56 personnes escroquaient les ASSEDIC - Le Petit Monde d'Audrey

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Cinquante-trois personnes ont comparu, mardi 28 novembre, devant la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour avoir escroqué les Assedic, en créant une dizaine de sociétés fictives au milieu des années 1990.

Dans cette procédure ouverte en 1999, le principal prévenu, Jacky Giordano, 61 ans, comptable de formation, est soupçonné d'avoir mis en place cette vaste arnaque qui aurait causé à différentes caisses primaire d'assurance maladie (CPAM) un préjudice d'environ 800 000 euros et aux Assedic du sud-est parisien une perte de près d'un million d'euro, selon une source proche du dossier.

FAUSSES DÉCLARATIONS D'ACCIDENT

Jacky Giordano, qui est poursuivi avec ses complices présumés pour "faux et escroquerie en bande organisée" ou complicité dans ces délits, est accusé d'avoir créé une dizaine de sociétés fictives et risque jusqu'à dix ans de prison. Il recrutait des "salariés" – des travailleurs au noir, souvent, mais aussi des employés précaires – dans des bistros des 18e, 19e et 20e arrondissements de la capitale, pour travailler dans des entreprises fictives, qu'il inscrivait au registre du commerce.

Une fois ces entreprises créées, il rédigeait de fausses déclarations d'accident pour obtenir des remboursements de la part des CPAM, ou bien il licenciait ses faux salariés afin qu'ils touchent des indemnités... qui, elles, n'étaient pas fictives.

Ce procès, qui doit durer jusqu'à la mi-décembre, intervient alors que les pouvoirs publics s'alarment de la multiplication de ce type de fraudes, qui concerneraient des milliers de personnes et représenteraient un préjudice de plusieurs dizaines de millions d'euros chaque année pour la Sécurité sociale. Une mission d'information de l'Assemblée nationale a été créée pour examiner le renforcement des contrôles. Plusieurs informations judiciaires sont en cours, dont une à Marseille qui porte sur une fraude dont le montant est évalué à 36 millions d'euros.