Le Petit Monde d'Audrey
 
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ThunderLord
Et les types comme moi qui propageront le feu dans les quartiers qu'ils n'aiment pas
Audrey
Sans oublier les stations service, bourrées d'essence et de réserves de gaz également...
Constance
Ouais, ça et les bouteilles / conduites de gaz
Audrey
Certes, mais c'est surtout le manque d'entraide qui causerait le plus de dégâts, je pense...
Constance
En même temps actuellement on a plein de trucs dans notre cadre de vie qui dégageraient des fumées toxiques, à l'époque ben c'était que du naturel ...
ThunderLord
8 morts uniquement, à l'époque !

Voilà qui prouve bien que l'on trouvait une toute autre valeur à la vie d'autrui, autrefois.

Car de nos jours, si une telle barbec'-party urbaine se reproduisait, je n'oserai conjecturer le monde de victimes que nous devrions déplorer !
Constance
Audrey a écrit :

Tiré du lit à 3 heures du matin, le Lord maire de la ville, Thomas Bludworth, relativise l'importance du feu, et déclare qu'il s'éteindra de lui-même...
Bwahahaha d'
Il a pas dû être réélu, lui ^^

Message édité le 18-03-2007 à 19:18:08 par Constance
Audrey
1666 : le grand incendie de Londres


"Le grand incendie de Londres",
dessin datant de 1670

Cet incendie, qui fut l'un des plus gigantesques qu'ait connu l'histoire occidentale, reste un événement marquant dans la mémoire collective britannique, mais peu de gens ont une idée de ce qui s'est réellement passé.


Une cité de bois et torchis
A cette époque, Londres, cité faite de bois et de torchis, rassemble à elle seule près d'un dixième de la population anglaise.


2 septembre 1666
Vers une heure du matin, le 2 septembre 1666, le feu prend dans l'arrière-boutique de la boulangerie Faryner de Pudding Lane, (à cause d'une lampe à huile, d'une bougie ?), à proximité de la tour de Londres et de la cathédrale Saint Paul, en plein coeur de la City. Très vite, l'échoppe du boulanger s'embrase.

Qui plus est, la capitale, encore traumatisée par la Grande peste qui a fait 100 000 morts un an plus tôt, en 1665, sort d'un long été chaud et sec, ce qui facilite d'autant la progression du feu !

Tiré du lit à 3 heures du matin, le Lord maire de la ville, Thomas Bludworth, relativise l'importance du feu, et déclare qu'il s'éteindra de lui-même...

A 7 heures du matin, déjà plus de 300 maisons ont brûlé !

A la faveur d'un fort vent d'est, les flammes progressent vers le coeur de la cité, d'autant plus vite que la ville n'est faite que de maisons en bois enduites de poix, de rues étroites, et d'une population qui utilise le feu pour se nourrir, se chauffer, s'éclairer et travailler.

Dans l'après-midi, les flammes gagnent les berges de la Tamise et ses entrepôts de marchandises (huile, alcool, bois, chanvre) : des matières combustibles qui nourrissent et amplifient le sinistre, entrepôt par entrepôt, bâtiment par bâtiment.



3 septembre
Durant la nuit, les habitants trient ce qu'ils peuvent emporter : il faut évacuer ! Les rues s'encombrent alors de chevaux, de voitures à bras, de charrettes, où l'on jette pêle-mêle tout ce que l'on peut encore sauver des flammes. Il y a tant de monde et de marchandises à évacuer que l'on manque rapidement de charrettes...

Au matin du 3 septembre, des gens de la campagne arrivent, profitant de l'aubaine pour louer leurs charrettes au prix fort. Pour évacuer les biens de la population, les prix passent ainsi de 12 shillings à 40 livres (de 60 livres à 3 000 aujourd'hui, soit 4 383 euros !).

Les habitants ont le réflexe (qui les sauvera) de s'entasser sur la Tamise, en emportant, tant que faire se peut, leurs biens.

A la nuit, le fleuve est couvert d'embarcations les plus diverses, bondées d'une population qui regarde le feu dévorer la cité. Des meubles, des marchandises, flottent ça et là.

"Le toit de plomb de la cathédrale Saint Paul fondait comme neige au soleil", raconte un témoignage de l'époque, et "les pierres explosaient comme des grenades", décrit un autre.

Comme si l'incendie ne suffisait pas, des rumeurs faisant état d'étrangers allumant des foyers circulent, et provoquent une série de lynchages envers des français et des hollandais.



Le Grand Incendie de 1666 - peint par un peintre hollandais inconnu

4-7 septembre
Dans la nuit du 4 au 5 septembre, le vent se décide à faiblir.
On peut enfin commencer la lutte contre l'incendie !

C'est ainsi que l'on va abattre volontairement des maisons, afin que le feu ne les trouve pas sur son passage.
Ce principe de "coupe-feu" est l'unique moyen pour tenter de maîtriser l'incendie (il n'existe, à l'époque, aucun système efficace d'adduction d'eau et encore moins de pompe à incendie !).

Le 5 septembre, on contrôle la situation, mais le feu est encore loin d'être éteint !

Ce n'est que le 7 septembre que la pluie, enfin au rendez-vous, viendra à bout des derniers foyers.


Un terrible bilan !
Au terme de cinq jours de fournaise, avec des températures estimées à 1 700 degrés, la Cité (à l'intérieur des remparts) est à 80% réduite en cendres : 13 200 maisons, 87 églises, 6 chapelles, 44 maisons des corporations, la Bourse, la Douane, la cathédrale St Paul, les prisons, 4 ponts sur la Tamise et la Fleet River, et 3 portes de la ville.

Seules 8 personnes y auraient perdu la vie, mais plus de 100 000 personnes se retrouvent sans domicile. La catastrophe a coûté 10 millions de livres (soit environ 730 millions aujourd'hui : un milliard d'euros) .

Un "tribunal du feu" est créé pour régler les litiges entre locataires et propriétaires.

Il faudra 50 ans pour rebâtir Londres.
L'architecte Christopher Wren fut chargé de la reconstruction.

Malgré de nombreux plans proposés pour reconstruire sur un modèle différent, les autorités décident de calquer l'ancienne configuration des rues. Néanmoins, de nouvelles normes de construction sont apportées : des briques remplaceront dorénavant le bois pour les maisons.

Après l'incendie, les équipements sont perfectionnés, avec l'apparition de pompes à bras. Mais la première brigade de pompiers de Londres ne sera créée qu'en 1866 !


Responsabilité ...et un pendu pour rien !
Quant au responsable, il n'a jamais été identifié avec certitude. Différentes théories ont été avancées, sans qu'aucune n'ait pu être suffisamment étayée. Le point de départ est connu, le responsable, lui, ne le sera sans doute jamais.
De nombreuses arrestations eurent lieu, et un protestant français, Robert Hubert, a même été déclaré coupable, puis pendu ...pour être ensuite innocenté en 1667.



Londres commémore le "Grand Incendie"
A noter que le Musée de Londres présente, à partir du 16 avril 2007 jusqu'en 2009, une grande exposition retraçant l'histoire de cet incendie.

A l'aide de cartes, peintures, objets de l'époque et documents, cette exposition retrace la tragédie. Un film de quelques minutes, accompagné de la lecture de témoignages d'habitants, permet de revivre l'incendie.


Samuel Pepys (1633-1703)

Les écrits d'un riche bourgeois de Londres, Samuel Pepys, qui a fait le récit du "Grand Incendie" dans son "Journal" (coll "Bouquins" aux éditions Robert Laffont, Paris, 1994, tome II 1665-1669, page 497 et suivantes) représente un témoignage clé, qui a certainement aidé à la reconstitution des faits dans cette exposition.
 
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