Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Toujours aussi plaisant à lire, Abeille.

As-tu une suite à nous proposer en lecture ?
abeille
MARIE
Pourtant tu t’es marié assez vite je pense, puisque tu es déjà divorcé depuis 2 ans.
XAVIER
Je ne suis resté marié que 18 mois. Fais le calcul. Et je puis te le dire : tu es la cause de mon mariage …et de mon divorce.
MARIE
Sais-tu que c’est affreux ce que tu me dis là ?
XAVIER
Affreux ? …ou bien, cela flatte ton amour propre ?
MARIE
Tu as un bien mauvais souvenir de moi, malgré ce que tu essaies de me dire.
XAVIER
Oh, tu sais, les sentiments se foutent éperdument de tous les raisonnements.
Tu vois, tu es mariée, tu es certainement heureuse, et malgré cela moi, bêtement, je continue à t’aimer.
MARIE
Tu m’as aimée, mais tu ignores complètement ce que je suis devenue. Tu as aimé une femme que je ne suis plus, alors comment savoir si tu m’aimerais encore.
Mais je dis des bêtises. Comme tu le dis, je suis mariée, et je n’ai pas à parler sentiments, surtout avec quelqu’un que je n’ai pas vu depuis 9 ans. J’étais curieuse de savoir ce que tu étais devenu. Ma curiosité est satisfaite, nous devons en rester là.
XAVIER
Si tu es absolument sûre de la force de tes sentiments pour ton mari, ton amour pour lui ne risque absolument rien si nous nous revoyons.
MARIE
Nous revoir pourquoi ?
XAVIER
Eh bien… Ne serait-ce que pour te prouver à toi-même que tes sentiments actuels n’ont rien à craindre de vieux sentiments qui sont bien morts en toi.
MARIE
Hum !!! Tu n’es pas idiot !Tu plaides bien ta cause !
XAVIER
J’exprime des idées de bon sens, c’est tout. Alors ? Quand nous revoyons-nous ? A moins que tu ne sois pas sûre de toi, bien sûr.
MARIE
Je ne vois pas l’intérêt de nous revoir. Mais pour te prouver que je ne crains pas le passé, si tu viens à Valence fait moi signe.
XAVIER
Je viens à Valence lundi dans la matinée. Nous déjeunons ensemble ?
MARIE (après un instant de réflexion)
Bon. Donnons-nous rendez-vous à la gare, à midi.
XAVIER
C’est parfait. A lundi. J’ai perdu quelques cheveux, mais je pense que tu me reconnaîtras sans difficulté. Et moi, en tous cas, je suis certain de te reconnaître.
MARIE
D’accord, à lundi.
(elle raccroche, et reste un moment songeuse)

JEANNE

Alors ? Tu vas le revoir ? Quel effet ça te fait ?
MARIE (un peu nerveusement)
Quel effet veux-tu que ça me fasse ? On reparlera du bon vieux temps…
JEANNE (ironique)
C’est ça !! Vous parlerez du bon vieux temps !
MARIE
Arrète de te fiche de moi ! De quoi veux-tu que nous parlions ?
JEANNE
C’est vrai, il y a le passé, mais il y a le présent…. et puis aussi l’avenir…
MARIE
Tes insinuations sont ridicules. Je te rappelle que je suis mariée… et bien mariée, tu l’as dit toi-même.
JEANNE
Bon, bon, ne te fâche pas ! Mais tu ne peux nier que son souvenir hante tes pensées.
MARIE
Hante mes pensées ? Tu n’exagères pas un peu ? Il y a des années que je n’ai pas pensé à Xavier, et un regard de femme me l’a remis en mémoire, c’est très simple ! Ne complique pas les choses, tu vas chercher midi à 14 heures.
JEANNE
Bon, bon. Je n’insiste pas (elle regarde sa montre). Zut ! 16 heures 20 déjà ! Je me sauve ! A bientôt, Marie (elles s’embrassent et Jeanne sort)
MARIE seule en scène se dirige vers un miroir.

Il va me trouver vieillie (elle passe un index sur une fine ride). Après tout, lui aussi, il a dû vieillir.
A ce moment-là, on entend la porte d’entrée qui s’ouvre, et avant d’apparaître dans la pièce une voix d’homme crie à la cantonade :
Tu es là Marie ?

MARIE
Oui. Je suis dans la salle de séjour !
Entre Pierre. C’est un homme jeune, élégant, sympathique. On sent une forte personnalité.
PIERRE

Bonjour, chérie. Rien de neuf ?
MARIE
Non, rien de neuf. Jeanne sort d’ici. Tu as dû la rencontrer ?
PIERRE
Non. Je suis monté par l’ascenseur direct des garages. Elle est venue papoter ou il y a quelque chose de neuf ?
MARIE
Non, rien de spécial. Et toi ? Avec cet ambassadeur du Sénégal, ça s’est bien passé ?
PIERRE
Oh oui. La routine. Toujours le problème des aides financières et celui de la balance des échanges commerciaux… Comme d’habitude, quoi !!
Ah, A propos, nous sommes invités à déjeuner lundi à midi chez lui, à l’Ambassade du Sénégal.
MARIE
Lundi à midi ? Oh zut !! Ca tombe mal !
PIERRE
Tu avais quelque chose de prévu ?
MARIE
Oui, oui... Enfin il me semble.. Il faudra que je vois mon carnet, mais je crois bien que j’ai quelque chose lundi.
PIERRE
Je suis désolé, mais il faudra que tu remettes. Je ne peux refuser l’invitation de l’Ambassadeur.
MARIE
Je comprends bien que tu ne puisses pas y échapper, mais moi, je ne suis pas dans la diplomatie. Tu iras tout seul.

PIERRE
Mais il n’en est pas question ! La femme de l’ambassadeur t’attend, et par la force des choses, tu es ma femme, donc tu as un rôle à jouer dans la diplomatie.
MARIE
Je regrette, mais je n’irai pas.

( A suivre)

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abeille
JEANNE
Dis toujours. Il faut tout envisager.
MARIE
Tu t’en souviens peut-être. Je crois t’en avoir parlé. J’avais rencontré Xavier sur la plage, durant les vacances que je passais avec mes parents sur la côte d’azur.
J’avais 19 ans, il en avait 23. Il semblait très épris de moi, mais moi, bien qu’attirée par lui, je ne voulais pas me sentir liée par quelque chose de sérieux. A la fin des vacances, il voulait absolument que nous échangions nos adresses pour nous revoir, et je lui avais dit
« Xavier, nous avons vécu une belle histoire d’amour de vacances. Les vacances sont finies. Ce serait gâcher nos souvenirs que de tenter de nous revoir dans d’autres conditions. »
Il m’a alors lancé un regard profond, un regard triste, triste. Pour lui quelque chose était mort.
Le regard de cette mère sur son enfant m’avait retourné. Je n’avais pas fait le lien avec ce que je viens de te raconter au sujet de Xavier. Mais j’ai pu échanger quelques mots avec cette femme et j’ai eu l’explication de la tristesse de son regard. Son bébé est né avec une malformation cardiaque. Les médecins ne lui donnent que quelques mois de vie.
Je vois maintenant que le regard de Xavier sur moi et celui de la mère sur son enfant étaient identiques, et je n’avais jamais réalisé combien Xavier avait été malheureux devant mon insouciance.
JEANNE
Bon. Tu vois que les choses sont plus claires. Si le regard de cette femme sur son bébé t’a fait souvenir du regard de Xavier sur son Amour perdu, et surtout si ce regard t’obsède, c’est que tu subis toujours une attirance pour Xavier. Sais-tu ce qu’il est devenu ?
MARIE
Absolument pas. Je te l’ai dit, c’etait une simple rencontre de vacances.
JEANNE
Une simple rencontre de vacances qui t’a drôlement marquée, puisqu’elle ressort après de nombreuses annèes et hante ton esprit.
Il faudrait savoir ce qu’il est devenu.
MARIE
Et comment veux-tu savoir ce qu’il est devenu ? Je ne sais même pas où il habitait quand je l’ai rencontré...
JEANNE
Tu te souviens de son nom de famille ?
MARIE
Non. Ah, si… attends… un nom curieux… Charvelet.. Non, Charvelex, oui, c’est ça Charvelex.
JEANNE
Hé bien nous allons chercher sur le Web, viens !
Les deux jeunes femmes s’installent devant un ordinateur, et Marie se met à tapoter sur le clavier.
JEANNE
Que son nom soit un peu curieux peut-être une chance. Nous parviendrons plus facilement à le trouver. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’homonymes……
Tiens, voilà. Je crois que je le tiens. Je paye, et nous allons savoir.
Quelques secondes s’écoulent.
Voilà : Charvelex Xavier. Ah ça alors… Il n’est pas bien loin... Nous sommes à Valence et il est à Lyon. Veux-tu lui téléphoner ?
MARIE
Mais tu es folle ! Que veux-tu que je lui dise ? Que j’ai vu une bonne femme avec un bébé et que cela m’a fait penser à lui ?
JEANNE
Mais tu n’as pas besoin de lui raconter quoique ce soit. Son souvenir t’a traversé la mémoire, par curiosité tu as cherché sur ton ordinateur, et c’est tout…
MARIE
Et si je tombe sur sa femme ?
JEANNE
Hé bien tu sauras qu’il est marié… comme toi d’ailleurs.
MARIE
Oui. Comme moi. Tu vois bien que lui téléphoner serait une bêtise, puisque moi je ne suis pas libre et lui ne l’est peut-être pas.
JEANNE (faussement grondeuse)
Allons, allons, Marie !! A quoi penses-tu ? Il n’est pas question d’envisager quoi que ce soit de sérieux avec ce Xavier. Il s’agit simplement de faire cesser l’emprise que son esprit conserve sur toi. Dans ton souvenir, il est paré de toutes les qualités certainement, et il est à peu près certain qu’une seule rencontre avec lui, et la réalité te sauterait aux yeux. C’est sans doute un bonhomme banal, peut-être chauve et bedonnant, et ton désenchantement te guérira de ton fantasme.
MARIE
Fantasme !! Il ne faut tout de même pas exagérer !
JEANNE
Oh, ne jouons pas sur les mots ! Tu es obsédée par un regard qui te fait penser à un homme. Il faut mettre fin à cette obsession. Alors ? Tu téléphones ? Ou veux-tu que je le fasse pour toi ?
MARIE
Pourquoi téléphonerais-tu à Xavier ? Par curiosité ?
JEANNE
Pour te rendre service. Et puis aussi, c’est vrai, j’aimerais bien entendre la voix de celui qui est resté tapi de nombreuses années dans ton subconscient et qui vient d’apparaître à la suite d’un regard de femme sur son bébé. Ce n’est pas banal.
MARIE (après une légère hésitation)
Bon. Téléphone. Et puis si… Non…… Nous verrons bien. Vas-y ! Téléphone !
Jeanne se dirige vers le téléphone et reproduis le numéro qu’elle avait relevé sur internet. Le micro d’ambiance est mis. On entend 4 ou 5 sonneries, puis une voix masculine, bien timbrée, s’annonce.
LA VOIX

Allo ! Xavier Charveleix. J’écoute.
JEANNE
Bonjour Monsieur. Je m’appelle Jeanne, mais nous ne nous connaissons pas.
Vous souvenez-vous avoir rencontré il y a quelques années... (Marie fait signe à Jeanne qui avec ses doigts, indique 9) quelques années, cela doit faire 9 ans, sauf erreur... durant des vacances sur la Côte d’azur, une jeune fille prénommée Marie. Vous en souvenez-vous ?
XAVIER (après quelques secondes de silence)
Etes-vous Marie ?
JEANNE
Non. Je vous l’ai dit, nous ne nous connaissons pas. Mais votre question semble prouver que vous vous souvenez d’elle. C’est une de mes amies.
XAVIER
Ah ? En effet. Je me souviens de Marie. Qu’est-elle devenue ?
JEANNE (elle fait signe à Marie pour lui proposer l’appareil, et Marie hoche la tête affirmativement)
Ecoutez Monsieur, le plus simple est que je vous la passe. Au revoir.

MARIE prend l’appareil.
Allo ! Bonjour Xavier. Je parlais de… vous, à mon amie Jeanne, et c’est elle qui a eu l’idée de chercher votre adresse par internet.

XAVIER
Elle a eu une bonne idée, et je suis heureux de … t’entendre (je crois que nous nous tutoyions) après tant d’années. Qu’es-tu devenue ? Mariée, je suppose ?
MARIE
Mariée. Sans enfant. Et… toi ?
XAVIER
Marié, divorcé depuis deux ans. Pas d’enfant. Où habites-tu ?
MARIE
Je suis à Valence. Et toi, à Lyon, je crois ?
XAVIER
Exact. Puis-je savoir pourquoi tu refais surface subitement, alors qu’il y a 9 ans, tu m’avais… donné mon congé ?
MARIE
Oh, il n’y a pas de raison spéciale. Nous parlions, mon amie Jeanne et moi, de notre jeunesse, et tout naturellement, j’ai pensé à toi.
XAVIER
Tout naturellement ? La nature a beaucoup tardé pour se manifester. Il y a bien du avoir un facteur déclenchant ?
MARIE
Non… C’est en parlant, comme ça. Et puis j’ai eu la curiosité de savoir ce que tu étais devenu.
XAVIER
Tu étais curieuse… Mais c’est ton amie qui m’appelé. Pourquoi ?
MARIE
Oh, je n’en sais rien… Ne vas pas chercher la petite bête...
XAVIER
Je ne cherche pas la petite bête. Je cherche à comprendre. A comprendre pourquoi 9 ans après avoir rompu brutalement avec moi, tu reprends contact. J’ai le droit de trouver ça singulier.
MARIE
Je devine à ton ton, que tu m’en veux toujours.
XAVIER
Tu ne peux savoir combien j’ai souffert… et très longtemps...

( A suivre)

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abeille
EXPLIQUONS-NOUS


Jeanne 26 ans
Etienne 30 ans, son mari. Chercheur en biologie.
Marie 28 ans
Pierre 32 ans, son mari. Diplomate.
Et peut-être d’autres…

Lorsque le rideau se lève, Jeanne et Marie, sont en scène. La pièce est un salon. Au sol, tapis haute laine. Les meubles sont « renaissance italienne », c'est-à-dire un peu trop chargés en sculpture, mais ils donnent un aspect cossu.
2 portes sur la partie latérale gauche, une porte à droite et une autre au fond à droite qui mène au couloir de la porte d’entrée.
Jeanne et Marie, assises dans des fauteuils, tricotent en silence. Puis au bout de quelques secondes, Marie s’arrête de tricoter, lève les yeux vers le plafond et dit :
MARIE

De quoi avons-nous l’air ? Tu réalises un peu ? Nous tricotons comme nos aïeules… Pourquoi pas de la broderie pendant que nous y sommes !! Nous sommes ridicules !!! Elle jette son tricot par terre.
JEANNE
Ho la ! Ho la ! Qu’est-ce qui te prend Marie ? Une crise existentielle ?
Marie reste un moment sans répondre :
MARIE

Pas la peine d’employer des grands mots pour définir ce que je ressens. Je vais te le dire plus simplement : JE M’EMMERDE !! Là !! C’est clair ?
JEANNE
Mais c’est nouveau, ça ! En tous cas, c’est la première fois que tu me le dis, et je dirais même que, tout au contraire, tu sembles être une femme heureuse, amoureuse de son mari. Vous n’avez pas de problèmes financiers, ton mari est un homme remarquable, peut-être un futur Ambassadeur...
MARIE
Oh, écoute, tu peux faire une équation en ajoutant tous les éléments positifs que tu voudras. X+A+B+C°etc, mais tout cela est égal à zéro !…
JEANNE
Ca ne marche pas ton truc. Pour que l’addition d’éléments positifs arrive à zéro, c’est qu’il y a obligatoirement, OBLIGATOIREMENT, des éléments négatifs… peut-être à ton insu d’ailleurs, mais ils existent ! De quoi te plains-tu exactement ?
MARIE
Mais puisque je te dis que malgré l’addition d’éléments reconnus positifs par la raison, le résultat est …que je m’emmerde !
JEANNE (qui pose son tricot sur une petite table)
Allons, allons. Tâche d’être honnête avec toi-même. Il y a quelque chose qui te tracasse, et tu n’en sortiras pas avant d’avoir pu déterminer ce que c’est. Tu aimes ton mari ?
MARIE
Il n’y a aucune raison pour que je n’aime pas Pierre. D’ailleurs tu l’as dit toi-même : tout le monde l’aime et l’admire.
JEANNE
Je te demande si tu aimes ton mari, et tu me réponds « il n’y a pas de raison pour que je ne l’aime pas ». Mais la raison n’a rien à voir avec les sentiments. Estimes-tu que tu ne pourrais pas vivre avec un autre ?
MARIE
En tous cas, pas avec un autre que je connais actuellement, si c’est ce que tu veux savoir.
JEANNE
Bon. Tu n’es pas amoureuse d’un autre. C’est déjà quelque chose. Peut-être aimerais-tu travailler ?
MARIE
Mais je travaille !!! Je fais partie de 3 associations caritatives, et je suis présidente de l’une d’elles. Je n’ai pas beaucoup de temps de libre, et tu le sais bien ! Ce n’est d’ailleurs pas pour nous que nous tricotons… Je ne manque pas d’occupations…
JEANNE
Non. Ce que je voulais dire, c’est que tu voudrais peut-être gagner ta vie pour ne pas avoir l’impression d’être à la charge de ton mari.
MARIE
Ca, non. Je n’aimerais pas travailler dans un bureau avec des obligations d’horaire, des supérieurs plus ou moins idiots... Non. Je préfère m’activer « dans le caritatif ».
JEANNE
Ce qui est certain, c’est qu’il y a chez toi une insatisfaction. Cherche-la ! Il faudra bien la trouver pour t’en sortir. Es-tu bien certaine de ne pas avoir une petite idée, même si tu ne veux pas te l’avouer ?
MARIE pensive
Non…Rien... enfin peut-être…Mais non ! C’est idiot, ce n’est pas ça…
JEANNE
Dis toujours, nous verrons bien...
MARIE
Oh, non. Ce n’est pas ça ! ce serait trop bête…… Hier, j’ai vu une femme, une pauvre femme, miséreuse, et qui venait nous demander du lait pour son enfant. Elle tenait son bébé dans ses bras, il devait avoir 7 ou 8 mois, et elle le regardait… Enfin, je ne peux pas te dire…Ce que je sais, c’est que ce regard, depuis hier ne me quitte pas. La dernière nuit j’ai très peu dormi. D’une part en rêve, et d’autre par quand je me réveillais, je voyais le regard de cette femme sur son enfant.
JEANNE
Hé bien voilà, c’est simple. Tu as envie d’avoir un enfant !
MARIE
Oh, ça non !!!! Pas du tout !! Je n’ai pas envie d’avoir un enfant ! Je n’ai pas la fibre maternelle...
JEANNE
Mais si ce regard de mère t’obsède, c’est qu’il doit bien y avoir une raison. Il était comment ce regard ?
MARIE
Comment veux-tu que je te définisse un regard ! Elle regardait son bébé, et voilà tout.
JEANNE
Je ne crois pas au « voilà tout ». Il y avait automatiquement quelque chose de spécial. Fais un effort, représente-toi ce regard…
MARIE
Oh, je n’ai pas d’effort à faire. Il est là en permanence. Il y avait de l’amour, bien sûr, dans ce regard… Mais ça, c’est normal… il y avait… je ne sais pas... peut-être de la tristesse.
JEANNE
Tu as senti de la compassion pour la mère ?
MARIE
Je ne crois pas. Je ne la connais pas, ce n’était pas vraiment une pauvresse d’après ses vêtements (ou en tous cas, pas depuis très longtemps), mais son regard…
JEANNE
Je suis persuadée qu’il faut en premier lieu que tu saches pourquoi ce regard t’a tellement marquée, qu’il t’obsède.
Tu me dis que tu n’as pas envie d’avoir toi-même un bébé. Tu me dis que tu ne ressens pas de compassion pour cette mère. Si tu es certaine de ces deux points, il faut absolument que tu cherches la vraie raison pour laquelle ce regard t’obsède.
MARIE
Je crois…… Je crois… Non, c’est idiot ! Ce ne peut être ça.


( A suivre)

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