Le Petit Monde d'Audrey
 
Retour au forum
 

Ajouter une réponse

Pseudo :    S'inscrire ?
Mot de passe :    Mot de passe perdu ?
Icône :
                                
                                
Message :
 
 
 
Smilies personnalisés
 
Options :
Notification par email en cas de réponse
Désactiver les smilies
Activer votre signature
 
 
Dernières réponses
ThunderLord
Je viens de tout relire et... Effectivement, c'est très agréable à lire, de bons moments, de bons mots, et des personnages sympathiques à "fréquenter"
Audrey
Je comprends ça, Abeille.

Je pense qu'arrivé à la retraite, on a largement mérité de prendre du temps pour soi et de ne plus se compliquer la vie.
abeille
J'ai grand plaisir à être lu.
Pour être joué, cela necessiterait un gros travail de relecture et correction de ma part. Or c'est curieux, le mot travail, depuis que je suis à la retraite,me procure des allergies.
Audrey
Peut-être. Mais cela vaudrait tout de même la peine d'essayer, non ?
Cela ne te plairait-il pas de voir jouer sur scène une de tes compositions, Abeille ?
abeille
Non, bien sur. Ce ne sont pas de vraies pièces, par leur construction. Je lève et baisse le rideau quand j'en ai envie, il n'y a pas de divisions en actes et scènes.
Audrey
Une question, Abeille :

N'as-tu jamais songé à "faire quelque chose" de tes pièces (les faire jouer, les proposer à un metteur en scène...) ??
abeille
Je dois en avoir écrit 6 ( une septième en cours)
Je vais en passer une seconde.
Bonne soirée
Audrey
Eh bien, je viens de terminer la lecture complète : chapeau, Abeille !
J'aime beaucoup ! Le sujet est inattendu, et c'est vaudevillesque à souhait !

As-tu écrit d'autres pièces comme celle-ci ?
abeille
Roxane
Quoi ? Non seulement tu me laisses tomber, mais tu veux, de plus, que je te regrette ?
Paul
Mais non, mais non… Je me suis mal exprimé...
Roxane le regardant fixement
Je n’en suis pas si sûre… Enfin… Ce qui est certain, c’est que je suis malheureuse de ne pas être enceinte. (elle se remet à pleurer)
Paul

Mais enfin, Roxane, tu es jeune, tu auras un bébé un jour… Un bébé qui pourra avoir un Papa, sans tous les problèmes que posait celui que tu croyais avoir…
On sonne a la porte d’entrée.

Paul va ouvrir et revient avec Jacques.
Paul

Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
Jacques
Je suis venu, parce que j’étais curieux de savoir comment vous avez résolu votre petit problème.
Paul
Tu as un sacré culot ! Au lieu de te préoccuper des problèmes des autres, occupe-toi du tien !
Jacques
Oh, le mien n’avance pas. Cela me ferait plaisir que le votre se règle.
Paul
Tu es vraiment trop gentil. Mais pour nous, il n’y a plus de problème.
Jacques
Plus de problème ? Comment ça ?
Roxane
J’ai fait une erreur : je ne suis pas enceinte.
Jacques
Ca alors !!! Comment peut-on faire une erreur sur ce sujet ? Tu avais fait un test ?
Roxane
Je n’ai fait le test que ce matin. Il est négatif. Mais j’étais pourtant certaine que j’attendais un bébé. Je ne comprends pas…
Jacques
Tu as dû prendre ton désir pour une réalité.
Roxane
Mais non. Je ne pensais absolument pas et désirais encore moins avoir un bébé. Et puis quand certains signes m’ont fait penser que j’en attendais un, j’ai été immensément heureuse, et je le voulais, je le voulais ! (elle pleure a nouveau)
Paul

Ecoutez les enfants. Voyons les choses d’une façon pragmatique.
Toi, Roxane, tu voudrais avoir un bébé. Toi, Jacques, tu voudrais te marier… N’y a-t-il pas là des éléments pour un accord ?


Roxane
Une façon pragmatique ? Un accord ? Tu as, Paul, une conception très poétique de l’amour et du mariage. Tu parles Raison dans un domaine affectif où l’on ne raisonne pas.

Jacques
C’est vrai, Roxane, l’Amour ne se raisonne pas. Mais il peut naître au moment où l’on ne s’y attend pas.
Paul ne voulait pas se marier : il se marie. Pour Jeanne, c’est la même chose...

Et puis prends ton exemple : tu n’envisageais absolument pas d’avoir un enfant. Tu ne savais pas que tu le désirais. Et puis, lorsque tu t’es crue enceinte, tu as été follement heureuse, non ?
Vois-tu, lorsque je t’ai dit que j’ai toujours été attiré par toi, c’était bien vrai. De ton côté, si tu te souviens que lorsque nous étions jeunes, j’ai eu quelques …petites amies, c’est que tu n’étais pas absolument indifférente à ce que je faisais…
Tu n’es pas obligée de me croire, mais vois-tu, en faisant abstraction de ce problème d’héritage, je serais sincèrement heureux de me marier avec toi, et que nous ayons au moins un enfant… Je viens de te livrer le fond de mes sentiments. Je te demande de ne pas répondre tout de suite. Réfléchis un peu à la question en considérant tous les paramètres… Y compris que notre enfant pourrait être élevé dans l’opulence. Ce n’est qu’un plus, mais il existe...
Roxane
Tu aurais peut-être fait un bon avocat...
Jacques
Je ne crois pas. Je ne peux défendre une cause que si j’y crois profondément.
Roxane
Cette déclaration pourrait être une habileté d’avocat.
Jacques
Tu es de parti pris. A priori, tu ne veux pas croire à ma sincérité, et c’est pourquoi je t’ai demandé de réfléchir…
Un petit silence.
Roxane

M’épouserais-tu en renonçant à ton héritage ?
Jacques
Ce serait complètement ridicule, et maso. Pourquoi renoncer à un avantage ?
Roxane
Je suis heureuse de ta réponse. Tu m’aurais répondu par l’affirmative, j’aurais été certaine de ton mensonge.
Paul, tu restes bien silencieux. Que penses-tu de tout ça ?
Paul
Je ferais 2 remarques. Tout d’abord, il s’agit de votre problème, dans lequel je n’ai aucune part ; ensuite, je rappellerais que c’est moi qui ai lancé cette idée. Je ne peux que la trouver bonne.
Roxane
J’ai un peu peur de tout ce qui m’arrive. Je ne pensais pas vouloir un enfant, et quand j’ai cru en attendre un, j’ai été follement heureuse. Je n’envisageais pas un mariage, et maintenant, ma foi, c’est une idée que je ne repousse pas...
Jacques
Fais un effort, Roxane. Tu ne repousses pas. C’est bien. Mais sois plus positive, et reconnais que tu en es heureuse.


Roxane
Heureuse ? Oh, je n'en suis pas encore là… Je n’en sais rien……. Mais ça m’inquiète. Je m’habitue bien vite à des situations nouvelles. Cela ressemble beaucoup à de l’instabilité...
Jacques
Ou à une remarquable facilité d’adaptation…
Roxane
En tous cas, il n’est pas question de prendre une décision rapidement !
Jacques
C’est exactement ce que je t’avais demandé. Il faut que tu réfléchisses. Moi, je suis sûr de moi, mais le mariage est une chose sérieuse… bien que, de nos jours, il soit moins irrévocable qu’auparavant. As-tu quelque chose de prévu cet après-midi ?
Roxane
Oui. Figure-toi que je travaille. J’ai un magasin de maroquinerie et je ne peux laisser seule ma vendeuse trop longtemps.
Jacques
Veux-tu que nous dînions ensemble ce soir ? Disons à 20 heures au « Petit gourmet ».
Roxane
Bon, d’accord. Allez, au revoir vous deux !
Roxane sort.
Jacques qui se frotte les mains.

Je crois que ça ne s’annonce pas mal, qu’en penses-tu ?
Paul
Tu parles de quoi ? Ton mariage ou ton héritage ?
Jacques
Eh bien les deux, bien sûr, puisqu’ils sont liés !
Paul
Je te posais cette question, parce que ta façon de te frotter les mains fait penser plus à quelqu’un qui vient de faire une bonne affaire qu’à quelqu’un d’amoureux.
Jacques
Il faut toujours que tu interprètes le moindre geste. Je suis content, c’est tout… Je ne m’analyse pas sans arrêt…
Paul
Ca, on ne peut te reprocher de trop analyser ! Mais, inconsciemment, tu es surtout heureux à la pensée de devenir riche !
Jacques
Parce que tu sais mieux que moi ce que je pense ? Il me semble, même si je ne suis pas très fufut, que tu es jaloux…… Roxane ne repousse pas l’idée de se marier avec moi, et tu l’as mauvaise d’être déjà oublié. Voilà la vérité !
Paul
Tu es ridicule ! La preuve, c’est que l’idée de votre mariage vient de moi.
Jacques
Là encore, l’explication est simple. Tu aimes être celui qui a les bonnes idées. Tu ne peux pas résister au plaisir de te mettre en avant. Donc, tu as lancé cette idée. Et maintenant tu le regrettes, parce que tu n’acceptes pas que Roxane puisse t’oublier aussi facilement.
Paul
Tu es ridicule, mon pauvre Jacques. Comme tu l’as reconnu, tu n’es pas très futfut. Alors ne te mêle pas de raisonnement ! Tu es à côté de la plaque comme souvent (tu vois je n’ai pas dit « toujours », je suis gentil !)
Jacques
En tous cas, j’aime de plus en plus Roxane !
Paul
Dame ! Elle est d’un bon rapport : 30 millions d’euros !
Jacques
Ma parole, tu es aigri et jaloux !
Paul
Ecoute, Jacques, reste dans ton domaine de Don Juan, et te mêle pas de psychologie. Tu vois, si nous nous entendons bien depuis des années, c’est que nous sommes très différents. Chacun dans son domaine !!!
Jacques
Oui, ton domaine à toi, c’est la discussion. Alors j’abandonne la partie.
Je repasse te voir demain, ici O.K ?
Paul
O.K. Ciao !!!
Jacques sort et le rideau tombe.

Le rideau se lève, toujours sur le salon inchangé de Paul.
Paul et Jeanne sont assis sur le canapé, côte à côte. Le bras de Paul sur les épaules de Jeanne. Ils semblent très amoureux.
Jeanne

Je ne comprends pas ce qui m’arrive. C’est à la fois merveilleux et effrayant.
Merveilleux parce que près de toi, je suis follement heureuse, et effrayant, parce que je ne peux m’empêcher de penser que ce qui vient aussi vite pourrait bien partir aussi subitement. Alors j’ai peur…
Paul
Si tu as peur, c’est parce que tu n’es pas encore absolument sûre de nous. C’est vrai que c’est allé très vite, mais c’est si puissant que cela ne peut s’évanouir tout à coup. Je crois que c’est surtout de moi que tu n’es pas sûre. Evidemment, nous ne nous connaissons que depuis peu, et puis, malgré toi, peut-être penses-tu à Jacques qui lui est effectivement assez instable, et tu te demandes si sur ce plan je ne lui ressemble pas un peu.
Mais tu peux être tranquille : je suis beaucoup plus constant que lui !
Jeanne
Tu as sans doute raison de dire que je ne suis pas encore sûre de toi. Pense qu’il y a un mois, tu étais avec Roxane.
Paul
Et toi, avec Jacques. En fait, tu vois, nous sommes au même point. Mais ce que nous commençons est tout à fait différent, plus profond, plus vrai. Ayons confiance en nous, et goûtons notre amour, sans arrières pensées…
Jeanne
Au fait, penses-tu, toi qui les connais bien tous les deux, que Roxane et Jacques vont pouvoir s’entendre ?
Paul
S’il fallait faire un pari, je mettrais plus d’argent sur notre couple que sur le leur. Beaucoup plus !!
Jeanne
Mais enfin, ça peut marcher pour eux aussi.
Paul
Vois-tu, quoiqu’on en dise, l’héritage du Tonton va leur servir.
Il faut que Jacques se marie avant 2 mois. Ils vont se marier, et Jacques touchera la moitié de l’héritage avunculaire. Et ils resteront ensemble au moins 2 ans, jusqu'à ce que la deuxième partie de l’héritage soit versée. Après…… Oh, après, je ne sais pas ce qui se passera…..
Jeanne
Mais enfin, tu sembles penser que Roxane va se marier par intérêt.
Paul
Il ne faut pas être angélique. 30 millions d’euros, c’est une somme ! Je suis persuadé que Roxane ne ferait pas n’importe quoi pour avoir cette somme, mais se marier avec un vieux copain qu’on aime bien, cela n’a rien de répréhensible, ni même de rebutant, alors…
On sonne à la porte d’entrée.
Paul va ouvrir et revient avec Roxane et Jacques.
Jacques

Nous nous sommes retrouvés en bas de ton immeuble. Cette concommitence, c’est un signe, non ?
Paul
Certainement, certainement. Alors les enfants, où en êtes-vous ?
Jacques
Si je viens de te parler de signe encourageant, tu dois bien penser que c’est en bonne voie. N’est-ce pas Roxane ?
Roxane
Nous avions décidé d’attendre encore 6 jours, jusqu’au 18, pour prendre une décision définitive.
Jeanne
Vous avez dit « nous avions décidé ». C’est donc qu’à présent vous avez changé d’avis ?
Roxane
C’est exact. Jacques, lui, je ne sais pas. Mais moi, j’ai changé d’avis. Inutile d’attendre.
Jacques
Tu aurais pu me réserver la primeure de ta décision. Je suis sur des charbons ardents, alors, parle, je t’en supplie !!!!
Roxane
Ton oncle a fait de toi son héritier sous condition, n’est-ce pas ?
Jacques
Sous condition que je me marie rapidement. C’est exact.
Roxane
Et bien moi, je me marie également sous condition !
Jacques
Quoi ???? Et sous quelle condition ?
Roxane
Après ton mariage, tu toucheras la moitié de l’héritage avunculaire. C’est vrai ?
Jacques
C’est vrai !!
Roxane
Dans un peu plus de deux ans, tu auras touché la totalité de ton héritage. Toujours exact ?
Jacques
Toujours exact !!
Roxane
Eh bien nous prenons l’engagement de divorcer à ce moment-là et de partager l’héritage…
Jacques, Paul et Jeanne s’exclament en même temps
- Mais ce n’est pas possible… Je rêve !
- Mais enfin Roxane ! Intéressée, toi ?.....
- Oh Roxane ! Je n’aurais pas cru ça de vous……
Roxane laisse passer quelques secondes, puis, éclatant de rire :
Ah !!! Je vous aime tous !! Je ne suis pas mécontente de moi !
(tendant les bras à Jacques) Allons, viens mon chéri ! Je n’en veux pas de tes sous ! En revanche, tu as intérêt à m’aimer très fort… sinon, tu auras une grosse pension à me verser !
(Visiblement, les 3 autres ne savent que penser)
Maintenant, pour que les choses soient bien claires : je vais vous faire un aveu.
Jacques
Je tremble...
Roxane
Vous avez tant parlé d’argent que je n’ai pu résister au plaisir de vous faire cette petite plaisanterie !
Je suis fille unique, et mon père est actionnaire majoritaire de deux multinationales…… Et je sais qu’il ne mettra pas, lui, de condition pour mon héritage.
(Après un moment de silence, Paul se dirige vers Jeanne)
Paul
(Faisant face à Jeanne et lui tenant les deux mains) :

Après avoir eu des mauvaises pensées à l’égard de Roxane, nous sommes obligés de leur offrir une bouteille de champagne ………bien qu’à coté de ces gros richards, nous, nous soyons des smicards… mais quand même, c’est dit : nous allons leur offrir le champagne !
Jacques riant
Non, non.Tu ne l’offres pas : je tiens à régler le champagne ! Tu me feras une petite note…… et je te la réglerai……………… dans 2 mois !!


Le rideau tombe.

FIN
abeille
Roxane
Le montant n’a rien à voir dans l’affaire.
Tu es prêt à te marier avec n’importe qui (nous ne nous sommes pas vus depuis une éternité, et de plus tu m’as dit que tu avais changé. Nous ne nous connaissons donc pas) pour pouvoir toucher de l’argent… Et par dessus le marché, tu trouves ça normal.
Il n’y a pas d’amour sans estime. Comment veux-tu que je puisse t’estimer et donc t’aimer ?
Et puis, assez parlé de cette histoire.
(s’adressant à Paul) Je te l’ai dit : je suis venue pour, entre autres choses, essayer de comprendre pourquoi, ce mariage que tu fuyais résolument, tu t’y précipites maintenant subitement. Cela je ne l’ai toujours pas compris.
Mais je suis aussi venue pour une autre raison.
Cependant, avant de te la dévoiler, je tiens à être très nette. Je viens te tenir au courant parce que cela me semble correct, mais je ne te demande rien, absolument rien, c’est compris ?
Paul
Je comprendrais peut-être quand tu m’auras dit de quoi il s’agit……
Roxane
Et bien, c’est très simple. Je suis enceinte. J’attends un bébé. De toi, évidemment. Je veux le garder, l’élever seule, et, je te le répète, je t’en avise mais ne demande rien, ne veux rien de toi.
Maintenant que les choses sont dites, je m’en vais.
Au revoir, Paul, je te souhaite d’être heureux avec Jeanne, quand à toi, Jacques, je suis persuadée que pour 30 millions d’euros, tu trouveras facilement une femme qui acceptera de te prendre en charge.
Elle se dirige vers la sortie. Paul, se précipite vers elle, la prend par le bras et la ramène au centre de la scène.
Paul

Eh là ! minute ! Tu viens m’annoncer une nouvelle époustouflante et tu t’en vas tranquillement. Puisque, tu l’as reconnu, cet enfant est de moi, et puisque tu es soucieuse de correction, tu me dois au moins d’accepter une conversation.
Tout d’abord, pourquoi es-tu enceinte ? Les accidents sont rares aujourd’hui avec toutes les méthodes de contraception. Cet enfant, tu l’as voulu ?

Roxane
Bien sûr que non, je ne l’ai pas voulu. Mais maintenant qu’il est en moi, je le garde.
Paul
Si tu ne l’as pas voulu, alors pourquoi est-il là ?
Roxane
Quelle importance ? Il est là, c’est tout.
Paul
C’est curieux que tu ne veuilles pas essayer de comprendre !
Roxane
Cela sert à quoi ? Bon. Je n’ai jamais voulu prendre la pilule. Je porte un stérilet. Il s’est peut-être déplacé, je n’en sais rien, je m’en fiche… et j’ajoute que je suis très heureuse d’attendre ce bébé. Voilà. Je peux partir maintenant ?
Paul
Mais enfin, tu as bien deux secondes ? Le problème est important...
Roxane
Mais il n’y a pas de problème, Paul. Aucun problème. Tu te maries avec Jeanne, et moi, je vais avoir un enfant que j’élèverai seul. C’est très simple.
Paul
Ah bon ! Tu trouves simple le fait que je me marie avec une femme, et que pendant ce temps, une autre femme accouche de mon enfant ?
Roxane
Ce n’est pas ton enfant. Tu as participé à sa confection, maintenant ton rôle est terminé.
Paul
Tu es idiote, ou tu fais semblant de l’être ? Toute ma vie, je saurais que j’ai un enfant, sans le voir, sans participer à son éducation... et tu trouves qu’il n’y a pas de problème ?
Roxane
Mais enfin, que veux tu, à la fin ?
Jacques, qui n’avait rien dit depuis un moment.
Si vous permettez ?... Moi, je crois que pour l’enfant, il vaudrait mieux qu’il ait son père et sa mère avec lui. Pour lui, au moins, vous devez vous marier… et Paul, tu dois expliquer la situation à Jeanne… D’ailleurs je le ferais moi-même, si tu le veux...
Paul en colère
Oh, toi, tu ne vois qu’une chose : la possibilité de récupérer Jeanne… et ton héritage !
Jacques
Non, je t’assure ! Je pense à l’enfant, auquel vous ne semblez pas, vous, assez penser.
Roxane qui a renoncé à partir, s’assied dans un fauteuil.
Roxane

C’est vrai que pour l’enfant, il vaudrait mieux qu’il ait son père. D’un autre côté, me marier avec toi, alors que tu en aimes une autre, pour toi, comme pour moi, ce n’est pas envisageable…
Paul
Roxane, le problème qui se pose à nous est d’une énorme importance. Nous ne pouvons espérer le régler au mieux sans réfléchir profondément l’un et l’autre.
Je te propose de nous donner 24 heures de réfléxion. Veux-tu revenir demain à 15 heures par exemple, et nous nous ferons part de nos réfléxions, et nous tâcherons de prendre des décisions.
Roxane
Je suis parfaitement d’accord. Pas de précipitation. Nous avons un peu de temps devant nous. Je reviendrai demain. Au revoir, Paul. Au revoir Jacques, j’espère que tu trouveras une solution à ton problème… beaucoup moins important que le nôtre..
Ils s’embrassent tous les trois, et Roxane sort.
Jacques

Elle est marrante, Roxane. Moins important mon problème, moins important ! Il s’agit tout de même de 30 millions d’euros !
Paul
Ne dis pas de bêtises ! Un enfant, cela n’a pas de prix !
Le rideau tombe.

Le lendemain à 15 heures.
Le rideau se lève sur le même décor. Paul est dans son salon. Sur la petite table, un cendrier est plein de mégots. Paul fume une cigarette qui se termine, il fouille dans sa poche, sort son paquet de cigarette et constate qu’il est vide. Il froisse le paquet et le jette, énervé sur la petite table.
Paul

Zut, zut et zut ! Je n’ai plus de cigarettes. 1 paquet et demi depuis ce matin… (il tousse plusieurs fois). A ce train là, je n’aurai même pas le temps d’être père ! Il va naître orphelin.
(Il regarde sa montre)
Il est plus de 15 heures. Mais qu’est-ce qu’elle fiche ?
La sonnette d’entrée retentit et Paul s’exclame : "Enfin !" pendant qu’il va ouvrir.
Roxane entre suivie de Paul. Elle semble très triste.
Paul

Alors ? Tu as réfléchi ? Quels sont les résultats de tes cogitations ?
Roxane
Hier soir, j’étais arrivée à la conclusion que j’élèverai seule mon Bébé.
Paul
Ah ? Hier soir ? Et aujourd’hui ?
Roxane
Aujourd’hui, je n’ai plus à penser.
Paul
Et pourquoi ?
Roxane, qui éclate en sanglots
Parce que je ne suis pas enceinte !
Paul
Quoi ?
Roxane
Non. Je ne suis pas enceinte. D’après …certains signes, j’étais sûre, certaine, d’être enceinte. J’ai fait un test ce matin… Je ne le suis pas… et je suis très malheureuse…

Paul
Je comprends un peu ta déception, mais il faut avouer que cette naissance aurait posée de nombreux problèmes. Alors regardons les aspects positifs… et si tu veux vraiment un enfant, tu pourras en avoir un dans des conditions moins compliquées. Moi, je l’avoue, je suis plutot soulagé, et tu devrais l’être aussi. Tu ne crois pas ?
Roxane
Oh, Non !! J’étais tellement sûre. Et tellement heureuse d’être mère bientôt… (Elle pleure toujours)
Paul

Tu voulais tellement avoir un bébé de moi ?

Roxane
De toi ou d’un autre… Je ne sais pas ce qui s’est passé. Quand j’ai cru être enceinte, alors que je n’y avais pas vraiment pensé auparavant, j’ai su que mon plus cher désir est d’avoir un bébé… Je dois te l’avouer, même le fait que tu me laisses tomber est passé au second plan…
Paul
C’est charmant !



( A suivre)


http://aristee.canalblog.com/
 
Retour au forum
 
 
créer forum