Sujet : La politique famiale, on a pas fini d'en parler ! | | Posté le 19-04-2008 à 12:08:57
| Politique familiale: priorité à la garde des bébés
Le ministre du Travail Xavier Bertrand, le 14 avril 2008 au théâtre du Rond Point à Paris Le gouvernement tente de calmer le jeu, après les polémiques soulevées par des décisions en matière de politique familiale, en donnant des assurances sur l'Allocation de rentrée scolaire (ARS) et en annonçant 1 milliard de "moyens nouveaux" pour les gardes d'enfants d'ici 2012. Vendredi, à l'occasion d'une visite dans une crèche d'entreprise à Clichy (Hauts-de-Seine), le ministre et la secrétaire d'Etat en charge de la Famille, Xavier Bertrand et Nadine Morano, ont défendu la politique familiale du gouvernement, mise à mal par plusieurs décisions récentes. "Après tout ce qu'on a pu entendre, il faut remettre les pendules à l'heure, a affirmé Xavier Bertrand, non seulement la politique familiale, ça marche, mais nous allons la renforcer". Après un volte-face du gouvernement sur le financement de la carte familles nombreuses, supprimé puis rétabli en une semaine, puis une réforme des allocations familiales, qui conduit à un manque à gagner pour les familles, planait une menace sur l'allocation de rentrée scolaire (ARS), versée une fois par an aux familles modestes. Des syndicats et associations familiales craignent que la modulation de l'ARS en fonction de l'âge de l'enfant, en discussion, ne se fasse au détriment de l'ARS versée aux plus jeunes. "Il n'y aura pas de perdants", a affirmé le ministre, "on sait qu'il y a des âges où on a plus de besoins, au collège ou au lycée, et c'est là qu'il faut aider plus les familles, mais il ne s'agit pas de donner moins aux autres familles", a-t-il assuré. Par ailleurs, les ministres ont affirmé que la politique familiale du gouvernement allait "mettre l'accent" sur la petite enfance. "Nous allons passer à la vitesse supérieure en matière de créations de places, et donner la liberté de choix pour les parents entre crèche municipale, d'entreprise, et assistante maternelle", a promis Xavier Bertrand. La mise en route du droit opposable à la garde d'enfants d'ici 2012, engagement de Nicolas Sarkozy, nécessitera un milliard d'euros de moyens nouveaux sur la durée du quinquennat, a-t-il précisé. Ces moyens proviendront d'un "redéploiement" de la politique familiale, mais surtout, escompte le gouvernement, des excédents prévus de la branche famille de la sécurité sociale. "Nous savons que nous aurons une branche famille dans les années à venir qui va bénéficier de moyens supplémentaires", a indiqué M. Bertrand, ils seront utilisés pour "créer des places de garde d'enfants". Le redéploiement des moyens de la branche famille s'est déjà concrétisé par le financement, sur les économies réalisées avec l'unification des allocations familiales à 14 ans, d'une hausse de 50 euros du complément de mode de garde pour 60.000 familles modestes employant une assistante maternelle. Le gouvernement entend en effet développer les alternatives à la crèche, dont le coût de création et de fonctionnement est élevé, alors qu'aujourd'hui un tiers des assistantes maternelles ne font pas le plein d'enfants. Les ministres ont loué vendredi les crèches d'entreprises, comme celle de Clichy créée pour Danone et L'Oréal par l'entreprise de crèche Babilou, mais celles-ci sont encore très minoritaires. 3.600 places de crèches sont gérées par des entreprises privées, dont 2.200 affectées à des salariés (hors secteur de l'hôpital public ou des administrations). Les crèches collectives accueillent au total 265.000 enfants (2006), 63.000 sont en crèches familiales (assistantes maternelles dépendant des municipalités), et 690.000 sont gardés par des assistantes maternelles. Source : AFP via Actu Live -------------------- Mouais, j'ai comme dans l'idée que s'ils basent le calcul des moyens supplémentaires à affecter sur un excédent de la Sécu, on a pas fini des les attendre, ces réformes... Et puis bon, si c'est pour que ça soit "réévalué" comme l'ont été les plafonds d'imposition, ça va sûrement pas jouer en notre faveur -_- |
| | Posté le 19-04-2008 à 22:27:09
| Tout à fait d'accord avec toi, TL. De toute façon, dès qu'ils réforment un système d'aide, il faut toujours penser à mettre mentalement le signe moins devant le chiffre annoncé : ça vous donne tout de suite une idée sur le résultat final pour votre budget ! Les associations ont déjà fait le calcul et annoncé clairement que la réforme des allocations familiales fera perdre grosso modo 600 euros par enfant et par famille. C'est ce qu'on appelle une réforme avantageuse ...pour le gouvernement ! De là à penser que la "modulation" de l'allocation de rentrée scolaire (ARS) aura, au final, le même résultat catastrophique sur le budget des familles, il n'y a qu'un pas. Quant au mirage de l'amélioration concernant la garde des enfants et autres, ça sent carrément l'épate gratuite.
AFP a écrit :
"Nous savons que nous aurons une branche famille dans les années à venir qui va bénéficier de moyens supplémentaires", a indiqué M. Bertrand |
..."dans les années à venir" : c'est à dire quand les prochaines élections présidentielles auront eu lieu, et que ces promesses n'auront plus cours. Joli résumé, non ? |
| | Posté le 19-04-2008 à 23:58:09
| La langue de TL a fourché : il a nommé ce sujet : "la politique famiale " En pensant à la famine ? Ce qui m'impressionne dans ce gouvernement, c'est son étonnante capacité à annoncer une mesure puis à la retirer devant les protestations. Jean-Michel Apathie signale sur son blog que les députés de droite qui protestent aujourd'hui - contre la suppression de la carte Famille Nombreuse SNCF - ont laissé passer - et voté - cette mesure fin 2007 au moment de la discussion du budget. Dans la même rubrique, la suppression de la pub sur la télé publique est actuellement étudiée par une commission, chargée de noyer le poisson d'ici novembre prochain. Il faut dire que cette idée coûte 1 milliard d'Euros, à comparer à l'économie de 70 millions sur les allocs. Vos réactions me font penser à une analyse étonnante de J-B Rudelle, sur l'impossible choix droite-gauche. C'est provocateur, mais... ça sonne assez juste.
Edité le 20-04-2008 à 00:04:56 par Pierma |
| | Posté le 22-04-2008 à 14:14:58
| Je ne suis pas très au courant des aides possibles pour les parents qui ont des enfants scolarisés. Par contre, pour les modes de garde des tous petits, je commence à être sérieusement au point. Et quand on commence à compter les sous, le système et ses paradoxes font franchement peur. D'une part, on a des crèches littéralement surchargées en Ile de France, bien incapables d'accueillir tous les bébés que leurs parents voudraient faire garder de cette façon. Dans certains coins, les assistantes maternelles sont harcelées dès qu'elles ont une place de libre par des parents en mal de nounou. Elles peuvent se permettre de choisir le bébé/la maman qu'elles sentent le mieux et de pratiquer des prix en conséquence. Petit exemple vécu : 8€ à payer forfaitairement par jour de garde + 3,80€ de l'heure. J'ai fait mes comptes, en comptant 20 jours ouvrés dans le mois, il y a 920€ à lâcher. Sachant que la CAF va donner grosso modo 500€, le reste est pour la pomme des parents. Quand on a un emprunt à rembourser, un loyer à payer et que les parents sont SMICards... Ils font comment ? ~~ Où est l'intérêt de continuer à bosser pour la maman dans ces conditions, franchement ?... Il vaut largement mieux se mettre en congé parental ou s'inscrire au chômage et économiser tout cet argent -_- Et à côté de ça, il y a des régions où les assistantes maternelles n'arrivent pas à trouver d'enfants à garder et peinent comme des perdues pour arriver à joindre les deux bouts. Donc, je sais pas trop comment ça se passe pour des enfants plus grands. Mais pour les tous petits, je trouve que c'est l'horreur absolue. |
| | Posté le 22-04-2008 à 23:11:57
| Ta description de tes déboires ne me surprend pas du tout Shoop, hélas ! Pour ce qui est des enfants plus grands, faisant partie d'une famille nombreuse, j'ai bien souvent vu ma mère s'arracher les cheveux (au figuré, quand même) devant le jonglage nécessaire entre bourses à la bourre, prélèvements en avance, frais de scolarité, prix du matos scolaire qui grimpe, sorties d'études à financer, etc etc... |
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