Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Une exceptionnelle campagne de fouilles pour comprendre la Nîmes romaine


Vue générale du chantier.
Au 1er plan, vue d'une maison romaine (IIe/IIIe s. av JC)

Une exceptionnelle campagne de fouilles menée en plein centre-ville sur un ruban de 400 mètres de long devrait permettre aux archéologues de mieux comprendre le développement de la Nîmes romaine, alors l'une des plus grandes villes du pays.

Explorer une zone aussi importante, en plein coeur d'une métropole romaine, est une occasion comme on en rencontre "une ou deux fois par décennie", explique Jean-Paul Demoule, président de l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), en charge des travaux.


La salle de réception d'une maison romaine, (IIème s. av JC)

De la Nîmes romaine, on connaît surtout l'amphithéâtre (les arènes) et un temple dédié aux descendants de l'empereur Auguste (la Maison carrée), ainsi qu'un réseau d'aqueducs dont l'élément le plus emblématique est le fameux pont du Gard. Mais seule une fraction des 220 hectares ceints par la muraille romaine a été fouillée à ce jour selon les critères modernes.


Bassin muni d'une niche. L'accès se faisait par la pente pavée.
L'eau jaillissait du socle d'une statue de calcaire représentant Neptune.

Ici, le site exploré (depuis octobre et jusqu'en juillet) couvre 6 000 mètres carrés.
Par comparaison, à Paris (l'antique Lutèce), "où tout a été détruit par le baron Haussmann et ses continuateurs, on était content lorsqu'on a mené une fouille sur 800 m2, rue Saint-Jacques", relève M. Demoule.

L'occasion a été fournie par la volonté de la municipalité nîmoise de construire un parking sous le terre-plein central de l'avenue Jean-Jaurès, l'ample artère ouverte au XVIIIè siècle perpendiculairement à la source de la Fontaine, autour de laquelle s'est structurée la ville originelle.

S'il ne mesure que 15 mètres de large, le site des fouilles s'étire sur 400 mètres, entre l'enceinte gauloise et l'enceinte romaine.
"Cette linéarité est très intéressante, car elle permet d'effectuer une grande coupe sur la ville romaine et ses origines", relève Marc Célié, adjoint scientifique et technique à l'INRAP. Généralement, les fouilles urbaines se font sur des surfaces beaucoup plus ramassées. "Là, on va pouvoir étudier comment la campagne gauloise hors les murs a été progressivement recouverte par la ville romaine".

Seule la première tranche des fouilles a été menée à bien. Mais elle a déjà permis de mettre au jour rues, vestiges de maisons et de monuments.


Petite cruche romaine (olpé) (IIe/IIIe s. av JC)

"Un certain nombre de vestiges ne sont pas ceux que l'on attendait, avec plusieurs édifices publics que l'on n'a pas l'habitude de rencontrer avec un tel degré de conservation", relève le chef du chantier Jean-Yves Breuil.

Après l'abandon progressif du site, à partir du IIIè siècle de notre ère, la zone est en effet revenue à l'état de friches ou de terres agricoles. Et le percement de l'avenue au XVIIIè siècle n'a pas endommagé le site. Au contraire, puisqu'on a alors apporté des remblais qui ont protégé les ruines.


Visage d'une statuette de femme, en marbre (Ie/IIe s. av JC)

Sous la conduite de M. Breuil, l'organisation de la ville antique se dévoile : ici un carrefour, là des maisons aux sols couverts de mosaïques, plus loin encore un bassin à la finition soignée agrémenté d'une niche arrondie où était peut-être placée la statue d'Hercule retrouvé brisée tout à côté.

On découvre les restes d'une porte cochère, d'égoûts ou d'un portique. La base de murs présente encore des signes de polychromie. Des enduits peints, aux motifs floraux, qui recouvraient les murs de terre depuis longtemps effondrés ont pu être soigneusement prélevés et reconstitués.


Perles en émeraude et intailles (gravure en creux sur pierre précieuse)
représentant l'une, un oiseau, l'autre une Victoire ailée. (IIIe s. av JC)

Le site est fouillé par 35 archéologues, pour la plupart en statut précaire, qui ont profité de la venue de la presse pour faire connaître leur revendications et réclamer plus de moyens pour l'archéologie préventive.

(Source : AFP - 09/02/07)
(Crédits photos : INRAP)
 
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