03:34
| pour la rapidité des enchainements je vois ce que tu veux dire.... c'est vrai que je ne suis pas une grande romancière (ma première histoire depuis l'époque des rédacs au collège lol) et que ca doit manquer un peu d'étapes ! 3. L'enfant-volcan a. alignement des planètes C’était un matin d’hiver. L’humidité fraiche et glacée recouvrait difficilement la terre rouge de Salkäen, mais les températures avaient chutés. Angelyne s’était emmitouflée dans un long manteau de laine, encapuchonné jusqu’aux yeux. L’elfe se levait généralement aux aurores, mais ce matin fut plus difficile. Le soleil était déjà haut dans le ciel… Lorsqu’elle réalisa que le soleil était déjà haut dans le ciel, elle sursauta et se précipita hors du temple. S’appuyant sur une colonne haute de 8m, elle faillit s’étrangler de stupeur. « Alors c’est pour cette nuit. Il n’y a pas une poussière dans le ciel. Il est d’un bleu trop pur. » Elle s’en retourna aussi rapidement, regrettant d’avoir brûler le livre par le passé… « Peut-être qu’il expliquait comment gérer cette crise… quelle idiote j’ai été !! » Angelyne courut à travers le temple, demandant une réunion extraordinaire. Elle s’était enfin convaincue de prévenir la descendante Amaya et toutes les autres prêtresses du danger qui les guettaient. Elles devaient lutter et se préparer avant ce soir. Lorsque enfin la soixantaine de jeunes femmes étaient réunis dans la pièce adéquate, Angelyne leur exposa succinctement ce qu’elle avait découvert, sans préciser qu’elle le savait depuis bien plus longtemps que leur naissance. «Dame Angelyne, comment voulez-vous que l’on lutte contre notre Mère-volcan ? C’est allé contre nature et contre nos croyances !! » « Mais enfin Amaya, on ne peut laisser un avorton divin semé le chaos sur notre Terre bienfaitrice !! Nous devons l’en empêcher à tout prix !! C’est notre survie qui est en jeu, c’est la lutte contre la mort et le mal !! Ce monstre ne doit pas vivre. Et si personne n’est d’accord je m’en occuperais seule !! » De frustration elle se retourna et quitta ses amies, son long manteau voletant autour d’elle dans le mouvement énergique. D’un pas ferme, elle se dirigea vers le sous-sol du temple, la ou était entreposé la pharmacie et les armes… Elle pénétra dans la pièce sombre, et plaqua aussitôt une main sur son délicat nez. L’odeur était pestilentielle et infecte. Elle entra quand même, mais ne vit que moisissure sur les murs ou étaient accrochés poignards, arbalètes ou arcs. Pas d’armes réellement offensives, celles-ci avaient du servir il y a très longtemps pour la chasse, et encore… La rouille mordait le fer des armes blanches, et l’humidité effritait les armes en bois… Les bocaux de la pharmacie renfermaient d’étranges mixtures nauséeuses et gluantes. Angelyne se saisit d’un carcan relativement en bon état, quelques flèches, et du bocal associé pour flèches empoisonnées… Chuchotant, elle s’exclama : « Après tout… je suis celle par qui le passé va resurgir pour refaire l’avenir, celle qui va faire avancer le destin… Comme la si souvent répétée ta grand-mère, Amaya… On verra bien si mon destin est si grand et vertueux !! » b. bain de minuit Angelyne quitta ensuite le temple après s’être chargée d’un sac contenant provisions, lit improvisé, en vue d’une nuit blanche sous les étoiles. Elle grimpa le début de la pente du volcan, et s’arrêta à l’embranchement de deux coulées de lave. Elle posa la ses affaires et décida d’attendre ici, étudiant chaque mouvement, attendant un signe… Elle s’était assoupie malgré sa volonté. Angelyne reposait, dodelinant de la tete, bercée par le doux clapotis du magma en fusion près d’elle, qui coulait sereinement jusqu’à se jeter dans la mer plus bas. Un étrange gazouillis s’élevait pas très loin d’elle. C’était un son frais et mélodieux, serein comme le mouvement de la rivière rouge. Angelyne se retourna sur le flanc, les mains sous sa tête, et les jambes recroquevillées. Sortant d’un rêve, subitement, elle ouvrit les yeux. Elle vit alors que le jour était tombé, laissant place à un voile sombre recouvrant la voûte céleste constellée d’étoiles. Une trajectoire visible à l’œil nu apparut à son regard. Elle découvrit les étoiles alignées parfaitement dans une douce clarté. Aussitôt elle s’accouda sur un bras, se relevant de la même manière qu’il y avait 250 ans, pour sa consécration de pretresse… « Un retour en arrière ?... » L’elfe se mit à présent debout et entendit enfin la voix fraîche et enfantine du gazouillis derrière elle. Elle réagit brusquement, saisissant son arc et ses flèches, et se retourna face à l’enfant la visant…Elle vit alors une enfant… Un bébé même. D’une blondeur angélique, la petite fille regardait en souriant l’elfe. Ses grands yeux rouges, brillant d’intelligence, ne la quittaient pas des yeux. Elle barbotait … dans la lave en fusion, sans même être brûlée !! Sa chaire tendre et potelée était rose et nue. La fillette jouait avec l’élément comme si c’avait été de l’eau pendant son bain. Angelyne abaissa son arme et ne put se résoudre à tirer. Si c’était l’enfant destructeur annoncé par la prophétie, il semblait peu probable qu’elle soit cette enfant charmante… Touchée par la beauté de la gamine, ou même par des sentiments maternels qui prenaient naissance dans le cœur à l’instant immature d’Angelyne, l’elfe s’approcha de la fillette, et faisant attention à ne pas toucher le magma, saisit par la taille l’enfant du volcan. Angelyne ne se demanda pas pourquoi elle l’avait trouvé juste là, près d’elle endormie, alors que les rivières de lave couvraient tout le continent… « Viens ma douce, je vais m’occuper de toi… » Angelyne ne pourrait jamais la tuer. Son cœur et son âme tout entiers venaient de succomber à la douceur de ce visage innocent. Elle semblait partie dans une béatitude inconcevable et illogique. Un sentiment de puissance l’envahissait. Elle voulait protéger ce petit être… Elle l’enveloppa dans des linges propres qu’elle avait emmenés pour elle, et lovée contre son cœur, elle berça l’enfant dans ses bras tout en redescendant doucement la pente en direction du temple. « Tu t’appelleras Lovie » Dans un moment de lucidité, portant Lovie dans ses bras, elle regarda loin face à elle, le temple si petit… Puis ses yeux, allant du temple à Lovie et de Lovie au temple : « Alors, c’est ça… Mon destin est celui-ci. Tu es l’avenir, et je vais guider tes pas dans ce monde qui est le tien. » L’enfant, blottie dans la chaleur de sa mère adoptive, souri comme en guise de réponse muette… 4. Adoption Angelyne pénétra d’un pas lent dans le temple, ne regardant personne devant elle ou autour d’elle. L’enfant jouait avec sa main, essayant d’attraper le doigt que lui présentait l’elfe. Elles allaient dans le bureau de la gardienne du temple, Amaya. Angelyne frappa doucement contre le battant de la porte ouverte, et attendit qu’Amaya lève la tête et lui réponde. La gardienne sursauta à la vue de l’enfant. Et se leva à leur rencontre. « Entre ma chère. » « Merci. » « Mais que vas-tu faire de cette enfant ? Nous ne sommes pas un orphelinat. » Une lueur brilla dans le regard de l’elfe. Elle allait exploitée les faiblesses des autres pour arriver à ses fins… Elever l’enfant… « Dame Amaya. Je connais votre secret. Et je connais la tradition du temple… » Angelyne marqua une pause respectueuse et vit le visage d’Amaya touné au cramoisi. « Je ne te connaissais pas si vile Angelyne. Mais je n’ai d’autres choix que d’accepter j’imagine. Je vois que tu as bien retenu toutes les règles de ce temple… Et surtout que le titre de gardienne ne se transmet que de mère en fille dans la famille Amaya. Mais depuis quand connais-tu ma stérilité et ma future absence de descendance ? » « Une intuition Dame Amaya, une simple intuition… » « Puisque je suis au pied du mur et que tu as trouvé une porte de sortie pour nous deux, Je considère cette enfant comme ma fille et elle porteras désormais le nom de notre grande lignée, « Amaya ». » Dame Amaya parut soucieuse. Elle n’appréciait pas vraiment la façon de faire de l’elfe… mais avait-elle le choix ? Elle afficha un air maussade, presque dédaigneux avant d’ajouter : « Et comment s’appelle-t’elle ? » « Lovie. Lovie Amaya. » « Dame Angelyne, vous serez en charge de son éducation, et la préparerez au mieux à son lourd avenir. » Angelyne répondit d’un sourire. La joie se lisait dans son regard. Elle ne voulait pas se faire une ennemie de Dame Amaya, mais son cœur se serait déchiré si elle n’avait pu garder la petite tête blonde au regard flamboyant. Puis elle s’en retourna dans sa petite chambre vétuste afin de préparer l’arrivée de l’enfant. Elle serait élevée dans l’amour et la rigueur. Puisse la prophétie ne pas se réaliser. 4. Adoption Angelyne pénétra d’un pas lent dans le temple, ne regardant personne devant elle ou autour d’elle. L’enfant jouait avec sa main, essayant d’attraper le doigt que lui présentait l’elfe. Elles allaient dans le bureau de la gardienne du temple, Amaya. Angelyne frappa doucement contre le battant de la porte ouverte, et attendit qu’Amaya lève la tête et lui réponde. La gardienne sursauta à la vue de l’enfant. Et se leva à leur rencontre. « Entre ma chère. » « Merci. » « Mais que vas-tu faire de cette enfant ? Nous ne sommes pas un orphelinat. » Une lueur brilla dans le regard de l’elfe. Elle allait exploitée les faiblesses des autres pour arriver à ses fins… Elever l’enfant… « Dame Amaya. Je connais votre secret. Et je connais la tradition du temple… » Angelyne marqua une pause respectueuse et vit le visage d’Amaya touné au cramoisi. « Je ne te connaissais pas si vile Angelyne. Mais je n’ai d’autres choix que d’accepter j’imagine. Je vois que tu as bien retenu toutes les règles de ce temple… Et surtout que le titre de gardienne ne se transmet que de mère en fille dans la famille Amaya. Mais depuis quand connais-tu ma stérilité et ma future absence de descendance ? » « Une intuition Dame Amaya, une simple intuition… » « Puisque je suis au pied du mur et que tu as trouvé une porte de sortie pour nous deux, Je considère cette enfant comme ma fille et elle porteras désormais le nom de notre grande lignée, « Amaya ». » Dame Amaya parut soucieuse. Elle n’appréciait pas vraiment la façon de faire de l’elfe… mais avait-elle le choix ? Elle afficha un air maussade, presque dédaigneux avant d’ajouter : « Et comment s’appelle-t’elle ? » « Lovie. Lovie Amaya. » « Dame Angelyne, vous serez en charge de son éducation, et la préparerez au mieux à son lourd avenir. » Angelyne répondit d’un sourire. La joie se lisait dans son regard. Elle ne voulait pas se faire une ennemie de Dame Amaya, mais son cœur se serait déchiré si elle n’avait pu garder la petite tête blonde au regard flamboyant. Puis elle s’en retourna dans sa petite chambre vétuste afin de préparer l’arrivée de l’enfant. Elle serait élevée dans l’amour et la rigueur. Puisse la prophétie ne pas se réaliser.
Edité le 11-07-2008 à 17:04:54 par kaedes |
| | Posté le 16-07-2008 à 07:15:46
| warning : tu as collé 2 fois le paragraphe 4. Adoption Je sais pas pourquoi j'ai toujours un peu de mal dès qu'il y a des trolls et des elfes. On ne m'a pas lu assez de contes de fées. Mais ça n'a guère d'importance ici : c'est l'idée de prophétie qui fait la trame... et j'aime bien. Belle imagination, et des trouvailles que je trouve géniales. Une, en particulier : l'idée des phrases-symboles gravées sur le corps, et dont la signification prophétique ne se découvre qu'au fil du récit.
kaedes a écrit :
pour la rapidité des enchainements je vois ce que tu veux dire.... c'est vrai que je ne suis pas une grande romancière (ma première histoire depuis l'époque des rédacs au collège lol) et que ca doit manquer un peu d'étapes ! |
Je suis pas sûr que tu voies ce que J veut dire. Mais c'est peut-être moi. Si par "étape" tu veux dire "épisode", alors non, ça ne manque pas forcément d'étapes. Au contraire, c'est très structuré, chaque étape porte un titre, les sous-étapes ont leur sous-titre... Ce qui manque : - pour l'imaginaire du lecteur : une description des lieux, du décor, du contexte, de la communauté elle-même, au milieu de quel monde... bref, tout ce qui serait indispensable si tu voulais en faire un roman. - techniquement : des phrases de transition. Dans un roman, ça paraît difficile de numéroter 3.a 3.b Il serait plus simple de relier les épisodes par... heu... un déplacement du personnage, pour décrire le décor... un peu de temps qui passe, des occupations ou conflits domestiques, pour décrire la communauté... etc... Mais est-ce que ça manque réellement ? Pour l'histoire elle-même, elle tient debout sans ça. Tout dépend ce que tu veux en faire. Spontanément j'ai pensé à un livre illustré à épisodes courts, et donc à un récit pour enfants. l'enfant volcan, l'alignement des planètes, un bain de minuit : je n'imagine pas ces titres sans illustrations. <-- Enfant volcan au repos. Et j'imagine volontiers des illustrations pour les phrases-symboles gravées sur le corps. C'est elles qui te permettent de rajouter des personnages et des péripéties. Bein oui : un personnage, quand tu prends la peine de le décrire = une phrase prophétique = une péripétie qui va se produire dans l'histoire = une illustration-symbole Angelyne pourrait s'appeler Serpentyne (mouais c'est pas parfait) et porter de façon visible, sur ses habits, la marque qui a scellé son destin. Logiquement, Dame Amaya porterait un symbole de stérilité qui coïncide avec sa phrase : "celle par qui... " Angelyne n'a pas eu l'intuition de sa stérilité : elle a su lire la cicatrice de Dame Amaya juste au bon moment. C'est un don, chez elle. Bref, à mon avis, soit tu fais un roman complet et donc tu décris... un tas de choses sur la planète volcan, soit tu fais un récit pour enfants (qu'il pourra un jour - au CE1 - lire lui-même) et tu utilises à fond les illustrations. A priori une simple maquette illustrée rapidement peut intéresser un éditeur. Pour un enfant qui n'a pas encore appris à lire, ça peut être amusant d'associer un dessin-symbole avec une phrase.
-------------------- "Je ne peux d'ailleurs m'empêcher de vous narrer une savoureuse anecdote" : à une époque, on utilisait souvent les pictogrammes en maternelle - une idée qui en vaut une autre pour approcher la lecture - avant que des inspecteurs sourcilleux ne fassent remarquer que notre écriture est alphabétique, et pas à base d'idéogrammes. Il est donc désormais interdit à Toto d'écrire en cinq dessins qu'il est allé en voiture et en famille dans la forêt cueillir des champignons. Alors que les enfants japonais ou chinois ont la chance de pouvoir dessiner rapidement les 5 idéogrammes : Toto - voiture - famille - forêt - champignon. Et les maîtresses les plus avancées, qui apprenaient à écrire (ce qui s'appelle écrire : exprimer des choses par écrit) à des enfants de 4 ou 5 ans, ont eu droit à une chasse aux sorcières, ont confessé leur religion, et enseignent maintenant comment dessiner des boucles avec un pinceau. La mode est encore plus impérative en pédagogie que dans l'habillement. /Fin de la savoureuse anecdote. Pour le symbole de la stérilité, je propose le symbole : ensemble vide, comme en maths.
Edité le 16-07-2008 à 07:24:28 par Pierma |
| | Posté le 17-07-2008 à 13:27:10
| gaaaah j'ai perdu mon msg >.< je n'étais pas identifiée quand j'ai cliqué sur valider >.< pour faire court!! désolée pour le chapitre 4, je n'avais pas fait attention. et sinon pour le coté fantastique, c'est le contexte qui veut ca il s'agit en fait, pour cette histoire, du background de mon personnage sur un forum de "jeu de role" a tendance fantastique a la base. et sinon, en fait j'avais plus ou moins bien compris ce que disait J, du coup. Mais Pierma, tu éclaire cette histoire d'une manière que je n'avais pas du tout pensé ! l'idée d'un livre pour enfant me séduit particulièrement car c'est vrai que j'ai plus d'affinités avec le dessin qu'avec la littérature. Ecrire un roman, ce n'est pas faute d'avoir des idées, mais je ne saurai pas ou, ni comment partir (ou arriver d'ailleurs! lol) et la, mon problème de transition me demanderait pas mal d'entrainements ! mais je vais avoir du temps bientot, mon cdd se terminant, pourquoi ne pas y réfléchir ! ------------------------------------------- 5. Rejet et frustration « Alors que les étoiles apparaîtront alignées dans le ciel voilé de Salkäen, un enfant naîtra du sang du dieu Volcan. Et dans les colères de la Terre, il détruira d’un regard sa propre Mère… » Angelyne voyait grandir sa petite protégée et l’éduquait du mieux qu’elle pouvait. Lovie approchait de ses deux ans. C’était une enfant joueuse et curieuse. Angelyne avait beau être inquiète et passée pour une mère possessive, Lovie se faisait rarement mal car elle résistait même au magma. Les rares écorchures qu’elle avait en tombant ne saignaient pas, et la petite futée avait trouvé le truc. Elle se plongeait dans un bras de lave et en ressortait indemne… bien que nue. C’était la garde robe, le plus dur à assumer car les vêtements ne résistaient pas au feu et à la température élevée. - « Mais quand est-ce qu’elle va apprendre à se tenir !! » proclama Angelyne en se tenant le front d’une main, mi-amusée, mi-agacée. La jeune enfant vint s’accrocher de sa petite main potelée après le bas de la tunique de l’elfe brune. Implorant de ses grands yeux rouges, elle savait jouer de son air mutin pour plier les gens à sa volonté : - « Angy… veut voir Maman. » A chaque fois, le cœur de l’elfe se serrait à ses mots cruels. Elle avait imposé Lovie au temple. Sachant Amaya stérile, celle-ci ne pouvait refuser l’adoption de l’enfant-volcan afin d’assurer la perpétuité du temple. Mais le revers de sa géniale idée, c’est qu’officiellement, Lovie était la fille d’Amaya, même si dans le plus profond de son âme, c’était elle sa vraie Mère adoptive. La règle imposée voulait que l’on cache la vérité à l’enfant, aussi Lovie demandait-elle avec naturel à voir sa « génitrice ». - « Je t’y emmène de suite. » dit-elle à regret. Angelyne se saisit de l’enfant, la portant tout contre elle. Lovie jouait avec ses cheveux. Ils étaient doux et sentaient bon. C’était comme un parfum qui vous envahissait de l’intérieur et vous apaisait, un mélange de miel et de vanille, de sucré et de volupté. C’était une de ses saveurs de l’enfance que parfois l’on se remémore adulte, un voyage vers le passé agréable. Angelyne déposa Lovie devant la grande porte en bois massif du bureau d’Amaya et frappa pour elle. Un « entrez » retentissant les invita à ouvrir la porte. Lorsqu’Amaya vit qui entrait, elle regretta aussitôt. Elle était loin d’être la Mère parfaite. Elle ne ressemblait en cela en rien à sa grand-mère Amaya qui était douce, aimante et attentive avec toutes les prêtresses. Elle, dès qu’elle voyait Lovie, elle était froide et distante. On aurait presque pu croire qu’elle avait peur de ce regard sanguinaire, qui pourtant avait la chaleur douce et protectrice du magma. Elle répugnait à la prendre dans ses bras et il était rare qu’elle se força à quelques effusions de tendresse. Lovie déjà si jeune, n’avait de cesse de multiplier les bêtises pour essayer d’attirer le regard de cette mère si peu présente. Lovie essayait de monter sur les genoux de Maman. De ses petits poings serrés elle s’agrippait de toutes ses forces à la jupe. Le visage toujours souriant, essayant d’obtenir les grâces de la gardienne du temple. Angelyne avait les larmes aux yeux devant le regard impassible d’Amaya. - « Mais pourquoi lui faites-vous subir tout ça !! » ne put-elle contenir dans un élan de frustration. - « Ne te mêle pas de ça. J’ai accepté ta requête pour le bien du temple et ce … cette chose du volcan pour diriger un jour le dogme. Mais rien ne m’oblige à l’aimer. » L’elfe s’agenouilla et appela l’enfant doucement. Celle-ci se retourna, tenant toujours un bout du pan de la jupe et la regarda. Elle ne souriait plus. Elle ne comprenait pas pourquoi Maman ne jouait pas avec elle comme Angy, toujours si gentille avec elle. C’était trop de douleur pour un si petit cœur innocent. Ses yeux passèrent du rouge sombre au jaune vif. Les deux femmes ressentirent alors un très léger tremblement de terre, et comme un souffle de déflagration, les vitraux de la pièce éclatèrent en morceaux. Amaya prit un air horrifié et se leva brutalement. Comme dans un état second elle se plaça devant Lovie et la gifla. Angelyne eut l’impression que le temps s’était arrêté. L’air était lourd dans la pièce. Plus personne n’osait bouger. La fillette était tétanisée, et les deux femmes se regardaient dans un mélange d’étonnement et d’incompréhension. Puis Lovie éclata en sanglots. L’elfe passa devant la gardienne d’un pas digne. Elle souleva l’enfant dans ses bras, sécha ses larmes, et s’en retourna sans dire un mot, claquant la porte derrière elle, laissant Amaya décomposée par l’horreur. Amaya se laissa retomber sur son fauteuil, derrière le bureau couvert de morceaux de vitrail éclaté. Elle haïssait cette enfant-volcan. Elle était comme la peste. Si elle avait eu la force de refuser il y a deux ans… Si ses maudits ovaires avaient voulus fonctionner correctement… De rage, elle frappa le bureau de son poing fermé et s’ouvrit la peau. Le sang commençait à s’écouler lentement, ressemblant à des torrents de lave miniatures qui couraient entre le verre brisé. Cette vue finit de l’achever dans ses craintes. Elle qui était sensée montrer le chemin du dogme de Salkaën, le détestait à présent. 6. Les doutes d'une elfe L’incident semblait oublier. Quelques mois s’étaient écoulés et les esprits échauffés semblaient retombés. Lovie évitait dorénavant au maximum celle qu’elle croyait être sa mère tandis que celle-ci multipliait les confrontations, pour son plus malsain plaisir. Ce n’était que sarcasmes et méchancetés de la vieille prêtresse aigrie. Et plus elle voyait la douce fillette se faire aimer de ses ami(e)s plus elle la détestait. Jusque dans ses cauchemars elle était hantée par le souvenir de son regard inhumain, et jaune vif, teinte que les yeux de Lovie avaient pris lors de sa détresse. Angelyne, la belle elfe brune, était troublée des rapports qu’entretenaient la gardienne du temple et sa future remplaçante, elle sentait que rien de bon ne ressortirait de tout ça… Mais elle faisait tout de même de son mieux pour éduquer cette enfant en manque d’amour. Souvent toutes les deux, elles allaient se recueillir à la cime du volcan. Lovie semblait s’y attacher plus que nul autre. Mais il était vrai qu’elle avait un rapport presque intime avec le magma. Elle pouvait y pénétrer entière, se baigner dans les bras de lave en fusion, elle riait comme si c’était de l’eau. Sans une seule brûlure… Elle ressortait juste le visage un peu rosi par la chaleur, heureuse et apaisée. Angelyne se gardait bien de dévoiler cette étonnante capacité de l’enfant-volcan. Elle ne voulait pas que Lovie grandisse sous le regard épouvanté des gens. Elle ne serait alors à leurs yeux qu’une bête sauvage, une espèce de démon qu’il vaudrait mieux traquer. Elle ne pourrait alors plus grandir comme la fillette innocente qu’elle est. Restée simple, c’était préservé la vie et sa vie. Car comme Amaya, Angelyne redoutait la prochaine colère de Lovie. Elle-même avait vu ce regard flamboyant, non maîtrisé de l’enfant. Rien ne le prouvait, mais lorsque les vitraux avaient éclatés dans le bureau d’Amaya, elle soupçonnait Lovie d’avoir commander, par une quelconque façon, le volcan à trembler pour créer des secousses. |
| | Posté le 17-07-2008 à 15:17:45
| Pourquoi Dame Amaya déteste-t-elle cette enfant ? (En général, les gens stériles sont plutôt heureux d'adopter, non ?) Si elle la gifle quand les vitraux cassent, c'est qu'elle sait quelque chose sur ellle, peut être une chose que l'elfe ignore. Est-ce que Dame Amaya a lu la prophétie "l'enfant du volcan tuera sa mère d'un seul regard " ? Je fais "journée casse-pied" aujourd'hui.
Edité le 17-07-2008 à 15:18:54 par Pierma |
| | Posté le 17-07-2008 à 15:35:48
| non non ^^ c'est juste qu'elle a peur de cette enfant "anormale", elle est différente et rejette cette différence... elle est xénophobe quoi XD |
| | Posté le 17-07-2008 à 18:13:14
| Moi si ma fille sortait les frites à la main pour les égoutter... ... ça finirait par m'énerver aussi, je pense. |
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