Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
(AFP - 18/01/07)
Magie des signes et du son au nouveau théâtre de sourds d'Emmanuelle Laborit


La comédienne sourde Emmanuelle Laborit,
le 14 janvier 2007 au théâtre Chaptal à Paris

L'International Visual Theatre (IVT) de la comédienne sourde Emmanuelle Laborit crée, jusqu'au 4 février, dans sa nouvelle salle de la cité Chaptal à Paris, "K. Lear" d'après Shakespeare, un spectacle qui efface joliment la frontière linguistique entre le signe et le son.

Marie Montegani, qui a adapté et met en scène la tragédie shakespearienne "Le Roi Lear" (vers 1606) dans la traduction en français de Jean-Michel Déprats, dirige une équipe comprenant à la fois des comédiens entendant et des sourds, fidèle à cet esprit de mixité cher à l'IVT.

Ainsi Cordélia, celle qui refuse de flatter hypocritement son vieux père quand celui-ci réunit ses trois filles pour leur léguer son royaume en trois parts égales, est incarnée par Emmanuelle Laborit, Molière de la révélation théâtrale en 1993 pour son rôle dans "Les enfants du silence".

En l'occurence, le choix d'une comédienne sourde est particulièrement judicieux : Cordélia est littéralement celle qui "ne peut élever son coeur jusqu'à sa bouche". Sa première réplique à ce père lui demandant ce qu'elle a à lui dire résonne d'ailleurs d'un "rien" à laquelle Emmanuelle Laborit prête un geste éloquent, qui se suffirait presque à lui même, mais dont la traduction sonore en français renforce encore l'effet.

Trahi par ses filles Goneril et Régane, acculé à la folie et dépouillé des derniers attributs de son pouvoir, Lear retrouvera finalement celle qu'il avait congédiée, Cordélia, lors d'un bouleversant duo d'amour entre un père et son enfant où chacun prend la langue de l'autre. Cordélia lance alors un "me reconnaissez-vous ?" sonore et parfaitement intelligible, tandis que Lear, bientôt muet, s'exprime en langue des signes française (LSF).

Une fin en apothéose pour un spectacle qui traite LSF et langue française d'égale à égale et de manière très variée, et peut se payer le luxe parfois de ne pas traduire ou surtitrer tout en demeurant parfaitement compréhensible.

Le spectacle bénéficie de la qualité de ses comédiens, tels le Lear travesti et écorché de Clémentine Yelnik et la Goneril de Pascale Roberts, croisée notamment sur les plateaux de cinéma de Robert Guédiguian.

Avec flûte, guitare et percussions, la musique de Jérôme Combier souligne l'esthétique orientalisante de la mise en scène, tandis que la vidéo apporte une nouvelle dimension au plateau très large mais peu profond du Théâtre Chaptal (185 places).

Signe que ce "K. Lear" n'est pas dédié à un lieu pour sourds, il sera donné en tournée en Ile-de-France en février à Meaux (Seine-et-Marne, le 6), Bagneux (Hauts-de-Seine, 9), Cergy-Pontoise (Val-d'Oise, 13 et 15) puis en mars à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis, 4) et Chaville (Hauts-de-Seine, 7).
 
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