Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Une des plus grandes dynasties du Kabuki à la conquête de l'Opéra de Paris


La famille Ichikawa, une des plus prestigieuses dynasties du Kabuki,
le 6 mars 2007 à Tokyo

Une des plus prestigieuses dynasties du Kabuki, la famille Ishikawa, se lance vendredi à la conquête de l'Opéra de Paris. La gageure n'est pas mince : pour la première fois, le Palais Garnier accueille cet art théâtral, à la fois traditionnel et populaire, né au 17ème siècle à Kyoto.

De Paris, il est difficile d'imaginer à quel point Ishikawa Danjuro XII, 61 ans, le chef de la troupe, et son fils, le bel Ebizo XI, 29 ans, vedette du petit écran, sont révérés au Japon. Les stars du Kabuki, qui prennent plusieurs noms de scène pendant leur carrière, font la une des médias.

Danjuro XII (tel des monarques, les grands acteurs portent un numéro et leur nom se transmettent de père en fils) est l'héritier d'une lignée qui remonte à 1660.

"Curieusement, le Kabuki est apparu au moment même où le ballet se développait à Versailles, au début du 17e siècle. Il y a un profond et mystérieux rapport entre ballet européen et Kabuki", explique Danjuro.

Et comme l'opéra, le Kabuki mêle danse, chant et musique.

Acteur doué de charisme, Danjuro, qui a débuté en 1953, se rétablit "à 100%" d'une leucémie qui l'a éloigné des planches jusqu'en mai 2006.

Aux Parisiens, il offre 2 des plus grands succès du répertoire :
- "Kanjincho" (La liste des donateurs), spécialité de la famille Ishikakawa depuis Danjuro VII en 1840,
- et "Momijigari" (Dans la contemplation des érables).

Ces morceaux de bravoure, portés par des scènes de danse, expriment bien l'esprit du "bushido", le code d'honneur des samouraïs.


"A travers ces pièces, nous apportons deux idées essentielles japonaises au public parisien : le "hangan-biki", à savoir la compassion envers les faibles, et le sacrifice de soi au service de son maître", souligne-t-il. "Au Japon, les héros vaincus peuvent devenir des dieux", renchérit le jeune Kamejiro II, membre de la famille.

Adaptée du théâtre Nô, considéré comme plus noble que le Kabuki, "Kanjincho" raconte un épisode dramatique de la guerre entre les clans Genji et Heike au 12e siècle.

Pour la première fois de l'histoire, le père (Danjuro) et le fils (Ebizo) joueront alternativement le même personnage, le rôle du moine-soldat Benkei, archétype de la loyauté envers son seigneur et héros idéal du Japon.

Exemple du "nouveau Kabuki, "Momijigari" est une pièce de 1887 dans laquelle une princesse se transforme en sorcière. Ebizo XI y jouera l'"onnagata", rôle féminin interprété par un homme comme il est d'usage depuis 1629, date à laquelle les femmes ont été chassées de la scène du Kabuki.

Si le Kabuki a déjà eu les honneurs de Chaillot et du Châtelet, le Palais Garnier est un vrai défi.

Dans la bonbonnière néo-baroque de l'Opéra, la scène est plus étroite et plus élevée qu'à Tokyo. Elle emplit d'ailleurs moins de 60% de la grande scène du Kabuki-za, le temple tokyoïte du théâtre nippon (1890).

Evidemment, le Palais Garnier est dépourvu de "hanamichi" (l'allée des fleurs), ce passage surélevé, brillamment illuminé, qui relie la scène à l'arrière du théâtre, élément-clé du Kabuki, permettant de jouer au beau milieu des spectateurs.

A Paris, c'est la fosse d'orchestre, comblée, qui devrait faire office de "hanamichi". Par souci d'authenticité, la scène de l'Opéra sera éclairée comme aux chandelles.

Restent les spectateurs, véritables acteurs au Japon, qui manifestent leur enthousiasme en criant le patronyme de scène de l'acteur (le "yago" ) au paroxysme de l'action.

Les Japonais, de Paris et d'ailleurs, ont réservé leurs sièges depuis des mois.

(AFP - 24/03/07)
 
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