Sujet : Mieux vaut acheter de vieux livres que des actions | | Posté le 19-10-2008 ŕ 01:17:39
| Le livre précieux, valeur sûre face à la crise économique Plus de 300.000 euros pour un manuel richement illustré du XIXème siècle sur le Japon, près de 30.000 euros pour une "Histoire naturelle des grenouilles" en latin: à l'heure de la crise, le livre précieux reste une valeur sûre, veulent croire les antiquaires. Dans un espace feutré, un peu à l'écart du tumulte de la Foire du Livre de Francfort, l'antiquaire néerlandais Laurens Hesselink couve des yeux son "Nippon", oeuvre monumentale du naturaliste allemand Philipp Franz von Siebold, celle-là même qui approche les 300.000 euros. Le grand salon de l'édition allemand, qui se tient jusqu'à dimanche, accueille depuis 2005 un carré consacré aux antiquités. "Il vaut mieux acheter de vieux livres que des actions dans une banque", sourit Laurens Hesselink. "Bien sûr, depuis quelques temps le marché est plus calme, mais notre secteur finit toujours par s'en sortir", veut-il croire. "Les collectionneurs sont insatiables, crise ou pas crise", affirme l'antiquaire néerlandais à l'AFP. Manipulant une vieille édition du grand penseur néerlandais Erasme, il dit : "Ce livre a plus de 500 ans. Passé cette durée, je pense qu'on peut parler de valeur sûre." A quelques mètres de là, la Berlinoise Elvira Tasbach présente avec enthousiasme sa collection de manuscrits. Sa dernière passion : rassembler des manuels de calcul, rédigés à la plume et agrémentés de toutes sortes d'illustrations plus ou moins fantaisistes. Etudier sa règle de trois dans l'un de ces documents, datant parfois du XVIIème siècle, peut valoir jusqu'à 4.000 euros. Elle affiche aussi sa sérénité face à la crise économique, même si son diagnostic est plus nuancé. "Les ouvrages les plus coûteux, ceux qui dépassent les 5.000 ou 10.000 euros, se vendent toujours et leur prix augmentera toujours", assure-t-elle à l'AFP. C'est le cas par exemple de premiers tirages rares de grands romanciers comme Franz Kafka ou Thomas Mann, sans parler des Goethe et autres Schiller : "Les stars", comme les appelle Elvira Tasbach. Sans compter les croquis de peintres connus ou même les textes de chansons : le 9 octobre dernier, en pleine débâcle financière mondiale, le manuscrit original d'"Amsterdam" de Jacques Brel s'était envolé au-dessus de 100.000 euros. "A ce niveau-là, on est dans le domaine du luxe, à l'abri des fluctuations économiques. Plus c'est cher, mieux c'est !" s'exclame Elvira Tasbach. Mais à en croire l'éditrice allemande, les choses se compliquent pour les ouvrages anciens mais peu prestigieux : "Dans les prix bas à moyens, jusqu'à 2.000 euros le livre, les ventes baissent". "La clientèle traditionnelle pour ces ouvrages se meurt. Il y a peu, tout professeur d'université se devait d'avoir une belle bibliothèque remplie de vieux livres. Ce n'est plus le cas", déplore-t-elle. Ces livres anciens "à bas prix" sont la spécialité de Giuseppina Biggio, antiquaire de Turin. Elle vend surtout des ouvrages allant de 220 euros pour des "Considérations géologiques et physiques sur la cause du jaillissement des eaux des puits forés ou fontaines artificielles" de 1829, à 1.800 euros pour un livre italien de 1567 sur les fortifications militaires. "La période n'est pas facile", soupire-t-elle. "J'essaie surtout de me développer dans la vente par Internet"', explique l'Italienne. Internet, c'est au contraire l'ennemi juré d'Elvira Tasbach. "Pour nous la vraie crise, cela a été la généralisation des ventes en ligne, qui fait que les vieux livres sont beaucoup plus faciles à trouver, et donc moins chers", explique la Berlinoise. "Avant, quand un passionné trouvait un ouvrage qui l'intéressait, il me l'achetait immédiatement. Maintenant il prend les références, me salue poliment. Et rentre chez lui chercher une meilleure offre sur Internet", raconte-t-elle. (AFP - 17/10/08) |
| | Posté le 19-10-2008 ŕ 15:35:29
| Il est vrai qu'Internet a porté un dur coup aux chineurs et aux vendeurs de raretés... Mais certains diront à l'inverse qu'il a permis d'étendre l'accès aux dites raretés, que tout le monde peut maintenant trouver plus aisément. Disons qu'on a atteint un point d'équilibre. |
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