| Des archéologues exhument des squelettes datant de la Révolution française Vue générale de la fosse 1 (Le Mans, France) Une équipe de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) vient de dégager deux fosses renfermant les restes de victimes des guerres de Vendée, massacrées durant la tuerie des 12 et 13 décembre 1793. La première fosse contient une dizaine d'individus, parfois tête-bêche. Certains possèdent encore boutons de chemises et de culottes, boucles de bottes ou de guêtres, canifs, chapelets… De forme rectangulaire, la seconde fosse a été condamnée par une épaisse couche de chaux vive. Elle contient une vingtaine de corps, mais seuls neuf ont été fouillés. Leur disposition anarchique évoque un charnier creusé dans l'urgence, sans réel geste funéraire ni considération pour les défunts. Hormis un enfant et deux adolescents, les sujets inhumés sont tous des adultes. De nombreuses femmes sont présentes. De nombreux corps portent les stigmates osseux d'un véritable acharnement : fractures de fémurs et de radius, incisions nettes du pariétal, mandibule tranchée, maxillaire coupé, omoplate percée… Un seul impact d'arme à feu a été décelé en revanche, l'usage d'armes blanches induit des combats rapprochés et des traumatismes multiples. En 2005, l'Inrap avait exhumé le camp napoléonien d'Étaples établi par la Grande Armée en vue de la conquête de l'Angleterre (1803-1805). Aujourd'hui, un important épisode de la Révolution est éclairé par cette découverte archéologique majeure. Les corps retrouvés dans les charniers du Mans appartiennent probablement à l'armée catholique et royale, mais on ne peut exclure la présence de combattants républicains. L'analyse des éléments de vêtements permettra peut-être d'en identifier l'origine. (MaxiSciences - 03/04/09)
------------------------------------------------------- La virée de Galerne Le 10 décembre 1793, l'armée catholique et royale s'empare du Mans. Les troupes républicaines reprennent la ville les 12 et 13 décembre. 20 à 30 000 soldats républicains affrontent 30 à 60.000 Vendéens dont 10 à 20.000 combattants. Le gros de l'armée vendéenne fuit la ville en direction de Laval à marche forcée. À la suite des combats, la répression envers les prisonniers et les fuyards, malades, blessés, vieillards, femmes et enfants va se dérouler au Mans et aux alentours de la ville. 2 à 5 000 Vendéens vont perdre la vie dans cette bataille, une centaine parmi les forces républicaines. Cette grande armée vendéenne se compose notamment d'Angevins, appuyés par quelques milliers de Chouans manceaux et bretons. Sans combattre, elle est déjà sujette à une forte mortalité liée à une épidémie de dysenterie accompagnée de fièvre putride : "la maladie brigantine". La bataille du Mans est un épisode important de la première guerre de Vendée : "la virée de Galerne". La galerne désigne le vent du Nord-Ouest et caractérise ici pour les vendéens les pays au Nord de la Loire. La virée de Galerne débute le 18 octobre 1793, au lendemain de la défaite de Cholet. Elle s'achève par l'anéantissement de l'armée catholique et royale dirigée par Henri de la Rochejacquelin, généralissime de 21 ans, à Savenay, le 23 décembre 1793, par les troupes de Kléber. (source : INRAP) |
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