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Petit florilège de MOTS TABOUS à la TELE

Audrey
   Posté le 13-01-2007 à 17:12:35   

(AFP - 13/01/07)
Petit florilège de mots tabous à la télé...

Voici un petit florilège de corrections demandées par les chaînes de télévision et autres diffuseurs de films et téléfilms aux auteurs de sous-titrage et de doublage, évoquées vendredi lors d'un débat sur leur "liberté d'écriture" organisée par la SACEM.

Pas de noms de marques :
Lorsqu'un personnage parle d'une "Mercedes", il doit dire "voiture de sport allemande" dans la version française, et lorsqu'il prend du "Prozac", il prononce "antidépresseurs".

Le "Coca-Cola" devient "soda" ou "boisson gazeuse", le "scotch" du "ruban adhésif", et une "action Vodafone", une "action des opérateurs téléphoniques".
De même, deux dealers ne se disent plus "Donne-moi la came", mais "Donne-moi ce que tu sais" .


Pas de noms à consonance étrangère :
Un auteur a rapporté le contenu de cet e-mail, adressé par un correcteur, lui demandant de "franciser tous les noms allemands" d'une série :
"Il n'est pas nécessaire que le téléspectateur apprenne dès les premières secondes de l'épisode qu'on est en Allemagne, il le saura bien assez tôt".

De même, dans une série italienne, un autre a demandé que les "carabinieri" en uniforme deviennent des "gendarmes" et que tous les prénoms italiens soient francisés.


Pas de termes politiquement incorrects :
"fuck", courant dans les films et téléfilms américains, disparaît en VF aux heures de grande écoute.
On ne peut traduire "gas chamber" par "chambre à gaz" concernant l'exécution des condamnés à mort aux Etats-Unis, car "cela évoque trop les nazis", selon un correcteur.

"Pas de termes péjoratifs, pas de référence religieuse, de référence au corps, à la chirurgie, aux maladies honteuses ou à la mort", a-t-on exigé pour le doublage d'une série pour enfants.

De même, des "grosses" sont devenues des "idiotes" et des "Turcs" des "skaters", dans la VF d'une série allemande pour la jeunesse.



"Nous ne sommes pas contre les contraintes inhérentes à notre travail, lié à des oeuvres de commande", explique Jean-Louis Sarthou, président de la commission de l'audiovisuel.

"Mais depuis une quinzaine d'années, une véritable psychose est née chez nos clients, vis-à-vis de tout ce qui est politiquement incorrect : ils exigent que l'on retire les injures et toute référence à une communauté sexuelle, religieuse, à la drogue, à l'alcool, au tabac, ou à des marques", poursuit-il.

Lors d'un vif débat vendredi consacré à leur "liberté d'écriture", les auteurs de doublage et de sous-titres invités par la Sacem ont multiplié les exemples de ce qu'ils estiment être un "affadissement des oeuvres originales".

"Pourquoi nous demande-t-on autant de trahir la VO des films et téléfilms américains, alors que dans les films ou les séries françaises les injures ne posent pas problème ?", s'est interrogée une adaptatrice.

Un autre s'est demandé "comment être synchrone en disant 'voiture de sport allemande' à la place de 'Mercedes' ?"

Les diffuseurs des oeuvres exigent fréquemment que des corrections soient apportées à la VF, sans toujours rémunérer ce travail supplémentaire, a-t-on rapporté, des corrections parfois jugées "non motivées" et "arbitraires".

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Finalement, il vaut mieux (autant que possible) visionner les VO : au moins, on a idée exacte du véritable scénario...
ThunderLord
   Posté le 14-01-2007 à 02:11:26   

Et en plus en en restant à la VO on peut savourer toutes les petites notes d'humour, les références obscures et les jeux de mots qui sont traduits à la hache en français
pwazon
   Posté le 15-01-2007 à 07:13:43   

+1 TL, ça fait quelques années que je ne jure plus que par la VO
Eisenheit
   Posté le 15-01-2007 à 23:59:51   

Mais quel bordel...