Sujet : Une prématurée revient à la vie après 6h de morgue | | Posté le 19-08-2008 à 22:47:02
| Une prématurée revient à la vie après 6 heures à la morgue Une prématurée déclarée mort-née a été retrouvée vivante à la morgue après avoir passé six heures dans la chambre froide, selon le directeur d'un hôpital du nord d'Israël. La mère avait été amenée à l'hôpital lundi pour une hémorrhagie et de fortes douleurs, et les médecins ont déclaré que le bébé, né à la 23e semaine de gestation, était mort, a expliqué le Dr Massad Barhoum à la Radio de l'armée israélienne. La famille a pris ses dispositions pour les funérailles mais quand elle est allée récupérer le corps, le bébé respirait et son coeur battait faiblement. La fillette qui pèse environ 600 grammes a été placée en unité de soins intensifs mais selon le Dr Barhoum ses chances de survivre sont "très, très minces". (AP - 19/08/08)
--------------------------------- Elle aura bien du mérite, cette petite, si elle parvient à s'en sortir ! Bonjour la compétence de l'équipe médicale au moment (et après) la naissance !!!! |
| | Posté le 20-08-2008 à 06:33:39
| C'est cocasse comme situation ça x] "Bonjour nous venons chercher notre pauvre petite fille" "Une seconde, elle finit son biberon et on s'y met ! Z'avez le bocal pour les cendres ?" |
| | Posté le 21-08-2008 à 12:50:25
| Bizarre, oui. Cocasse, peut-être deux ans après si elle s'en sort, non ? Enfin, elle a eu de la chance une fois, peut-être qu'ils se sont encore trompés et qu'elle a de bonnes chances de s'en sortir. Courage, petite ! |
| | Posté le 22-08-2008 à 20:34:24
| Elle est morte dans la soirée. Elle aura "vécu" peut-être une douzaine d'heures... Moi je me mets à la place des parents surtout. Tu commences à peine à te résigner, à admettre que c'est fini pour ton petit... Et puis, le choc : ma fille vit. L'inquiétude renaît, l'angoisse : "est-ce qu'elle a une chance, une toute petite chance de vivre finalement ?" "Est-ce qu'elle souffre ?" Impuissance totale et boule au ventre. Comme tous ces parents qui accouchent de prématurés qui oscillent entre la vie et la mort pendant 1 mois, 2 mois, pour peut-être au bout du compte avoir le droit de tenir leur enfant dans leurs bras et de le sortir de l'hôpital. Ces parents que leurs proches n'osent même pas féliciter tant la survie de l'enfant est incertaine... Ces parents qui osent à peine s'attacher à leur enfant par peur du chagrin qu'ils éprouveront si jamais les choses tournaient mal... |
| | Posté le 22-08-2008 à 21:06:21
| Coolness a écrit :
C'est cocasse comme situation ça x] |
OUPS !! Cocasse ! Je cherchais le mot ! Une copine infirmière constate au matin (et fait constater) qu'un patient est décédé dans la nuit. Alors qu'elle range ses affaires avec une collègue, elles se prennent la trouille de leur vie lorsque le bonhomme demande :" On pourrait pas ouvrir un peu la fenêtre ? " Bon, il a pas passé la matinée, mais c'est un coup à faire une crise cardiaque. Et là ! ça devient cocasse :" bon, alors ! Qui est vivant et qui est mort, exactement, dans cette chambre ?" |
| | Posté le 23-08-2008 à 00:17:00
| Je suis tout à fait d'accord avec toi, Shoop. Je pense que, même à son pire ennemi, on ne souhaiterait de vivre pareils moments. Les pauvres parents n'ont fait que voyager entre mort-vie-mort ! Difficile de connaître heures plus terribles. Et puis une question les hantera toujours : même si leur fille ne pesait que 600g, si les médecins avaient fait le bon diagnostic à la naissance (bébé vivant et non mort-né), n'aurait-elle pas survécue, peut-être même sans aucune séquelle ? Ils resteront marqués à vie, même s'ils ont le bonheur (que je leur souhaite) d'avoir d'autres enfants plus tard : à chaque naissance, ce sera la peur, la hantise d'un scénario qui recommence. Comment, après ce qu'ils auront vécu, ce que leur bébé aura vécu, pourraient-ils vivre une grossesse, une naissance, dans la sérénité ? impossible ! Mettre au monde un bébé mort-né, c'est déjà une horreur, une douleur qui ne vous quitte plus jamais ensuite, malgré le temps qui passe. Ils auront déjà vécu ce déchirement ...pour finalement reprendre espoir et ne plus respirer que dans l'attente de l'évolution médicale du bout'd'chou. Attendre, espérer, supplier, attendre encore ...pour finalement tout perdre à nouveau. C'est une double mort, un double deuil, une double douleur. Le premier bébé d'une autre de mes filles était mort-né. Il aura fallu plus de deux ans à ma fille pour parvenir à s'en remettre ...partiellement, car ce bébé sera toujours "présent", pour elle, pour son mari (pour moi aussi d'ailleurs, même si l'on ne peut absolument pas comparer une douleur de grand-mère à celle des parents). La grossesse suivante, bien longtemps après, fut un mélange de peur, d'angoisse, d'étapes que l'on guette, de joie que l'on n'ose pas ressentir de peur de "se réjouir trop vite". Par peur, même le prénom ne fut choisi et annoncé qu'à la dernière minute ...au cas où. Dans un tel cas, une grossesse et un accouchement ne peuvent pas être vécus sereinement, c'est impossible. Et la grossesse suivante fut vécue de la même manière. Un bébé mort-né marque les parents à tout jamais. La hantise de "revivre ça" reste ancrée, sans que l'on puisse y faire quoi que ce soit, c'est ainsi, et c'est logique. Déjà, lorsque l'on met au monde un bébé prématuré (ce fut le cas d'une de mes filles, qui ne pesait qu' 1,9 kg et a, de plus, chopé un virus dans le service des prématurés qui lui a valu d'être "mise en quarantaine"), on est continuellement entre joie et peur, sourires et pleurs. Bonheur d'avoir son enfant ...et peur panique de le perdre, tant que sa santé n'est pas stabilisée (et se stabilisera-t-elle ?). Et ces sentiments sont d'autant plus forts que l'on ne peut même pas prendre son bébé dans les bras, puisqu'en couveuse ou "sous bulle". Je ne pouvais que voir ma fille à travers la vitre, avec des tuyaux partout et une perfusion plantée dans sa fontanelle, sans pouvoir la toucher, la prendre dans mes bras, la cajoler... le tout en guettant la moindre petite amélioration, en maudissant chaque rechute. Des jours, des semaines, d'angoisse permanente, avec aussi le sentiment de culpabilité que toute mère de prématuré connaît et qui vous prend aux tripes (n'ai-je pas été trop imprudente pour en arriver là ? si j'avais fait attention à ci ou à ça, mon bébé n'aurait pas à subir tout cela, s'il garde des séquelles -ou pire...- ce sera de ma faute, etc, etc). On vit ainsi, durant toute une période, le souffle suspendu, une vie en pointillés, pleurant un jour pour crier "ouf" le lendemain, et voir revenir l'angoisse le surlendemain ou dans les heures qui suivent... Les parents de cette petite fille ont un long chemin à parcourir maintenant. Entre rage contre les médecins, deuil à accepter, et chemin de vie à parcourir à nouveau, mais différemment... |
| | Posté le 23-08-2008 à 08:40:43
| Dur tout ça... Tu en as vécu des choses difficiles Audrey. Et même si ça ne m'est pas arrivé à moi, on m'a raconté suffisamment d'histoires de ce type pour que je n'aie aucun problème à me mettre à la place des parents. Le seul remède dans ces cas-là, c'est le temps : temps pour le bébé de guérir ou temps pour les parents de faire leur deuil... |
| | Posté le 23-08-2008 à 13:37:38
| Je pense qu'il faut avoir déjà connu grossesse et accouchement (enfin, d'un peu plus loin pour les messieurs, forcément ) pour comprendre tout ce qui se passe dans la tête et le coeur des parents en pareilles circonstances. Comme tu l'écris, Shoop, il ne reste plus ensuite qu'à faire confiance au temps pour aplanir les sentiments trop vifs. Les parents de cette petite fille n'ont, malheureusement, que cela à accepter... et faire leur deuil, tant bien que mal.
----------------------------------------- Lié à ce même sujet, voici une dépêche AFP :
Inscription à l'état civil du foetus mort-né : ouverture d'un droit au deuil pour les mères Les femmes qui ont accouché de foetus nés sans vie pourront désormais les inscrire symboliquement sur le registre de l'état civil et faire leur deuil en leur donnant une sépulture, selon des dispositions publiées vendredi. Sont en effet parus au Journal Officiel deux décrets, complétés de deux arrêtés, qui doivent mettre fin à certaines situations traumatisantes pour les parents. "Cela fait sept ans que je me bats pour que cela soit possible. C'est une grosse satisfaction", déclare Florence Basset, présidente de l'association Clara "à l'initiative" du combat pour cette mesure qui concerne "des centaines de mamans". "Actuellement encore, les foetus de moins de 22 semaines sont incinérés avec les déchets de bloc opératoire", déplore-t-elle. "Désormais, la délivrance d'un acte d'enfant sans vie, dressé à la demande des familles, permettra aux femmes ayant accouché d'un enfant mort-né de disposer d'une mention symbolique de cet enfant, par exemple celle d'un prénom, tant sur le registre de l'état civil que sur le livret de famille, et d'un traitement funéraire décent", indiquent dans un communiqué les ministères de la Santé et de la Justice. Pour autant, souligne-t-on au ministère de la Justice, "le foetus n'acquiert pas de personnalité juridique et donc aucune filiation ne peut être établie". Une précision importante pour ceux qui craignaient que la décision, en février, de la Cour de cassation de reconnaître le droit d'inscrire tout foetus né sans vie à l'état civil, quel que soit son niveau de développement, marque une évolution juridique menaçant le droit à l'avortement. "Nous ne remettons pas du tout en cause l'IVG, ce n'est pas du tout le but de notre démarche", souligne Florence Basset qui était l'une des plaignantes devant la Cour. "Notre demande a toujours porté sur les foetus morts-nés entre la 16e et la 22e semaine", affirme-t-elle. "On ne touche pas à l'IVG, ni aux droits sociaux, non applicables en dessous du seuil de viabilité de 22 semaines", insiste-t-elle. Selon le Journal Officiel, le certificat médical d'accouchement nécessaire à la demande d'un "acte d'enfant sans vie" peut être établi en cas d'accouchement spontané ou provoqué pour raison médicale (dont l'IMG ou interruption médicale de grossesse). En revanche, l'interruption spontanée de grossesse (fausse couche précoce) et l'interruption volontaire de grossesse (IVG) n'ouvrent pas droit à l'établissement d'un tel certificat, relève-t-on au ministère de la Justice. "La fausse couche précoce correspond au premier trimestre, à moins de 15 semaines d'aménorrhée (absence de règles)", précise auprès le Dr Emile Daraï, secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Ce spécialiste rappelle toutefois que "la notion de viabilité n'est pas précise juridiquement". Un point crucial car le code civil prévoit que l'enfant "né vivant et viable" donne lieu à une reconnaissance complète par l'état civil et dispose ainsi de la personnalité juridique. Tout en se félicitant dans un communiqué des textes parus au JO, Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République, note également que "la viabilité ne fait l'objet d'aucune définition normative" depuis "l'invalidation (par la Cour de Cassation) de la circulaire de novembre 2001 qui explicitait les critères de viabilité en référence aux seuils recommandés par l'Organisation Mondiale de la Santé (minimum de gestation de 22 semaines d'aménorrhées ou de poids de 500 grammes)". Un problème que le politique se doit de résoudre, avait-il estimé auparavant. (AFP - 22/08/08)
---------------------------------- Voilà des décrets et arrêtés qui devraient (enfin !) permettre aux parents de "faire leur deuil" plus aisément (impossible de faire le deuil d'un enfant dont n'a pas même pu effectuer un "traitement funéraire décent"...) L'inscription au registre de l'état civil (et sur le livret de famille) est également une reconnaissance primordiale de l'enfant mort-né, qui quitte enfin le statut "d'enfant fantôme". Cela peut paraître "anodin" pour certains, alors que ce sont, au contraire, des points essentiels pour parvenir à accepter le deuil et continuer à avancer.
Edité le 23-08-2008 à 14:01:32 par Audrey |
| | Posté le 23-08-2008 à 14:10:55
| D'accord avec toi. J'ajouterais que je suis en plus tout à fait d'accord avec le fait de refuser ce droit aux IVGs et fausses couches précoces. Pendant le 1er trimestre, le bébé n'est pas encore une personne à part entière pour la maman. Il le devient au cours du 2ème et surtout 3ème trimestre, quand on commence à le connaître : sa façon de bouger, le rythme de sommeil qu'il a, les petites habitudes du style hoquet tous les soirs à la même heure (baby shoop hoquetait dans mon ventre ). Là oui, c'est une personne. Au 1er trimestre, le futur enfant reste une abstraction. Quand on pense qu'en plus, 30% des embryons sont éliminés naturellement au cours du 1er mois sans même que la mère potentielle ait réalisé qu'elle était enceinte... Quant aux IVGs, si une femme fait le choix d'interrompre sa grossesse, c'est un choix suffisamment difficile à faire comme ça, sans qu'en plus on rajoute à la culpabilité qu'elle éprouve forcément, le devoir de donner une identité à ce petit être qu'on a sacrifié...
Edité le 23-08-2008 à 14:12:16 par shoop. |
| | Posté le 23-08-2008 à 16:37:31
| shoop. a écrit :
Comme tous ces parents qui accouchent de prématurés qui oscillent entre la vie et la mort pendant 1 mois, 2 mois, pour peut-être au bout du compte avoir le droit de tenir leur enfant dans leurs bras et de le sortir de l'hôpital. Ces parents que leurs proches n'osent même pas féliciter tant la survie de l'enfant est incertaine... Ces parents qui osent à peine s'attacher à leur enfant par peur du chagrin qu'ils éprouveront si jamais les choses tournaient mal... |
Même sans risque de mort pour l'enfant, ma plus grande soeur a eu son premier fils beaucoup trop tôt, il est resté un mois et demi en service de soin, ou quelque chose comme ça. Bah du coté de la maman, dépression, crises de larme et autre, alors que les médecins lui avaient garanti qu'il n'y avait aucun danger car le bébé était solide. C'est juste qu'elle se sentait mal de devoir le laisser |
| | Posté le 23-08-2008 à 19:17:47
| Audrey a écrit :
(...) Et puis une question les hantera toujours : même si leur fille ne pesait que 600g, si les médecins avaient fait le bon diagnostic à la naissance (bébé vivant et non mort-né), n'aurait-elle pas survécue, peut-être même sans aucune séquelle ? Les parents de cette petite fille ont un long chemin à parcourir maintenant. Entre rage contre les médecins, deuil à accepter, et chemin de vie à parcourir à nouveau, mais différemment... |
Oui, difficile de passer l'éponge sur un cauchemar pareil... Avec ce point d'interrogation qui risque de rendre le pardon impossible... On aimerait savoir si les médecins et le personnel ont exprimé leur compassion, et de quelle manière.
Audrey a écrit :
Je pense qu'il faut avoir déjà connu grossesse et accouchement (enfin, d'un peu plus loin pour les messieurs, forcément ) pour comprendre tout ce qui se passe dans la tête et le coeur des parents en pareilles circonstances. (...) |
Pour les messieurs... heu... j'oserais pas dire que c'est une épreuve... malgré tout je me suis jamais senti aussi stupidement inutile que pendant la naissance de mon aîné. C'était encore sans péridurale. J'étais plus paisible à l'arrivée de la deuxième. Et malgré les échographies (on voyait rien, sur ces premiers écrans !) il y a toujours un soulagement quand on te dit que oui, il (ou elle) est normal. J'imagine que les parents qui se retrouvent du mauvais côté de la statistique doivent le vivre comme une terrible injustice : pourquoi nous ? |
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