| Dernières réponses | |  Au Montparnasse, le burlesque fantastique de Feydeau
Le Théâtre Montparnasse à Paris a remonté, dans la perspective des fêtes de fin d'année, "Le système Ribadier", une comédie burlesque de Georges Feydeau (1862-1921), avec un soupçon de fantastique, relativement peu jouée.
Comme toujours chez ce vaudevilliste, la mécanique de son intrigue est parfaite et réclame de la part des interprètes, de la rapidité dans le jeu et de la verve comique, ce dont ne manquent pas principalement Bruno Solo, Léa Drucker et Jean-Noël Brouté.
Les deux premiers campent le couple Ribadier, lui l'auteur du "système" qui consiste, lorsqu'il va rejoindre une maîtresse, à exploiter ses facultés hypnotiques pour endormir sa femme, vraiment trop soupçonneuse.
Bruno Solo fait avec cette pièce ses débuts sur les planches, après une carrière surtout au cinéma comme acteur et scénariste de "Jet set" et de "Grève party" de Fabien Onteniente. Il est à l'aise sur un plateau de théâtre et se glisse sans problème dans la peau du héros classique de Feydeau que rien ne démonte alors que sa supercherie est découverte.
Léa Drucker joue une très crédible grande bourgeoise qui ne s'en laisse pas conter.
Jean-Noël Brouté interprète un ancien soupirant malheureux de madame, qui sera au final le dindon de l'histoire et qui fait sourire plutôt qu'on plaint.
"Le système Ribadier" a été créée en 1892 à la même époque que "Monsieur chasse" et après le premier succès du dramaturge en 1887, "Tailleur pour dames".
C'était le temps où Charcot analysait à la Salpêtrière les phénomènes hypnotiques. Feydeau, faisant feu de tous bois, exploita ce filon qui donne une originale tournure fantastique à sa comédie.
Le metteur en scène Christian Bujeau a préféré transposer l'action dans l'entre-deux-guerres. Les hommes portent Borsalino et Panama et madame Ribadier semble sortir des ateliers de Paul Poiret. Ce changement d'époque n'a rien de gênant et rapproche cette fantaisie de notre époque.
(AFP - 24/11/07) |
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